This volume is rooted in a commitment to epistemic justice in times of rising precarity in academia. It seeks to question the hegemonic definitions of 'doing research'. Commitment to gender studies, as the title suggests, is already an assurance to a form of research that is 'otherwise' – one that looks beyond neoliberal, competitive, and individual-driven agendas. Moreover, the anthology is an attempt to unfollow hierarchies, confront oppressive structures and question taken-for-grantedness in disciplinary knowledge production. The contributors are part of the Inter-university Doctoral Program Gender Studies CH at the universities of Basel, Bern and Zürich. They consist of professors, doctoral students, coordinators and further scholars, that belong to the wider network. They have all 'done' gender studies in various transnational and transdisciplinary contexts. Reflections on how knowledge is produced are thus nurtured by diverse networks of feminist solidarity, an ethics of care and a politics of situated research(ers). Authors engage with the politics of such an 'otherwise' in their respective contexts to illuminate intersubjective and collaborative ways of 'doing gender studies' and of 'producing research otherwise'
This anthology addresses the current understanding of democracy from a feminist, intersectional and transnational perspective with a particular focus on the relevance of women's suffrage in Switzerland since 1971, and analyses challenges for women's political participation worldwide. It points to the significance of memory politics, political struggles and discourses on citizenship and human rights that shape democracies today. Furthermore, it examines how digitalization affects women's democratic participation, exploring both the opportunities it opens up and the barriers it may create, while also expanding the concept of democracy beyond traditional state institutions.
En Suisse, les femmes ayant mis au monde un enfant hors mariage sont englobées dans plusieurs catégories et représentations légales, médicales et sociales qui ont varié au cours du temps. Néanmoins, les mères célibataires ressortent le plus souvent dénigrées, tandis que les pères peuvent plus aisément se récuser de leurs responsabilités. Une mère, voire une femme, de bonne moralité n'existe-t-elle donc qu'à la condition d'être mariée ?Cet ouvrage propose des études sur diverses contraintes à l'encontre des femmes élevant seules leur enfant. Les chapitres abordent un État fondamentalement construit au masculin, ainsi qu'un droit civil les ayant considérées illégitimes jusqu'en 1978. En face, des instances publiques inclines à placer les enfants et à interner les mères suivant les circonstances. Un tournant plus compréhensif advient dans le sillage de la libération sexuelle, et la catégorie de mères célibataires englobe progressivement les mères non mariées, les divorcées et les veuves qui se regroupent afin de faire advenir l'image publique plus positive des familles monoparentales. Les autrices et les auteurs montrent toutefois la persistance des coûts de l'enfant et la précarisation de ces mères par manque de politique familiale active.
Cet ouvrage interroge les trajectoires migratoires et professionnelles de femmes philippines souvent nommées les " Mercedes-Benz " des domestiques ou les " diamants du care ". Qui sont ces femmes? Pourquoi s'engagent-elles dans l'économie mondialisée du travail domestique? Quels sont leurs parcours migratoires et professionnels? Comment négocient-elles ces conditions de travail et de vie? Sur la base d'un travail ethnographique aux Philippines, cette enquête analyse les conditions qui mènent certaines femmes philippines à partir servir des familles en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient, en Europe ou encore en Amérique du Nord. L'originalité de cet ouvrage réside dans le fait d'appréhender de façon processuelle et plurielle ces carrières migratoires, tout en décrivant, du point de vue de ces femmes, comment mobilité sociale et spatiale s'imbriquent à l'échelle trans- nationale. Ce faisant, ce livre fait dialoguer la sociologie des migrations, la sociologie du travail et les études de genre.
Voici un recueil d'un genre un peu décalé, alliant humour, intérêt scientifique et hommage à un spécialiste de l'histoire des intellectuels et de la presse. L'occasion, avant son départ à la retraite, d'interroger le parcours d'Alain Clavien.Comment devient-on historien·ne? En marge des réponses convenues à cette question, il en est deux (moins avouables?) que les contributrices et contributeurs ont voulu apporter: la discipline présuppose d'une part une passion pour les bonnes histoires, et requiert d'autre part une certaine résistance à la frustration. " On ignore comment [Georges] Batault est arrivé à la Gazette de Lausanne ". " On ne sait quelles furent les discussions des administrateurs du journal ". Quand les sources se dérobent, il n'est pas permis d'inventer pour remplir les blancs.Et pourtant… Depuis une dizaine d'années, de plus en plus d'études vantent les apports de la fiction en histoire et tordent le cou à cette frustration créative. Les récits contrefactuels, uchroniques et pastiches sont venus peupler les étagères des librairies, et leurs vertus méthodologiques sont largement reconnues. Aucun volume d'hommage n'avait encore franchi le pas d'un tel recours à l'imagination. Ce choix s'est rapidement imposé pour saluer le talent d'un historien qui aime les bonnes histoires et qui n'a pas son pareil pour les raconter. Puisant leur matière dans leurs propres recherches aussi bien que dans la longue liste de publications d'Alain Clavien, les autrices et auteurs ont expérimenté le caractère jubilatoire du jeu entre histoire et fiction." Ont-ils eu lieu? ça n'est pas la question; La perle de toute fable est le sens. "Ouvrage collectif sous la direction d'Anne-Françoise Praz et Stéphanie Roulin.
Histoire politique des homosexualités en Suisse, 1950-1990
En Suisse, la " débauche contre nature " a été totalement dépénalisée en 1992. Les débats autour de la révision des codes pénaux, civil et militaire s'amorcent au début des années 1970, empreints du contexte de la Guerre froide et de l'héritage de la Seconde Guerre mondiale. Les collectifs zurichois jouent alors un rôle décisif dans cette " libération sexuelle ", en faisant des homosexuel·le·s un groupe de pression légitime auprès des autorités fédérales. Ils et elles développent un vocabulaire de droit à la citoyenneté, qui aboutit cependant à une reconnaissance différenciée. Cette dernière devient alors l'objet de luttes par les LGBTQ+, qui exigent une égalité paritaire.Cet ouvrage lève le voile sur des facettes méconnues de l'histoire des homosexualités en Suisse. À partir d'une analyse fine de la révision du droit pénal en matière sexuelle, des discours de groupes d'acteurs-clé (juristes, policier·ère·s, psychiatres, théologien·ne·s, homosexuel·le·s), ainsi que des influences des débats aux États-Unis, en Allemagne et en France, l'auteur livre une histoire politique globale des luttes homosexuelles pour une reconnaissance citoyenne.
Histoire de l'internement administratif: sources / Volume 9
Ce tome de la CIE destiné aux sources publie une sélection de textes de ceux qui ont vécu l'internement administratif et de personnes qui ont ordonné cette mesure d'enfermement au sein d'établissements d'éducation, pénitentiaires et de travaux forcés; une mesure conçue de façon méthodique, mais à l'application tout arbitraire. Dans des lettres adressées à l'administration et à leurs familles, les personnes privées de leurs droits sur simple décision administrative ont protesté contre leur traitement, la presse et leurs souvenirs personnels font état des privations et du harcèlement dont elles ont été victimes. Les sources accompagnées de commentaires sur le contexte historique et social apportent un éclairage sur les formes et la mise en œuvre de cette injustice, expriment la souffrance et la résistance des personnes concernées et racontent ainsi une histoire de la société suisse d'en bas.Titre en allemand: "… so wird man ins Loch geworfen" Quellen zur Geschichte der administrativen Versorgung
Retrouver dans les archives la parole et le vécu des personnes internées / Volume 4
Textes partiellement en allemand, français et italienCe livre fait la lumière sur l'histoire des personnes internées par décision administrative à l'aide des traces écrites qu'ils nous ont laissées: procès-verbaux d'audition, récit de vie, lettres retrouvées dans les dossiers.L'analyse de ces ego-documents nous montre les effets néfastes de l'internement administratif: atteintes à la santé, frein au développement physique et mental empêchant d'accéder à l'indépendance économique, affaiblissement des liens familiaux, isolement social et stigmatisation. Cet ouvrage témoigne également des tactiques mises en place par les personnes internées pour s'adapter et résister.Cette perspective apporte un contrepoids nécessaire au discours des autorités, qui ont longtemps légitimé l'internement en le présentant comme une mesure de rééducation par le travail et de réinsertion sociale. La parole des personnes internées soulève des questions. À quoi a servi l'internement administratif et pourquoi une mesure aussi destructrice a-t-elle été maintenue si longtemps?Titre en allemand: "… je vous fais une lettre". Die Stimme der internierten Personen in den Archiven
En Suisse, nombre de publications ont déjà porté sur les inégalités entre femmes et hommes sur le marché du travail ainsi que sur la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. En revanche, la construction de ces inégalités au moment où les jeunes élaborent leurs projets professionnels est beaucoup moins documentée. Cet ouvrage présente les résultats d'une enquête réalisée dans plusieurs cantons suisses auprès d'élèves de 13 à 15 ans. Il montre comment ces filles et ces garçons ont déjà intériorisé la différenciation et la hiérarchisation des rôles sexués, y compris dans le choix de leur profession future. Ce livre permet de prendre conscience de l'ampleur de ce phénomène et de son inscription précoce dans l'éducation. Les auteur·es souhaitent ainsi promouvoir un large débat sur les conséquences de la construction des inégalités de genre dès les jeunes années.