Les coulisses des institutions scolaires et socio-éducatives
Dans la continuité du sociologue américain Howard Becker, les auteurs s'interrogent sur le faible recours des institutions à l'ethnographie dans l'analyse de leurs organisations. Les raisons avancées par Howard Becker tiennent autant à l'irrévérence affichée de l'ethnographie vis-à-vis du discours institutionnel qu'à la remise en cause des cadres conventionnels et des pratiques professionnelles. Pourtant l'approche ethnographique permet de renouveler les méthodes d'évaluation, en promouvant notamment la pratique d'immersion des chercheurs. Centré sur les institutions éducatives, cet ouvrage reprend plusieurs enquêtes ethnographiques dans différentes institutions scolaires et socioéducatives pour comprendre la manière dont les sociologues ont fait des " découvertes ". Les auteurs y défendent la place de l'ethnographie qui engage le chercheur dans une relation au monde et aux autres faite de disponibilité, d'attention et d'ouverture. Car l'ethnographie entend offrir à la recherche une capacité de résistance face à des discours officiels ambivalents ; elle veut dessiner une alternative à l'enrôlement de la science dans la raison institutionnelle. Un message nécessaire et d'actualité, alors que l'évolution des conditions de financement, d'organisation et d'évaluation du champ académique transforme la pratique concrète de la recherche.
Petits exercices de sociologie pratique à l'usage des décideurs (nous tous)
Les actions que nous engageons, les décisions que nous prenons ont toujours des conséquences, parfois indésirables, souvent inattendues – pour nous-mêmes et pour autrui. Nous en sommes rarement conscients. Ou nous les ignorons, intentionnellement. Et si nous décidons et délibérons à plusieurs, viennent s'ajouter d'autres effets pervers, dus à la pensée de groupe, aux croyances douteuses, aux biais cognitifs et aux défauts de responsabilité. Résultat: nous provoquons ce que nous ne voulons pas voir arriver; nous pénalisons tous ceux qui sont affectés par nos décisions; et celles-ci semblent peu appropriées. Comment les performer? En étant attentif, toujours et partout, aux conséquences pratiques de nos décisions.
Cet ouvrage étudie les conditions sociales de production du savoir sociologique, plus précisément les conditions genrées. Il propose pour cela une analyse sociologique de la genèse des problématiques de sexe dans les sciences sociales. Prenant acte de l'apport du mouvement et des recherches féministes aux sciences sociales en général et en particulier à la sociologie, il s'agit d'interroger les conditions sociales de cet apport. Karl Mannheim et sa sociologie de la connaissance guident l'analyse. Ce questionnement revient aussi à interroger les procédures tant cognitives que sociales qui caractérisent le fonctionnement du " champ " sociologique et l'application du " métier " de sociologue, ce qu'elles nous permettent de voir mais aussi ce qu'elles rendent invisible. L'objectif est alors double: restituer en partie la contribution des recherches féministes au renouvellement des problématiques sur le sexe, le genre, la domination masculine; mais aussi, par cette prise en compte du genre et des rapports sociaux de sexe dans la compréhension de l'élaboration de la connaissance, développer une perspective plus juste, plus sociologique, sur le fonctionnement de la sociologie.
Le conflit est inhérent à la vie sociale. Dans l'entreprise, le fait que des individus sont en commerce relationnel rend nécessaires leur accords mais inévitables leurs désaccords, obligée leur coopération mais probable leur antagonisme. De la simple rivalité entre cadres au désaccord entre deux collègues de travail, des tensions au sein d'un comité de direction jusqu'au blocage du portail, surmonté d'une banderole syndicale, ces formes conflictuelles sont plurielles. Comment les penser sociologiquement? Comment les comprendre, dans leur diversité et leur expressivité? Comment résoudre ou réguler ces conflits, quand ils expriment des intérêts divergents, des valeurs différentes ou des options discordantes? S'inspirant des analyses de Georg Simmel et s'inscrivant dans l'analyse stratégique et la théorie de la régulation sociale, cet ouvrage propose une synthèse didactique du conflit en entreprise.
À mesure que les images deviennent une partie intégrante et essentielle de la culture des jeunes générations, dans une société elle-même envahie par les images, l'impératif se fait sentir d'incorporer concrètement les images à la palette des méthodes d'investigation de la sociologie. Ce précis de photographie aborde diverses questions méthodologiques et techniques afin de donner aux étudiants des outils pratiques pour utiliser les images avec à-propos et rigueur. Il se veut avant tout pratique, utile. Il vise à montrer ce que l'on peut faire concrètement avec un appareil photo dans le cadre d'enquêtes sociologiques. Il détaille les différents usages possibles des images en situation d'enquête en présentant de nombreux exemples pris dans les travaux existants. Il livre également une batterie de conseils techniques, tant la maîtrise de l'outil photographique semble indispensable pour assurer la prise de vue sur le terrain et obtenir des images de qualité. Il n'oublie pas les questions de restitution et de publication qui se révèlent souvent diffi ciles. Il s'agit ici, plus qu'ailleurs, de faire preuve d'imagination et probablement de miser sur les possibilités ouvertes par les outils multimédias.
Comment rendre compte de l'action au travail en général, dans le secteur public en particulier ? Sur la base d'enquêtes sociologiques empiriques, conduites ces quinze dernières années, auprès de professionnels intervenant en prison, dans les hôpitaux publics et dans les structures de l'ex-ministère de l'équipement, Bruno Milly propose dans cet ouvrage un nouveau modèle d'analyse, interactionniste, croisant trois entrées sociologiques classiques : les institutions, les organisations et les professions. Le concept d'écologie du travail permet d'approcher la complexité de l'activité de travail, aussi bien à l'échelle des expériences individuelles des personnels en exercice qu'à différentes échelles macro-sociales, comme celles des groupes professionnels, des cadres organisationnels, des projets sociétaux. L'analyse propose ainsi un nouvel éclairage sur les transformations récentes de l'intervention étatique et publique en France, observées à partir des points de vue et expériences des professionnels exerçant dans le secteur public.
Comment comprendre la négociation ? En appréciant son originalité, en étudiant ses mécanismes, en observant son processus. Telle est l'ambition de ce manuel, actualisé et enrichi par des études de cas . Il propose une lecture sociologique de la négociation, à partir du modèle " Acteurs – contextes – règles – stratégies – processus – résultats " aussi attentive au comment qu'au pourquoi de la négociation. Une première édition de cet ouvrage est parue aux éditions La Découverte en 2002, collection Repères.
Ce manuel étudie la spécificité et les évolutions de l'intervention sociologique, méthode qu'Alain Touraine expose avec La Voix et le regard en 1978. Il aborde la méthode depuis ses fondements théoriques et ses usages concrets, tels que les chercheurs qui la pratiquent les racontent. Il s'efforce aussi de comprendre pourquoi, sans être marginale, l'intervention sociologique occupe une place discrète dans le paysage méthodologique des sciences sociales. Enfin, vivement – et parfois violemment – commentée à sa naissance, l'intervention sociologique a progressivement cessé d'être discutée : ce livre entend donc rouvrir le débat. Avec une postface d'Alain Touraine.
Que se passe-t-il dans la rencontre entre des chercheurs et des individus socialement affaiblis ? L'enquête sociologique ouvre ici ses boîtes noires et les chercheurs disent leurs émotions, leurs dilemmes moraux, les malentendus et les conflits qui les déstabilisent lors d'enquêtes auprès d'individus fragilisés. En explicitant le sens commun du chercheur dans son travail d'enquête et d'interprétation, cet ouvrage ouvre une perspective inédite sur les conditions théoriques et pratiques de la compréhension sociologique des " acteurs faibles ".
Destiné à tous les étudiants dont le cursus comporte une initiation aux sciences sociales, ce manuel vise à fournir les outils nécessaires à la compréhension des aspects fondamentaux de la vie en société. Toutes les grandes institutions – l'État, la famille, le travail, la stratification sociale, etc. – sont abordées dans le cadre de leur genèse historique et par le biais d'une comparaison entre les sociétés traditionnelles et la société moderne.Coédition avec l'université du Québec.
L'interactionnisme n'est pas une école. On chercherait en vain une théorie constituée et un corps de propositions qui en définirait nettement les frontières doctrinales. Il s'agit plutôt d'un courant dont les différents contributeurs ont en commun une conception de l'individu et de la société enracinée dans une tradition philosophique – le pragmatisme –, et un style de travail hérité des sociologues de Chicago.