Depuis son assassinat le jour des Ides de mars, en 44 av. notre ère, l'image de Jules César a connu de nombreuses métamorphoses et marqué les imaginaires collectifs. Par une habile propagande, son mythe se met en place dès l'Antiquité, lui garantissant une notoriété durable. Vingt siècles d'évolutions et d'appropriations en ont fait un archétype. Ce volume retrace tout d'abord l'évolution de la figure du général romain au fil du temps, de l'Antiquité aux années 1960, avant de proposer un panorama de ses images actuelles au travers d'études thématiques.

Sallèles d'Aude, référence pour les recherches sur les ateliers d'amphores, dévoile ici sa chaine de production complète du ie au iiie siècle: carrières d'argile, bassins de stockage, tours de potiers, fours dans leurs bâtiments. La fabrique de lampes à huile et de vaisselle complète celle des amphoresL'habitat des potiers révèle maints témoignages de la vie quotidienne: la couleur des murs, le bois utilisé pour le feu, les menus d'huîtres, de moules ou de viande de bœuf, les vins dégustés, mais aussi les jeux de dés, ou les instruments de toilette et même une installation pour le bain.Artisans de talent, les potiers que l'on se représente peinant dans des puits d'argile, assis en ligne devant leur tour dans une grande galerie, transpirant jour et nuit devant les fours incandescents, manipulant tuiles, amphores, lampes et vases, sont des hommes, peut-être aussi des femmes, forts mais aussi sensibles. Affrontant la mortalité infantile, les familles ont choisi d'enterrer leurs nouveau-nés dans l'atelier-même, sous la garde symbolique d'un jeune chien.

L'ouvrage concerne un épisode historique majeur de l'Italie romaine, après lequel la population civique fut presque triplée. La victoire militaire romaine fut éclipsée par une série de concessions législatives. Le livre aborde le thème de la réconciliation comme stratégie conduite par une partie de la classe politique romaine. Il envisage les remodelages de l'historiographie antique ainsi que les phénomènes de résilience, la capacité à récupérer d'un traumatisme à l'échelle de toute l'Italie. Comment se réconcilier avec ces alliés devenus ennemis, et enfin des concitoyens? Comment la génération des combattants a-t-elle dépassé ce conflit qui causa un demi-million de morts?

Lors d'une journée d'étude coorganisée par l'ITI HiSAAR (université de Strasbourg) et l'ISTA (université de Franche-Comté) en 2021, des archéologues, des historiens des religions et des spécialistes des littératures grecque, sanskrite et chinoise se sont interrogés sur les productions artistiques (monnaies et reliquaires) qui témoignent d'échanges entre des ateliers grecs et indiens et sur la construction littéraire de figures historico-religieuses (le sage indien Calanos, le roi gréco-indien Ménandre) ou de mythes (les colonnes indiennes d'Héraclès, l'eau noire du fleuve Mélas) emblématiques des rencontres entre la Grèce et l'Inde.

Cet ouvrage examine certains aspects fondamentaux de la législation impériale sur l'esclavage promulguée au cours du long siècle séparant les règnes de Trajan et d'Alexandre Sévère (98-235 apr. J.-C.). L'objectif ultime de ce volume est de parvenir à une meilleure compréhension de l'idéologie esclavagiste antique en examinant les raisons qui ont conduit les empereurs et les élites romaines à légiférer et à modifier une institution aussi cruelle qu'essentielle pour le maintien du statu quo et le bon fonctionnement de la société dans laquelle ils vivaient.

La partie italienne de la loi agraire de 111 avant J.-C. (lignes 1-42) mit fin aux bouleversements des réformes révolutionnaires des Gracques. L'auteur, qui avait précédemment étudié les lignes 43-95 consacrées à l'Afrique (PUFC 2015) d'un texte qu'il identifie comme une lex Baebia, soutient que le vectigal fut maintenu en Italie, que la privatisation n'est pas une propriété exclusive du bénéficiaire sur les terres conquises qui constituèrent l'ager publicus Populi Romani, que cette privatisation fut une possession soumise à certaines obligations de mise en valeur et que la propriété éminente de la Res Publica se maintint à travers les temps.Malgré son extrême mutilation, la fin de l'inscription (lignes 95-105), permet d'établir que la terre de la cité de Corinthe détruite fut, sauf la partie concédée et assignée aux Sicyoniens, mesurée, bornée, puis mise en vente publiquement à Rome sous forme de petits lots.

La Lydie, entre côte égéenne et plateau anatolien, associée depuis l'Antiquité au Pactole qui charriait l'or du Tmolos et à la richesse de Crésus, peuplée de Lydiens et de Méoniens, marquée par la présence perse, grecque, romaine, puis byzantine, a attiré l'attention des chercheurs depuis la fin du xviiie siècle. Cet ouvrage a pour objectif d'élargir la chronologie des études lydiennes de la période protohistorique au début de la période byzantine et de rassembler les contributions de chercheurs et d'universitaires internationaux réunis dans un éventail large de disciplines, histoire, archéologie, épigraphie, numismatique, et selon différentes perspectives. Les sujets abordés portent sur la société, les structures sociales, les aspects militaires, l'économie, la religion, les arts, l'architecture et la culture matérielle. Cette approche diachronique permet notamment d'interroger les permanences et les ruptures entre les périodes hellénistique, romaine et byzantine et celles qui les ont précédées.

Dans son Histoire Romaine, le sénateur Cassius Dion (164 environ – après 229 apr. J.-C.) évalue le Principat dans une perspective " constitutionnelle ". Ce travail s'efforce de comprendre comment la transformation des interactions entre empereurs et aristocratie tout au long de l'époque impériale a affecté le développement de la réflexion politique de l'auteur, à la lumière d'un facteur-guide qui tient compte du climat historico-politique et de l'extraction sociale de l'historien: la civilitas principis. Une question-clé est au fond de la recherche: cette notion, aussi bien que le modèle politique qu'y en découle, a-t-elle été développé en répondant aux enjeux de l'époque contemporaine?

Les légendes thébaines sont une riche source d'inspiration pour les Tragiques athéniens. Cité puissante, voisine et ennemie d'Athènes dans la réalité, Thèbes offre pourtant dans la tragédie une image contrastée: cité de l'hubris, servant de contre-modèle à Athènes, elle s'illustre aussi par des figures exemplaires, tels Ménécée ou Antigone; et, loin de constituer, dans ses aspects les plus sombres, un simple repoussoir pour Athènes, elle en fait apparaître aussi les traits marquants. Tout à la fois image inverse et miroir d'Athènes, la Thèbes tragique vient nourrir la réflexion sur l'Athènes classique, particulièrement celle de la guerre du Péloponnèse.

Ruse et magie partagent une histoire millénaire au cours de laquelle elles ont souvent été en relation. Les différentes formes de magie pratiquées au fil des siècle – des rites des sorcières de l'Antiquité aux tours de prestidigitation des illusionnistes modernes en passant par les sorts de Merlin et la magie naturelle de la Renaissance – impliquent souvent une dimension 'rusée' qui se manifeste de diverses manières. Le présent ouvrage se compose de neuf chapitres qui analysent les rapports que la magie entretient avec la ruse dans des contextes différents et selon une approche à la fois diachronique et pluridisciplinaire, mêlant histoire des sciences, littérature et psychologie cognitive.

Ce volume réunit des communications prononcées au XLIIe colloque du GIREA, tenu au mois de septembre 2019 à l'Université de Wroclaw. On y prétend, tout humblement, se mettre dans la continuité des recherches dont sont issus deux ouvrages récents: Hermenéutica de la esclavitud et Revisiter l'esclavage d'hier à aujourd'hui. L'accent est placé sur les dernières évolutions en date tant du paysage servile lui-même que des études afférentes à la problématique servile au sens large du terme, dans une nouvelle perspective historique, comparatiste et épistémologique. Les acquis récents des sciences telles que sociologie, anthropologie, politologie, économie ou épigraphie sont mis à contribution.

Cet ouvrage aborde la figure et le concept de l'homme divin païen (theios aner) aux iiie et ive siècles sous la forme d'enseignants charismatiques des écoles supérieures de philosophie et de rhétorique. Dans une perspective multifocale (philosophie, sociologie, philologie classique) structurée par l'histoire sociale, nous étudions ces figures, leurs communautés et leur influence sur la société de leur temps à travers des sources biographiques.