Ce volume est sans doute un des premiers ouvrages qui tienne compte de la masse de mises au point, éclaircissements, approfondissements réunis dans les Dits et écrits de Michel Foucault publiés en 1994. Comment lire cette somme, qui est aussi souvent un commentaire à chaud de l'activité intellectuelle de Michel Foucault ? L'apparente hétérogénéité des nombreux articles, interventions, entretiens qui s'étendent sur une trentaine d'années, laisse apparaître quelques fils conducteurs durables et quelques jalons décisifs qu'il s'agissait de découvrir. La singularité de l'oeuvre littéraire, l'anthropologie, la généalogie de la subjectivité, Baudelaire et Kant, les axes de l'expérience historique : autant de chemins pour mieux cerner la façon dont, dans ces quatre volumes, viennent s'articuler l'histoire et l'intervention dans le présent, qu'il soit politique, littéraire ou philosophique - la part de l'archive et celle de l'actuel.
Cet ouvrage vise à confronter des lectures philosophiques de l'œuvre de Michel Foucault tout en éclairant certaines des pratiques réelles et discursives, que cette œuvre a interrogées – la folie, la médecine, les sciences humaines, la prison, la sexualité. La démarche qui sous-tend cet ouvrage accepte d'emblée l'hypothèse d'une positivité des confrontations, voire des contradictions, mais elle le fait en ayant en tête une interrogation commune, qui transcende les diversités : il s'agit en dialoguant avec le Foucault qui lui-même dialogue avec le Kant de Qu'est-ce que les Lumières ? d'éclairer le nœud entre l'écriture du philosophe, son rapport à l'action politique, sa perception du temps présent, ses convictions quant à la fonction sociale qui lui est dévolue.
Existe-t-il des " pensées de crise " ? La brève existence de la République de Weimar (1919 à 1933) fut une crise permanente, objet d'une constante réflexion de la part de ceux qui en étaient les acteurs. Parmi les juristes dont cet ouvrage analyse les œuvres (Schmitt, Kelsen, Heller, Binder, Thoma, Triepel…), le débat est politique autant que théorique, car ils sont convaincus que le régime vit une crise si profonde que seules des transformations radicales pourront en venir à bout. Ainsi, la pensée juridique de Weimar est, à tous les sens du terme, une pensée de la crise : une pensée conduite en régime d'exception.
Y a-t-il une genèse spécifiquement allemande de la science de la société ? Vers la fin du 19e siècle naît en Allemagne une sociologie (Tönnies, Simmel, Weber…) qui tient à affirmer l'originalité de son projet théorique par rapport à la sociologie française dominante. Or, la culture allemande a donné naissance, à la suite de Hegel, à une théorie nouvelle de la société, fondée sur la distinction entre celle-ci et l'État. Quelle est la nature exacte du lien entre ces deux phénomènes ? Y a-t-il un chemin qui mène de la découverte de la société (Gesellschaft) à la Soziologie, et quels en sont les détours ? Tel est le fil conducteur des contributions ici rassemblées.
Ces contributions constituent une des premières tentatives pour prendre en compte la nouveauté qu'entraîne la mise à la disposition du public des cours de Foucault au Collège de France. L'objectif visé par ces Lectures de Michel Foucault est de problématiser le lien entre le discours historique de la guerre des races, aux XVIIe et XVIIIe siècles, et le racisme biologique de la fin du XIXe siècle, à travers l'hypothèse générale du développement du bio-pouvoir en Occident. Il s'agit ici avant tout d'ouvrir des voies nouvelles de réflexion qui prolongent parfois, mais aussi déplacent ou contestent, les pistes tracées par Foucault.
S'il y a bien une phénoménologie sartrienne, il y a aussi une question de la phénoménologie chez Sartre, radicale et originale, mais sous-estimée parce que souvent caricaturée. Les thèmes de la psychologie phénoménologique, de la temporalité, de la référence épistémologique, de la contingence et de la facticité du corps, des valeurs et de la revendication phénoménologique sont plus particulièrement abordés ici.
Formulée par Hegel au début du XIXe siècle, cette question renvoie au débat initié par Fichte sur le primat du pratique qu'il place au fondement même du savoir. Débat d'actualité dans la mesure où la philosophie pratique contemporaine se cherche des " pères fondateurs ".Aux études de fond traitant de la philosophie pratique dans l'idéalisme allemand s'ajoutent ici plusieurs études consacrées à la théorie de la reconnaissance, au droit et à l'économie, ainsi qu'un examen circonstancié des débats contemporains.
Employée dans la correspondance privée par les adeptes des convictions de Galilée, l'expression école de Galilée caractérise les liens et les échanges qui se sont établis au cours de plusieurs décennies entre Galilée et ses disciples. Les articles rassemblés dans ce volume sont issus de communications présentées au colloque Geometria, atomi e vuoto nella scuola di Galileo qui s'était tenu à Pise en février 1994. Ils évoquent quelques-uns des aspects les plus importants du débat sur la composition du contenu, sur l'atomisme et le vide et, en particulier, l'apport des disciples de la deuxième génération, active jusqu'à la fin du 17e siècle.
Il s'agit, ici, d'éclairer le rapport de l'homme au monde selon Plotin. Qu'en est-il de la Terre, du langage, de la mort et de la réincarnation ? Quel est le sens des expériences de l'étonnement admiratif, du plaisir et de la contemplation du Beau ? La Nature qui nous entoure, malgré ses imperfections, manifeste la vie parfaite de l'intelligence divine. Au projet d'un engagement politique, Plotin préfère ainsi résolument celui d'une vie intérieure purifiée et apaisée.
Enquêter sur le droit de résistance, du Moyen âge à nos jours, en croisant les approches de l'histoire, de la philosophie, du droit et de l'histoire littéraire : tel est le point de départ de ce livre qui s'interroge sur ce droit paradoxal, tantôt inscrit dans les constitutions, tantôt nié dans son principe même, qui se situe en un lieu où se rencontrent, parfois de façon conflictuelle, l'agir politique, le droit et l'éthique.
Une lecture de " L'Homme Moïse et la religion monothéiste " de Sigmund Freud
" Le mythe est le pas par lequel l'individu sort hors de la psychologie des masses " a écrit Freud. Une lecture juxtalinéaire de L'Homme Moïse et la religion monothéiste montre comment l'invention des deux Moïse et du meurtre du premier fournit à Freud un instrument mythique, qui lui permet de s'écarter des cultures monothéistes juive et chrétienne, tout en y demeurant, et de devenir leur analyste. L'Homme Moïse apparaît ainsi comme un grand texte sur le narcissisme et sur les Constructions dans l'analyse.
Quel rapport entretient la curiosité avec la connaissance ? Si elle suscite quelque méfiance chez les théologiens comme chez les philosophes, la libido sciendi apparaît dès l'Antiquité comme l'un des principes constitutifs de l'homme. Issus des curiosités de chercheurs d'horizons divers, ces textes s'interrogent sur les permanences, le devenir et les métamorphoses des diverses conceptions de la curiosité. Apparaissent ainsi dans leur rapport particulier à leur désir de connaissance, divers personnages : historiens, philosophes, lecteurs, voyageurs, amateurs d'art, scientifiques et autres avatars de curieux.