L'aéroport Félix-Eboué est l'oeuvre des Américains pendant la Seconde Guerre mondiale.Malgré cela, la mémoire collective n'a pas retenu comme évidente la rencontre entre les États-Unis et la Guyane. Pourtant, des liens bien plus profonds ont uni les deux territoires dans la première moitié du XXe siècle, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. A travers les stratégies diplomatiques et les jeux de pouvoir dont la Guyane fut le théâtre en 1939-1945, auxquels s'ajoutent l'aura mythique de l'île du Diable dans l'imaginaire américain, les difficultés de la Panamerican Airways à terminer la piste du Gallion et l'implication des États-Unis dans le ralliement de Cayenne à la France Libre, Rémy Péru-Dumesnil propose ici le récit inédit du double mouvement qui relie le pays de l'oncle Sam à la Guyane pendant la Seconde Guerre mondiale.Outre le fait qu'il exploite les recherches menées entre Paris, la Rochelle, Cayenne, Aix-en-Provence, la Floride et la Californie, cet ouvrage prend comme fil rouge un récit de voyage – traduit par l'auteur de ce mémoire – intitulé Black Martinique – Red Guiana de Nicol F. Smith, explorateur, écrivain et agent secret américain.Ce mémoire de Master 2 a été sélectionné parmi les " meilleurs mémoires " soutenus en 2018 à l'institut Pierre-Renouvin de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne. Un article sur l'aérodrome du Gallion a été publié dans le Bulletin de l'Institut.
La présence néerlandaise, en Guyane française (1655-1677)
Le territoire des Guyanes, délaissés par les pouvoirs ibériques, est disputé entre Anglais, Français et Néerlandais au XVIIe siècle. Ces derniers, notamment les Zélandais et Hollandais, s'installent sur toute la côte dont l'Île de Cayenne sera un chef lieu pour les Zélandais pendant les années 1630 et entre 1655 et 1664 pour les Hollandais de la WIC d'Amsterdam. Cette dernière période présente le coeur de ce livre qui montre pourquoi les Français de Colbert s'emparent finalement de Cayenne en 1664. La courte présence néerlandaise et notamment celle des Juifs d'Amsterdam avait transformé l'Île de Cayenne dans une colonie prometteuse par rapport à toute tentative précédente : l'introduction de la culture du sucre et la traite négrière transatlantique prendra pied, soit la graine de l'histoire coloniale de la Guyane.
Histoires de maronnages. Suivi de l'émergence d'un peuple
Mama Bobi a été fondé il y a 30 ans sous l'impulsion des Autorités Coutumières et d'érudits du bas Maroni dans le contexte de la guerre civile du Suriname. Ses membres sont attachés essentiellement à la transmission des connaissances, des langues et de l'héritage issu du Marronnage.Mama Bobi défend l'idée que la démarche interculturelle offre à la Guyane un modèle social de gestion de notre diversité culturelle ouvert sur l'avenir.Un projet commun pour un avenir commun.
Du temps des Amérindiens à la crise de mars-avril 2017
Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, une nouvelle société naît de la départementalisation de la colonie de la Guyane française (loi du 19 mars 1946). Le nouveau département est alors doté d'un niveau de vie relativement élevé. Mais, en moins de deux décennies (1947-1960), il est enfermé dans le cercle vicieux de la dépendance économique. Depuis, il est confronté au double défi que posent, d'une part, les contraintes de l'immigration récente, qui a multiplié par sept la population en moins d'un demi-siècle (1970-2017), d'autre part, celui d'un inégal développement, dénoncé lors de la grande protestation, qui a paralysé la vie du territoire de la Guyane durant les mois de mars-avril 2017. La rapidité des changements qui ont affecté la vie des Guyanais au cours de la seconde moitié du XXe siècle est à la mesure de la pauvreté de la colonie, qui n'a donné durant trois siècles (1676-1946) qu'une médiocre production (en comparaison de celle des colonies voisines) de coton, de cacao, de roucou, de sucre ou de bois de rose, tandis qu'est constamment menacé d'extinction l'ensemble de la population (moins de 30 000 habitants en 1946), qu'il s'agisse des Amérindiens, des Métropolitains, des Créoles, des Bushinenge ou des immigrants du temps post-esclavagiste. L'ouvrage présente une synthèse de la complexité des événements politiques etéconomiques donnant les clefs de la compréhension des problèmes majeurs de la société guyanaise contemporaine, confrontée à la question de l'aménagement de l'ensemble du territoire et à celle de la gestion d'une diversité culturelle, accentuée par les dernières grandes migrations. Par un jeu de photographies, l'ouvrage en montre également le remarquable patrimoine culturel.
L'histoire de la Guyane française est pleine d'enseignements nécessaires à la grande histoire. Ce livre attire particulièrement l'attention par la rareté et la densité des informations qu'il contient. La sensibilité de l'auteur et l'origine de ses sources familiales lui donnent une dimension humaine incontestable. Il se lit comme un roman tout en apportant à l'historien un éclairage sur bien des évènements: la lutte contre le paludisme, la fin de l'esclavage, les bagnes et la découverte de l'or.Trois générations d'une même famille ont échangé plus d'un millier de lettres et de rapports écrits, donnant ainsi un regard inédit sur l'histoire de la Guyane au xixe siècle. Ces femmes et ces hommes, aux caractères trempés aux pluies des tropiques, sont des témoins de l'histoire chaotique de ce territoire.
La société guyanaise est aujourd'hui, de fait, une " société plurielle ". Les Guyanais, qui dans leur histoire en ont l'expérience collective, ne s'interrogent pas moins sur les effets sociétaux des migrations récentes, imposantes à l'échelle démographique du pays, et sur l'explosion démographique qui leur est consécutive.Ces phénomènes migratoires, qui participent des secteurs formels et informels, légaux et illégaux, impulsent en effet une bonne part des dynamiques sociales et politiques dont découle la situation guyanaise actuelle. Ils ne viennent pas seulement peser sur la société, telle qu'on la vivait jusqu'à la fin des années 1970, ils en sont véritablement partie intégrante et contribuent à remodeler largement une Guyane, département de la République française, désormais profondément insérée dans un espace régional au sein duquel circulent des flux migratoires, économiques et culturels, qui traversent et dépassent les frontières héritées de l'histoire coloniale.Venus de centres de recherche de la Guyane, du Brésil, du Surinam, des Pays-Bas, des États-Unis et de France, les chercheurs réunis ici se sont emparés de ce moment de l'histoire de la Guyane, avec un double objectif: proposer des pistes pour une meilleure compréhension des mutations en cours, et présenter quelques éléments d'appui à la réflexion, afin qu'ils puissent être envisagés comme moyens de décision et d'action dans la définition des politiques publiques, tant auprès des pouvoirs publics que des acteurs privés, qui, à n'en pas douter, pressentent la difficile situation d'une société guyanaise en construction.
François Blancpain, né en 1933, a fait toute sa carrière professionnelle dans les services financiers d'une grande société européenne de constructions aéronautiques, après des études de droit et d'administration publique. C'est par ses relations familiales qu'il a été amené à s'intéresser à l'histoire d'Haïti.Dans cet ouvrage, l'auteur propose l'étude de diverses périodes d'Haïti qui n'avaient pas encore attiré suffisamment la curiosité des historiens, telles que l'action du commissaire de la République, Etienne de Polverel, pour l'organisation de l'abolition de l'esclavage, les relations avec Saint-Domingue, la voisine de culture espagnole, et le lancinant problème de la négociation du tracé de la frontière entre les deux pays. Il révise également les a priori concernant la période de l'occupation américaine grâce à un fonds d'archives de famille et tente enfin, de démontrer d'où provient la misère du peuple haïtien qui ne mérite pas le sort qui lui est infligé…L'ensemble des travaux, accompagné des études de nombreux, et souvent excellents historiens haïtiens, français et américains, constitue le fondement de cette histoire de Saint-Domingue–Haïti.
Comment une portion de l'Amazonie est-elle devenue française? Comment l'arrière-pays de la Guyane, historiquement constitué en résistance à l'intrusion de la colonisation, fut-il intégré à un espace national? Quel rôle jouèrent les tribus d'Indiens, de descendants d'esclaves marrons ou encore les orpailleurs et évadés du Bagne qui peuplaient ces confins?L'histoire de l'Inini, colonie d'administration directe créée en 1930, maintenue en dérogation au principe d'assimilation et normalisée en 1969 seulement, explicite les étapes d'une expansion étatique menée par la France dans l'hinterland de la Guyane. Après une synthèse de la genèse autochtone de l'Inini, cet ouvrage décrit son système politique qui suscita l'opposition vive des élus locaux. Le projet initial, conçu sur le modèle des colonies africaines, fut infléchi par le Front populaire, par l'agitation anticolonialiste des déportés indochinois chargés des grands travaux et par la rencontre avec les populations sylvicoles. Après-guerre, les mesures de développement social et de protection des populations tribales renforcèrent la vison d'un sanctuaire dont le parc amazonien serait une ultime expression. Enfin, l'Inini renouvela la situation de contact colonial sur cette marge amazonienne avec la rencontre entre les fonctionnaires de terrain – administrateurs coloniaux, médecins militaires, gendarmes – et les populations de l'arrière-pays – tribus de frontières, migrants travaillant l'or et aventuriers de la jungle –, contact décrit ici avec précision et pittoresque.L'Inini offre une nouvelle lecture du processus historique de la région de la Guyane, à la fois connecté à l'échelle impériale et pleinement inséré dans son histoire continentale sud-américaine.
La Guyane française demeure jusqu'en 1946 une marge coloniale marquée par les échecs successifs des projets de développement. La départementalisation qui est alors mise en place, permet à l'État d'engager un aménagement territorial de la Guyane qui, au début des années 1980, a eu pour corollaire la capture sociospatiale des communautés locales côtières. Les communautés amérindiennes du sud, épargnées en partie par cette évolution, parviennent à maintenir leur patrimoine adossé culturellement au milieu amazonien. Alors que les limites du projet assimilationniste engendrent une crise sociale et structurelle, la conquête de l'intérieur est relancée et devient un enjeu de pouvoir entre les collectivités décentralisées et l'État. L'avènement du développement durable au début des années 1990 permet au pouvoir central de reprendre la main, en proposant la création d'un vaste parc national dans l'intérieur. L'État, en recourant à cet outil d'aménagement, trouve une nouvelle légitimité en recrutant les acteurs communautaires sur le thème de la protection de la biodiversité. Le maillage territorial du Parc amazonien de Guyane, créé le 28 février 2007, s'il met en place les conditions d'une protection de la biodiversité amazonienne, fait pourtant basculer les espaces de vie des communautés amérindiennes dans le régime ordinaire de la matrice foncière privative nationale. Ce nouveau dispositif territorial, en tant que tel, participe ainsi à la disparition d'un patrimoine sociospatial communautaire qui porte une relation remarquable avec l'environnement amazonien.
Dernier refuge du mythe de l'Eldorado, territoire ouvert aux ambitions des aventuriers, aux visions des illuminés, proie des trafiquants de toute espèce, l'espace compris entre l'Oyapock et l'Amazone n'a cessé d'enflammer les imaginations. Un faisceau de circonstances diverses mais convergentes devait faire de ces étendues apparemment sans maître, le lieu de naissance d'un état rêvé, la République de Counani. Entre Paris, Cayenne et Rio elle devait faire couler beaucoup d'encre et engendrer bien des déceptions avant de sombrer dans l'oubli. Que fut Counani? Un vaudeville? La vanité manifeste d'Européens en mal de reconnaissance sociale? Le dernier avatar de la France équinoxiale? Ou le commencement de l'émergence brésilienne dans la région? Comme souvent à l'époque, l'intrigue s'est jouée sans que l'avis des autochtones fût sollicité.
Cet ouvrage que nous vous présentons tente d'analyser les rapports que les jeunes créoles entretiennent avec le tambour, à l'aube du xxie siècle. Il aborde la question du tambour sous trois aspects majeurs: le premier porte sur la nature même du tambour en tant qu'instrument musical (les différents tambours et rythmes créoles y sont répertoriés). Le second concerne son usage comme pratique sociale et musicale. Le troisième aspect traite du tambour en tant qu'élément identitaire et culturel en établissant le lien avec la jeunesse guyanaise.Quoique centrée sur la question du tambour dans la culture des jeunes Créoles guyanais, cette étude examine, d'une façon générale, le lien possible entre pratique musicale et constructions identiaires, en Guyane. Elle porte diverses lectures: musicologique, anthropologique et historique pour l'essentiel.
À travers diverses sources, notamment sources orales recueillies auprès de militants communistes, sources imprimées puisées dans le journal communiste Justice et aux archives nationales et au pcf, cet ouvrage tend à éclairer sur la ferveur militante d'hommes et de femmes de la Martinique d'une famille politique essentielle dans le courant du xxe siècle.Faire découvrir des Martiniquais dans leur vécu de militants communistes en éclairant sur la force de leur ancrage populaire. Mettre en évidence des pratiques et des stratégies militantes. Confronter les militants communistes aux autres membres de la société martiniquaise. L'analyse se termine par un état de ce qui subsiste des militants et du militantisme communistes.Cet ouvrage a permis de dégager le rôle majeur des militants communistes dans la revendication des deux grands projets statutaires pour la Martinique, l'assimilation-départementalisation et l'autonomie démocratique et populaire. L'étude fait ressortir l'implication des communistes dans l'émergence d'une histoire, d'une culture martiniquaise et leur donne toute leur part dans l'apparition de l'affirmation identitaire à la Martinique.Ce travail recherche positionne donc la militance communiste au centre d'une analyse qui explore l'histoire politique et sociale d'une population. Il examine le façonnement de cette société par un groupe politique prégnant entre 1920 et 1971, ainsi que les réponses de ce groupe face à différents problèmes politiques et sociaux en privilégiant une approche par les acteurs.