La France et le Royaume-Uni du début des années 2010 auront été les témoins d'un phénomène a priori surprenant: des Églises chrétiennes se présentant comme une force de contestation antigouvernementale. Que ce soit à l'occasion de projets de coupes budgétaires en 2012 au Royaume-Uni, de l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, ou de la garde à vue des étrangers, on a pu voir des évêques, des prêtres, des pasteurs, des laïcs se revendiquer de leur foi chrétienne pour contester des mesures gouvernementales.Ce recueil se penche donc sur l'attitude des religions face à la contestation, et se demande dans quelle mesure elles peuvent elles-mêmes être force contestatrice, et pas (uniquement) des forces conservatrices comme cela est souvent allégué. Poser la question du lien entre religion et contestation impose de distinguer deux types de contestation, selon que l'on parle d'une contestation motivée par les principes religieux ou d'une contestation de ces mêmes principes. Les liens entre la religion et l'État seront explorés dans toute leur complexité sur un plan non plus uniquement conceptuel, mais également spatial et temporel.La richesse des points de vue de nos contributeurs, de leurs propos ainsi que des espaces analysés dans leurs articles, place résolument cet ouvrage sous le signe de la diversité.
Pour mieux comprendre cet avènement de la conceptualisation des risques, cet ouvrage propose d'inclure la problématique des catastrophes volcaniques au sein d'un questionnement historique et anthropologique dans le cadre élargi de la culture européenne du XVIe au XVIIIe siècle, et dans une perspective pluridisciplinaire.Des bonbons empoisonnés aux risques de l'écriture en passant par les cataclysmes, cet ouvrage aborde seulement quelques cas représentatifs de cette nouvelle rationalité du risque qui s'impose dans des domaines hétérogènes à partir de la Renaissance.Ces différentes études confirment le lien étroit entre la perception des risques et l'histoire sociale et politique, corroborant la nécessité d'une compréhension anthropologique de ces mutations mentales, entre réalité et imaginaire.
Trigge's sermon is of special interest in the context of the Elizabethan controversy between supporters of the Established Church and Puritans and of the publication of the first four books of Hooker's Laws of Ecclesiastical Polity in 1593. There
John Foxe (1517-1587) et l'écriture du martyre protestant anglais
La catholique Marie Tudor accéda au trône d'Angleterre en 1553 après les efforts réformateurs de son demi-frère Edouard VI. Ce moment clé de l'histoire anglaise devait tenir une place importante dans le martyrologe de John Foxe qui vantait la con
Des féministes britanniques face aux autres exclus de la citoyenneté (1860-1930)
La lutte féministe qui s'organise en Grande-Bretagne à partir de la fin des années 1850, se durcit à la veille de la première guerre mondiale puis décline après l'obtention du droit de vote à égalité avec les hommes en 1928, s'inscrit dans un contexte qui correspond, d'un point de vue géopolitique, à la fois à l'apogée de la puissance coloniale britannique et à l'amorce de son déclin. L'Empire, qui, de façon générale, joue un rôle crucial dans l'élaboration de l'identité des colonisateurs tout autant que dans celle des colonisés, n'est, de fait, pas sans incidence sur cette première vague féministe. C'est en partie en vertu de leurs responsabilités philanthropiques, " civilisatrices " et éducatrices que celles qui luttent pour les droits des femmes au tournant du siècle cherchent ainsi à légitimer leurs revendications politiques. Dans le même temps, le pays est agité par de multiples revendications politiques et sociales sur lesquelles celles-ci ne peuvent manquer d'avoir une opinion. En replaçant les idéologies féministes britanniques dans leur contexte, et à travers différents cas de figures, le présent ouvrage cherchera à déterminer de quelle façon les allégeances politiques, mais également d'autres facteurs, tels que l'appartenance sociale et régionale/ nationale, ont été susceptibles de guider certaines prises de position et comment les féministes ont pu percevoir et se positionner vis-à-vis d'autres exclus de la citoyenneté, opprimés ou citoyens de deuxième ordre, qu'ils soient ouvriers, esclaves ou colonisés.
Erec et Enide de Chrétien de Troyes, et Erec de Hartmann Von Aue
Œuvre au programme de l'agrégation 2011-2012 d'Allemand Vers 1185, le poète souabe Hartmann von Aue a adapté en allemand le premier roman arthurien français, Erec et Enide, composé par Chrétien de Troyes vers 1170-74. Il a cependant considérablement modifié le texte d'origine dans le sens d'une idéalisation de la chevalerie qui s'inscrit dans le mouvement de la Trêve de Dieu. Ce volume présente les différents aspects des deux œuvres française et allemande : analyse littéraire des textes, conditions et modalités des transferts culturels entre la France et l'Allemagne au 12e siècle, langue du roman allemand et enjeux linguistiques du texte.
L'Allemagne, du Saint-Empire au deuil postcolonial
L'Allemagne, Empire colonial ? On l'ignore trop souvent, mais de la fin du 19e au début du 20e siècle se constitue brièvement un important Empire colonial allemand. "La geste colonisatrice" germanique s'inscrit d'ailleurs dans la très "longue durée" de l'espace continental européen, et la question du Reich, celle du rapport entre l'Empire et ses colonies, dont certains vont jusqu'à affirmer qu'il fut annonciateur d'Auschwitz, restera posée jusqu'à l'époque de la République Fédérale.Convergences entre le Reich allemand et les autres grands Empires coloniaux ou bien "voie spécifique" allemande (Sonderweg) depuis le Saint-Empire germanique ? L'ouvrage répond à cette double interrogation en opérant un retour sur la généalogie de l'Empire dans le contexte international.
Depuis quelques années, la question de la "diversité" est devenue centrale, aussi bien au niveau de la réflexion théorique qu'à celui des études de cas sur la citoyenneté. Elle se réfère généralement aux différences de genre, de sexualités, aux différences fondées sur l'appartenance "ethno-raciale", l'origine nationale, ou les pratiques culturelles et/ou religieuses. L'apparition de ce terme dans l'espace public indique que la prise en compte des différences constitue désormais un enjeu dans des contextes socio-politiques très variés. Le terme cache toutefois autant qu'il ne révèle. Il brouille en effet la distinction entre les formes de différence que l'on pourrait appeler "horizontales", et les différences "verticales" que sont les inégalités. Celles-ci s'en trouvent minimisées, réduites à des problèmes facilement résolus grâce à une "reconnaissance publique de la diversité" qui ne nécessiterait aucune remise en cause du mode de distribution des ressources et/ou du pouvoir.Chacun des onze textes de ce volume – quatre en anglais, sept en français – jette une lumière particulière, non seulement sur le ou les cas nationaux étudiés (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Australie, Argentine, Équateur et Bolivie, Algérie) mais aussi sur la question plus générale des rapports complexes entre citoyenneté et diversité, compte tenu des philosophies publiques qui orientent la mise en forme de la citoyenneté à l'époque contemporaine.
Pour un nouvel éclairage sur la pratique des Lettres à la Renaissance
Les personnes de la Trinité, les saints, les rois, les dieux antiques, les hommes célèbres vivants ou morts, les obscurs, les symboles sacrés ou profanes, pourquoi pouvait-on penser à la Renaissance et à l'Âge Classique que certaines figures n'étaient pas représentables alors que d'autres devaient être offertes en exemple ? Quels modes de représentation semblaient appropriés pour donner l'image de ces différents personnages et de ces objets ? Quels rapports les auteurs et leur public établissaient-ils entre les images immédiates et les images médiatisées par les textes ? Dans les modes visuels comme dans les modes textuels l'image peut remplir des fonctions diverses, elle peut être séduisante ou horrible, utilisée pour la démonstration, l'argumentation, pour une célébration ou pour des jeux esthétiques, elle peut être imposée, théâtralisée ou modulée, glissée, manipulée.Les études ici rassemblées explorent les pouvoirs de l'image dans des domaines divers (français, espagnol et portugais, anglais et allemand), sur une période qui s'étend de l'aube de la Renaissance à l'Âge Classique confirmé ; elles abordent la peinture et les arts, l'héraldique, l'emblématique, le théâtre, la littérature religieuse, la littérature de propagande et la littérature tout court et même les sciences.
Qui a bien pu écrire ces Nouvelles Récréations ? La mention de " feu Des Périers " affichée sur la couverture ne pourrait être qu'un nom de paille. Quelles que soient la légende qui entoure l'auteur et la fiction que construit ce texte, ne boudons pas notre plaisir à lire et à rire : le " désordre " auquel il nous invite, sous le signe d'un franc rire, est un éloge de la vitesse à ne pas confondre avec celle du temps glouton mais avec un rythme naturel, celui d'un art de patience et d'un texte de jouissance. Comme Montaigne appellera de ses voeux un lecteur bon nageur, les Nouvelles Récréations sollicitent de fins rieurs aptes à conjuguer compréhension agile et sens de la mesure. Les études rassemblées dans ce volume à l'usage d'un large public pratiquent cet équilibre de funambule et se mettent au diapason d'une narration qui danse avec les signes, afin de mieux garantir le plaisir de nos " cinq sens de nature " et nous initier, en ces temps moroses où le vide du sens et d'un humour anodin ont tout adultéré, au grand art de la plaisanterie et de la vie.
Le présent recueil contribue à combler une lacune. Il y a quelque chose de choquant à constater à quel point, jusqu'à aujourd'hui, les études littéraires se sont tenues en marge des sciences, alors que la connaissance de Descartes ou de Pascal demeure incomplète si l'on ignore leurs travaux mathématiques. Réciproquement, ce recueil devrait aussi permettre la prise en compte, du côté de l'histoire des sciences, des caractères rhétoriques et littéraires qui marquent les grandes œuvres mathématiques de l'époque classique. Trois mathématiciens majeurs du 17e sicècle, Descartes, Pascal, Fermat, font ici l'objet d'études qui établissent un pont entre les disciplines littéraires et scientifiques.
En janvier 1656, Arnauld le docteur est jugé en Sorbonne par ses pairs. Le jeune Pascal, auréolé par ses expériences montrant le vide, est à nouveau parisien. La puissante abbaye qu'est Port-Royal l'avait attiré dès son séjour rouennais. Les solitaires, après quelques essais infructueux - et une certaine réticence - décident de lui donner sa chance et de le laisser défendre leur cause : il vient de leur lire la première Provinciale. Elle pourra venir en aide à Arnauld. La Campagne des Petites Lettres va durer un an. Puis plusieurs polémiques et une réponse essentielle - l'Apologie pour les casuistes - l'amènent à se prolonger jusqu'en 1659. On propose au lecteur de suivre ici la campagne au plus près de son déroulement chronologique et de rétablir ainsi dans son intégralité le mécanisme de la polarisation polémique.