Les relations de pouvoir entre les villes de Berne et de Lausanne: de la combourgeoisie à la sujétion (1525-1538)
Le 7 décembre 1525, la ville de Lausanne signe un traité de combourgeoisie avec les villes de Berne et de Fribourg en espérant atteindre une indépendance longtemps convoitée. Mais, onze ans plus tard, les Bernois envahissent le Pays de Vaud et sont désormais les souverains des terres vaudoises. Malgré son alliance avec Berne, Lausanne devient une sujette bernoise en 1538.Face à un laps de temps aussi court, la question concernant une préméditation bernoise est légitime. Est-ce que les Bernois prévoyaient déjà, en 1525, de conquérir Lausanne ? Pour répondre à une telle question, la correspondance de la période 1525-1538 entre les deux villes peut nous aider à dresser un contexte plus complet de celui qui a été donné jusqu'à aujourd'hui.
Correspondance entre Catherine Charrière de Sévery et son fils Wilhelm à l'Institut Pfeffel de Colmar (1780-1783)
Wilhelm de Charrière de Sévery (1767-1838) a 14 ans lorsque ses parents l'envoient à l'Institut Pfeffel de Colmar, en Alsace, renommé pour sa pédagogie novatrice. Il y restera trois ans, durant lesquels le jeune homme entretient une abondante correspondance avec sa mère Catherine. A l'ère où une nouvelle proximité s'installe dans le lien parents-enfants, la qualité de leur relation favorise l'expression de leurs sentiments. Cet échange épistolaire exceptionnel, publié ici pour la première fois, invite les lecteurs et lectrices à pénétrer à la fois l'univers familial et social et le moi intime des correspondants. Il donne également l'occasion de découvrir, de l'intérieur, la vie d'un pensionnat militaire protestant et le cheminement vers l'indépendance d'un jeune homme de bonne famille à la fin du XVIIIe siècle.
Le pédagogue suisse bien connu Johann Heinrich Pestalozzi a-t-il été le père de l'école moderne ? Rien n'est moins sûr. Il fut d'abord, comme le souligne le présent ouvrage en scrutant ses écrits, un "patriote" et un républicain de son temps. Inspiré par les Lumières helvétiques, il fut aussi porté par une époque qui plaçait les plus grands espoirs dans l'éducation, entre autres pour cimenter les États nationaux naissants.Saisissant Pestalozzi au coeur d'influences intellectuelles et d'attentes politiques et sociales, l'ouvrage montre que le parcours du pédagogue ne peut être dissocié d'un phénomène de société: le " tournant pédagogique " qui affecte l'Europe et le monde anglo-saxon à partir du XVIIIe siècle, attribuant à l'éducation le rôle nouveau d'apporter des solutions aux questions sociales. En suivant son personnage bien au-delà de sa disparition, avec la naissance du culte que lui voue le XIXe siècle, ce livre met aussi en relief la façon dont la "figure de proue " pestalozienne, sans cesse réinventée, gagne en importance, en Europe et outre-Atlantique.Destiné à un large public, réunissant celles et ceux qui s'intéressent à Pestalozzi, spécialistes d'histoire de l'éducation, chercheurs et amateurs d'histoire, le présent ouvrage rend tout un pan de recherche ancré dans le monde germanophone et anglo-saxon accessible aux lectrices et lecteurs de langue française.
Pasteur, théologien et conseiller de princes, Pierre Viret (1509?-1571) est à la fois l'auteur d'une œuvre littéraire vaste et originale, qui a rencontré un grand succès dans l'Europe du XVIe siècle, et le seul réformateur issu du pays romand. Il est au centre de cet ouvrage qui s'intéresse autant à l'œuvre et à l'action de Viret qu'aux contextes religieux dans lesquels elles s'inscrivent.Dix-huit contributions des meilleurs spécialistes, croisant les approches littéraires, socioculturelles et d'histoire des idées, éclairent sous un jour nouveau ce personnage encore méconnu, qui a pourtant joué un rôle emblématique dans la diffusion de la Réforme en Suisse et en France.Les articles sont publiés dans leur langue originale, en français ou en anglais, et sont tous accompagnés d'un substantiel résumé dans l'autre langue.
Conflits et Réforme dans le Pays de Vaud, 1528-1559
Le premier champ de bataille du calvinisme prend le contrepied d'une longue tradition historiographique appliquée à narrer l'enchaînement des faits qui, selon une sorte de logique inéluctable, aurait conduit les habitants du Pays de Vaud à adopter la Réforme en 1536.Il démontre non seulement que les événements auraient à tout moment pu prendre une autre tournure, mais que les violents conflits qui les ont accompagnés allaient avoir une importance cruciale pour l'expansion du calvinisme vers la France.Enjeu de luttes politiques séculaires, le Pays de Vaud se transforme ici en carrefour de l'Europe. Il est érigé en laboratoire où peuvent s'observer le rapport de force qui s'installe entre Suisse romande et Suisse alémanique, de même que les modalités diverses que revêt le passage à la Réforme.Traduite pour la première fois en français, cette captivante enquête qui renoue les fils de l'histoire religieuse à l'histoire sociale et politique passionnera autant les spécialistes que les amateurs d'histoire, tout en apportant aux étudiant·e·s une synthèse attendue depuis fort longtemps.
La Grèce est le premier État moderne et européen né de l'Empire ottoman. Des mouvements intellectuels comme les Lumières et le libéralisme, ainsi que l'identité nationale naissante, seront le socle à partir duquel les hétairies puis les clephtes partiront au combat. Après la reconnaissance de la légitimité de la lutte et de l'indépendance, avec le soutien philhellène occidentale, la Grèce devient un État reconnu par les Puissances. Tout est européen dans son édification: l'État de droit, les administrateurs bavarois et l'ingérence des Puissances.Depuis la nomination du premier gouverneur, Jean Capodistrias (1828) jusqu'à l'arrivée du roi Othon (1832), la Grèce s'exerce aux acquis démocratiques. Ces esquisses républicaines seront interrompues par l'assassinat du premier gouverneur. Avec la monarchie, la Grèce prend un virage qui l'éloigne des idéaux de liberté, mais les pressions constitutionnalistes obligeront Othon à accepter le principe d'une monarchie constitutionnelle, le 3 septembre 1843.Cet ouvrage porte sur la naissance et la mise en place de la Grèce moderne dans les années 1770-1843. Il fait la synthèse de cette période dans une perspective de continuité des différents courants et idéologies qui ont mené à la "renaissance" de la Grèce.
Médecine et physique dans le Journal de Lausanne, 1786-1792
À l'époque des Lumières, médecins et scientifiques ont affectionné la vulgarisation. Or, entre les producteurs du savoir et le "plus grand nombre" – les élites du temps en sont bien conscientes – il existe un fossé qui ne peut se franchir d'un simple pas. Initiateur et principal animateur pendant six ans du Journal de Lausanne (1786-1792), Jean Lanteires cherche à surmonter cet obstacle pour convaincre le peuple des bienfaits que peuvent lui apporter les découvertes scientifiques. Grâce à son exceptionnel courrier des lecteurs, le périodique fonctionne comme un forum. Qu'il s'agisse du magnétisme animal ou du paratonnerre, ou encore des meilleurs remèdes à utiliser, les vifs commentaires que les innovations suscitent montrent bien comment le public reçoit, dans une attitude qui est loin d'être passive et purement réceptrice, les "leçons" de la science. À travers l'étude du Journal de Lausanne, à la fois novateur et exemplaire par la variété des thématiques traitées, l'auteure renouvelle le regard tant sur la vulgarisation que sur les rapports entre science et cité, dynamique initiée par les Lumières.
Érasme, surnommé le "prince des humanistes", était un des plus grand succès de librairie de son temps. Franck Hieronymus a estimé que les œuvres d'Érasme ont bénéficié, avant la mort de l'écrivain en 1536, d'environ 1260 impressions ou réimpressions. Ce chiffre peut nous donner une idée de la présence de l'humaniste hollandais dans le paysage éditorial du début du 16e siècle. La question centrale du livre est de savoir ce que l'humaniste pensait de l'imprimerie et comment il a évalué et valorisé le pouvoir de ce moyen de communication. Considère-t-il comme Rabelais dans son Pantagruel que c'est une invention divine, favorisant considérablement la cause des bonnes lettres et de l'humanisme ? Ou, à l'inverse, comme une technique au pouvoir dangereux, qu'il s'agit de contrôler soigneusement ?