Le présent ouvrage constitue un hommage à la trajectoire académique d'Amalia Rodríguez Somolinos à l'Universidad Complutense de Madrid. Les travaux regroupés dans ce volume sont ancrés dans les différents domaines de la linguistique, synchronique et diachronique, qu'Amalia Rodríguez Somolinos a explorés tout au long de sa carrière. Le premier volet est consacré aux marqueurs du discours écoute et apparemment, en synchronie, et par conséquent, honnêtement et ceux formés sur savoir, voir et dire, en diachronie. Le deuxième volet s'intéresse à la pragmatique historique, avec des études sur l'impératif, la ponctuation, les interrogatives en est-ce que, les jurements, les constructions impersonnelles et la réfutation. Le troisième axe porte sur des questions d'énonciation et de politesse linguistique, parmi lesquelles, pour la langue moderne, l'emploi du conditionnel d'atténuation, et, pour la langue ancienne, les discours rapportés collectifs et la réalisation des compliments. Finalement, le dernier axe concerne les énoncés sentencieux, avec des réflexions sur la notion d'autorité dans Le conte du troubadour et du savetier de Don Juan Manuel, sur la morphosyntaxe et la sémantique des proverbes castillans médiévaux, sur la question de l'oralité dans des recueils de proverbes de la Renaissance et sur la forme tautologique.Les contributions des collègues et amis d'Amalia Rodríguez Somolinos s'inspirent d'une façon ou d'une autre des importantes contributions qu'elle a fait à la sémantique et la pragmatique du français en synchronie et diachronie.
Annie Bertin a contribué tout au long de sa belle carrière à former des étudiants, à regrouper des collègues autour d'elle et à rendre vivantes les études sur l'évolution du français. C'est pour cela que ses anciens étudiants, ses collègues et amis, en France comme à l'étranger, de Tokyo à Tel Aviv, en passant par la Tunisie et l'Allemagne, ont voulu lui rendre hommage à travers ce volume, pour la remercier de son apport à la discipline ainsi qu'à leur carrière personnelle.Les éditeurs du volume sont des anciens étudiants devenus collègues et des collègues ayant collaboré avec Annie Bertin tout au long de sa carrière. Hava Bat Zeev Shyldkrot, professeure émérite à l'Université de Tel Aviv, travaille sur l'histoire de la langue française et son développement. Elle a collaboré avec Annie Bertin pendant de longues années, à travers l'organisation d'un groupe de recherche, de colloques et la publication de volumes collectifs. Julie Glikman est maître de conférences à l'Université de Strasbourg. Ancienne étudiante d'Annie Bertin depuis le second cycle, elle a soutenu sa thèse de doctorat sous sa direction. Ces années de collaboration et d'échange intellectuel lui ont permis de créer et renforcer un lien de confiance et d'amitié avec Annie. C'est lors de sa soutenance de thèse présidée par Annie Bertin, que Sabine Lehmann fait sa connaissance. Recrutée à l'université Paris Nanterre par la suite, Sabine Lehmann participe à de nombreux projets d'enseignement et de recherche en linguistique diachronique dirigés par Annie Bertin et devient sa collègue et amie. Frédérique Sitri, professeure à l'Université de Créteil depuis peu, a été pendant vingt ans la collègue d'Annie à l'Université de Paris Nanterre. Elles ont co-dirigé la revue Linx de même que le département de sciences du langage, double aventure qui a contribué à nouer un lien d'amitié. Annie Bertin a été membre du jury de thèse de Thomas Verjans, aujourd'hui professeur en linguistique diachronique à l'Université de Toulouse. Thomas a participé au groupe de recherche sur les locutions conjonctives, ce qui lui a permis de développer avec Annie une relation d'amitié et de respect.
Cet ouvrage s'inscrit dans la série de publications issues des colloques DIA qui, depuis 2010, mettent la variabilité au centre de l'étude des langues (et spécifiquement, en l'occurrence, des langues romanes). La 5e édition, "Réflexions théoriques et méthodologiques autour de données variationnelles", qui s'est tenue à l'université Paris Nanterre du 6 au 8 septembre 2018, envisageait dans quelle mesure et sous quelles conditions les données permettent l'accès à la variation, selon le lieu, le temps, ou encore les caractéristiques du locuteur et les modalités communicatives qui s'inscrivent dans ce vaste continuum entre l'immédiat communicatif et la distance communicative, tout en étant déterminées par le facteur générique et les supports utilisés.Les conférences et la sélection de communications réunies ici offrent un riche panorama des corpus romans disponibles, diversifiés dans l'espace (espagnol, français, italien, portugais, y compris extra-européens), le temps (des chartes médiévales à la communication numérique) et le mode de constitution (très grands corpus multi-objectifs, web ou micro-corpus élaboré ad hoc). Il apparait ainsi à quel point les données et la qualité de leur élaboration jouent un rôle décisif pour des réflexions théoriques et épistémologiques sur la variation et l'interrelation de ses composantes.
Cet ouvrage recueille des contributions qui étudient les marques linguistiques propres à la langue orale ainsi que la représentation des phénomènes oraux dans des supports écrits. Les contributions s'organisent en trois parties, les deux premières –la représentation de l'oral à l'écrit et les marqueurs du discours oral– portent sur le français contemporain. La dernière aborde la représentation de l'oral soit en français médiéval, soit dans une diachronie plus longue. Les approches théoriques et méthodologiques diverses permettent de décrire la langue orale dans toutes ses facettes discursives, aussi bien en tant que variante diamésique phonique opposée à la langue écrite –dans les textes littéraires, les forum, les sms, etc.–, qu'en tant que variante diastratique caractérisant le parler familier de certains groupes sociaux ou en tant que variante conceptionnelle positionnant le discours sur un axe immédiateté / distance communicative.La variété des corpus analysés et les différentes approches théoriques permettent d'aborder la problématique de l'oralité sous divers angles. L'étude de l'oralité et de la représentation de l'oral se trouve actuellement au centre de la recherche en linguistique. Le volume réunit des études très différentes qui témoignent de l'ampleur du domaine.
Essai sur l'acquisition de sa langue native par l'enfant
Les Fils d'Ariane est certes un titre symbolique: ce n'est pourtant pas de mythes ou de métaphores que traite cet ouvrage, qui vise à rechercher les conditions dans lesquelles se créent les rapports entre le langage et la langue. Son objectif s'inscrit dans une pratique rationnelle impliquant l'existence de lois et principes qu'invoque avec une conscience inégale l'homme de la rue qui, loin de se conformer à des normes, usages ou emplois, construit dans sa communauté linguistique l'instrument complexe mais organisé qu'est sa langue, dont la maîtrise lui ouvre tous les savoirs qu'il aborde.Il faut donc que l'enfant, qui est le seul à se confronter à la genèse du langage à sa naissance, possède en son intellect les capacités qu'il va investir dans un processus qui lui offre les multiples outils lui permettant de découvrir les ressorts d'un système assez puissant pour qu'il en comprenne l'enjeu et qu'il en acquière le fonctionnement. Il faut aussi que ses énoncés manifestent une systématicité intrinsèque qu'il ne peut pas ne pas rencontrer?: son intelligence s'allie à celle de sa langue, dans laquelle puise son discours qu'il charge de nommer et de juger les relations qu'il établit ou qui lui sont soumises. Fondatrice de son appropriation linguistique, la grammaire dite ici métaopérationnelle explicite les productions, toutes authentiques, cueillies auprès d'Ariane et de Thadée, héros d'une aventure que la théorie entreprend de dévoiler mais qu'ils ont élaborée pierre à pierre au fil de leurs énonciations.
Ce volume a pour objectif d'explorer les liens complexes entre les langues et les cultures. La langue est à la fois un moyen d'expression de la culture et l'une de ses composantes; le discours, façonné par son contexte culturel, participe lui-même à la construction de la culture. Les langues évoluent au contact d'autres langues et d'autres cultures; la globalisation crée de nouveaux paysages linguistiques et amène les individus à développer de nouvelles compétences linguistiques et interculturelles. Ces interactions multiples intéressent des chercheurs venant d'horizons très divers, ayant des orientations théoriques et des démarches méthodologiques variées. C'est en confrontant les données et les techniques d'analyse provenant de différents domaines – lexicographie, pragmatique, analyse du discours, étude des médias, langues de spécialité, apprentissage des langues – que l'on peut aborder ces interactions de manière innovante et répondre ainsi au besoin d'une conception pluraliste des études linguistiques et culturelles.Les quinze chapitres qui constituent le présent volume sont issus d'un programme européen mené conjointement par des universités en France, en Allemagne, en Pologne et en Turquie, autour de la question centrale des méthodes d'analyse des données linguistiques et culturelle et de leurs applications dans trois grands domaines: les langues et les cultures en contact, langues et médias, langues et cultures dans l'enseignement des langues étrangères.
Cet ouvrage est le deuxième opus issu de la série de conférences internationales "Repenser l'histoire du français", initiée par Maria Iliescu et David Trotter. Il se propose de faire le point sur les avancées depuis une trentaine d'années en ce qui concerne l'intégration de la variation (diatopique, diastratique, diaphasique, diachronique et synchronique) dans la lecture de l'histoire de la langue française. Qu'il s'agisse de l'importance des données non littéraires pour l'histoire de la langue ou encore des contacts de langues et variétés "hors centre" (par exemple, le contact et l'influence d'autres dialectes d'oïl sur le français central), notamment, Repenser l'histoire du français présente à travers ses onze chapitres des lectures originales visant à rénover le regard que l'on porte sur l'histoire du français.
En 2010 paraissait aux Presses de l'Université de Savoie le premier volume de l'ouvrage collectif S'adresser à autrui, consacré à l'étude des formes nominales d'adresse (FNA) telles qu'elles fonctionnent, en français et en France, dans divers types d'interactions orales, l'hypothèse de départ (très largement confirmée par cette étude) étant que le fonctionnement de ces formes est fortement dépendant du type d'interaction dans lequel elles apparaissent.Le présent volume prolonge cette réflexion, en comparant le fonctionnement des FNA en français avec celui de ces mêmes formes dans d'autres langues et cultures (italien, espagnol, portugais, anglais, allemand, finnois, arabe). Afin de rendre la comparaison possible nous avons retenu des situations similaires à celles observées pour l'étude des FNA en français: conversations familières, interactions en classe, divers types d'interactions médiatiques, interactions à finalité commerciale. La méthodologie adoptée elle est la même que dans le premier volume: les analyses reposent exclusivement sur des données authentiques enregistrées et soigneusement transcrites. Les entrées pour aborder l'analyse comparative des données sont également les mêmes, à savoir: la fréquence des FNA, les formes utilisées, et leurs principales fonctions. L'étude permet ainsi de confirmer, sur la base d'observations empiriques minutieuses, que si les systèmes d'adresse sont très similaires d'une langue à l'autre, les comportements d'adresse varient sensiblement d'une culture à l'autre.
Ce volume propose une sélection des contributions présentées à la cinquième édition de la conférence internationale Représentations du sens linguistique, qui s'est tenue à Chambéry du 25 au 27 mai 2011. L'objectif de ces rencontres est de réunir, à la lumière des études existantes, des propositions testables sur la nature du sens linguistique, qui avancent des explications d'une question empirique bien définie, à partir d'outils notionnels pouvant être utilisés dans différents cadres théoriques. On contribue ainsi à répondre aux questions de la nature des représentations sémantiques, des régularités dont elles rendent compte. Ces réponses éclairent la question de la nature des contraintes et représentations que doit intérioriser un locuteur pour maîtriser les différents aspects relevant de la sémantique d'une langue et du langage.
Cet ouvrage réunit des travaux dans lesquels des praticiens, comédiens, metteurs en scène ou professeurs, littéraires, didacticiens ou linguistes de formation, mettent en perspective leurs méthodes d'enseignement du Français Langue Étrangère et Français Langue Seconde par la pratique théâtrale, proposant ainsi des démarches théoriques et des pratiques issues de différents champs, notamment la littérature, la didactique, la linguistique et les études théâtrales. Cette perspective interdisciplinaire constitue un moyen essentiel de promouvoir un dialogue entre ces disciplines et de mieux comprendre les modalités et les problématiques pouvant aider le chercheur, l'enseignant et l'étudiant à éclaircir sa propre réflexion sur l'apprentissage d'une langue en utilisant les ressources créatives des techniques théâtrales et de l'art dramatique. Les travaux ici rassemblés rendent compte de l'inventivité de la réalité de terrain à travers la méthodologie de chacun et son adaptation aux différents publics envisagés (accueil des nouveaux migrants, cadre scolaire ou universitaire, en milieu homoglotte ou en milieu hétéroglotte). Ils permettent aussi de documenter, comparer et transmettre différentes expérimentations et théories. Mais surtout ils révèlent combien les usages de la pratique théâtrale dans le cadre de l'enseignement-apprentissage du Français Langue Étrangère et du Français Langue Seconde apportent des résultats concrets, notamment dans le développement des compétences d'expression orale, du plurilinguisme et de l'interculturalité, et incitent à proposer de nouvelles pratiques et méthodes de recherche dans ce domaine.
L'ouvrage examine les concepts de dire et de montrer, empruntés par les sciences humaines à la philosophie de Wittgenstein (Tractatus Logico-philosophus), et fondamentaux pour la sémiotique, la linguistique énonciative, la sémantique, l'analyse de discours, et les sciences de l'interprétation en général. Les contributeurs/trices de l'ouvrage, à partir de ces références fondatrices, font dialoguer ces divers champs disciplinaires des sciences du langage et ils étudient l'application de ces deux concepts minutieusement définis à différents objets de sens. Tel est le point de départ des huit contributions de fond réunies ici.
Dans toutes les universités du monde où l'on étudie la langue et la linguistique françaises, on connaît le nom d'Anthony Lodge – surtout en raison de ses nombreuses publications consacrées à l'histoire du français et aux études médiévales. Son interprétation sociolinguistique de l'histoire du français a aussi touché un public bien plus large que celui des cénacles universitaires grâce à l'ouvrage Le français : histoire d'un dialecte devenu langue (Éditions du Seuil, 1997). Anthony Lodge s'est également intéressé à l'évolution de la langue vernaculaire parisienne et y a consacré de nombreux travaux couronnés par un ouvrage magistral A sociolinguistic history of Parisian French (Cambridge University Press, 2004).Cet hommage au professeur Lodge propose quinze études d'une grande qualité écrites par des chercheurs confirmés, qui reflètent certains grands thèmes de ses recherches : l'examen de divers types de textes médiévaux analysés à la lumière des résultats de la sociolinguistique ; la variation et les changements décelables par l'étude minutieuse des données disponibles et l'interprétation de l'histoire de la langue qui en découle. Dans d'autres contributions les auteurs abordent ces mêmes thèmes dans un passé plus récent et dans diverses régions francophones, alors que d'autres encore cherchent à expliquer des changements actuellement en cours ou à évaluer des notions théoriques telles que la diglossie ou l'hypercorrection.