De Papier, de fer et de sang

Chevaliers et chevalerie à l'épreuve de la modernité (ca1460-ca1620)
Benjamin DERUELLE
Collection
Histoire moderne
Date de publication
11 juin 2015
Résumé
Le XVIe siècle est aujourd'hui considéré comme le " crépuscule de la chevalerie ". Ses formes, ses pratiques et son idéal y auraient expiré après des siècles de déclin, dans la violence et dans la haine des guerres d'Italie et des affrontements religieux. Pourtant, ce premier siècle de la période moderne est aussi celui du gentil chevalier Bayard, de l'adoubement de François Ier au soir de Marignan, et de la mort d'Henri II lors du tournoi de la rue Saint-Antoine. Jamais en effet, l'idéal chevaleresque n'avait été autant invoqué et mis en scène par les élites sociales et politiques. Mais, comment les princes et leurs hommes de guerre pouvaient-ils encore se dire chevaliers? Pourquoi en éprouvaient-ils même le besoin? Cette chevalerie à laquelle ils vouaient un véritable ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
45.00 €
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Actuellement Indisponible
Date de première publication du titre 11 juin 2015
ISBN 9782859449100
EAN-13 9782859449100
Référence 118837-09
Nombre de pages de contenu principal
Format 16 x 24 x 3.6 cm
Poids 1050 g

Remerciements

Préface

Liste des abréviations usuelles

Introduction. De la chevalerie idéale à l'idéologie chevaleresque

L'invention du " crépuscule de la chevalerie "
Le " crépuscule de la chevalerie ", ou les déclins de l'ordre nobiliaire
Pour en finir avec le crépuscule de la chevalerie
Nouvelles approches, nouveaux cadres

PREMIÈRE PARTIE. UNE CHEVALERIE ENTRE ANTIQUITÉ, MOYEN ÂGE ET MODERNITÉ

Chapitre I. Une pratique de la culture chevaleresque : l'imprimé au XVIe siècle

Une pratique diverse, dynamique et rythmée
La diversité des genres
Une culture dynamique
Rythmes, acteurs et fonctions

Le " monde " de la littérature chevaleresque
Roman et politique
Roman et noblesse
Entre humanisme chrétien et militantisme religieux

Le monde des libraires

Chapitre II. La fonction distinctive de la chevalerie

Les fonctions du roman
Identité
Mémoire
Pédagogie
Sotériologie

Le courage et la prouesse
Le courage : " vertu cardinale " ou héritage antique ?
La prouesse : unité comptable du courage

Une philosophie de l'action
Un héritage médiéval
De l'arétê à la vertu : l'accomplissement par l'action
L'héroïsation chevaleresque ou la promesse d'éternité

Chapitre III. Des mots à l'incarnation sociale : le chevalier du XVIe siècle

Entre histoire et fiction poétique
S'inscrire dans l'histoire par la vérité
Restaurer la culture chevaleresque
La réception des romans de chevalerie

Entre histoire et mémoire
La chevalerie dans les bibliothèques
Intertextualité chevaleresque

Des mots à l'incarnation sociale
Des mots à la représentation sociale
Du chevalier au noble
Du chevalier au compagnon d'ordonnance

DEUXIÈME PARTIE. DE L'IDÉAL GUERRIER À L'IDÉAL POLITIQUE

Chapitre IV. Un idéal entre communion et domination

Un idéal de communion
" Roi de guerre ", roi-chevalier
L'idéal chevaleresque : un terrain de communion entre le roi et sa noblesse

Le premier chevalier du royaume
L'oriflamme et l'épée
Les hommes et les institutions
L'héroïsation du roi

L'" euphémisation " de la domination
La communion par le sacre
Le sacre, un adoubement céleste

Guerres civiles et crise des représentations
L'image troublée du chevalier
Une crise des représentations
Henri IV et la fiction chevaleresque

Chapitre V. Une chevalerie au service du royaume

Les vertus du service
Le service comme devoir
La mort héroïque et sacrificielle

L'idéal chevaleresque aux mains du roi ?
L'unique chevalerie du royaume
L'ordre de Saint-Michel : contrat chevaleresque et égalité hiérarchique
Limites et réformes des ordres monarchiques sous Henri III

Agir sur l'honneur pour dicter les comportements
Le serment et l'honneur du service
La récompense ou les modèles d'action positive
Une culture de la honte

Chapitre VI. Un idéal politique au service de la noblesse

Un imaginaire au service de la noblesse traditionnelle
Une relecture princière de la chevalerie au XVe siècle

Primus inter pares
Chevalerie et monarchie mixte
Chevalerie et monarchie élective

Justifier la noblesse
Modèles chevaleresques et justification sociale
De l'imitatio christi à la mémoire collective
Ambiguïtés et difficultés de l'appropriation de l'idée de service

Réformer la noblesse
La chevalerie : un phare de noblesse
Un retour aux vertus chevaleresques
Conscience et désir de chevalerie

Un idéal disputé : la chevalerie entre guerre et justice
Car " Minerve en la compagnie de Mars […] marchent de mesme pas "
La robe : une noblesse chevaleresque ?
Un idéal au service de la noblesse militaire

TROISIÈME PARTIE. DE L'IDÉAL ÉTHIQUE À L'IDÉAL SOCIAL : LA CHEVALERIE, UN ETHOS NOBILIAIRE

Chapitre VII. L'honneur et le duel

Une économie de l'honneur
De l'honneur chevaleresque à l'honneur militaire
Une économie de l'honneur

Le duel : une pratique multiforme
Le duel dans la tradition chevaleresque
L'image chevaleresque du duel judiciaire
Le duel privé entre Italie et chevalerie

La monarchie, la noblesse et le duel
De la promotion du duel…
… à son interdiction
Identité et compétition nobiliaire

Chapitre VIII. Chevalerie et reproduction nobiliaire

Dans les familles : " dresser pour la guerre "
Rythme et contenus chevaleresques
Les voies de l'éducation chevaleresque
Une idéologie réactivée en permanence

Les écoles de chevalerie
Sociologie et conditions de vie des pages
L'éducation des pages
Écurie et académies

Le temps de l'errance et de l'expérience
Joutes, tournois et pas d'armes
Les premières expériences de la guerre

Éducation et violence dans la seconde moitié du XVIe siècle
La chevalerie réduite en art
Les jeux chevaleresques entre héritage et mise en défens de la noblesse

Chapitre IX. Un ethos nobiliaire

La lance, une constante tactique au XVIe siècle
Une constante réglementaire
Une constante dans les débats : le premier XVIe siècle
Une constante dans les débats : le second XVIe siècle
Une évolution tactique tardive

La lance et l'ethos chevaleresque
La lance, le chevalier et l'homme d'armes
Des représentations aux pratiques
Un capitaine sage et " chevalereux "

Chapitre X. L'idéal de " bonne guerre "

Jus in bello et " bonne guerre "
Du justum bellum à la bonne guerre
Un modèle de comportement guerrier
Un idéal fonctionnel

Une éthique de la violence
Protéger le faible du fort
Blessés et victimes de guerre
Captivité, foi et rançon

Violence, chevalerie et " bonne guerre "
Altérité et droit à la " bonne guerre "
Réguler la violence entre les combattants
Face aux populations civiles

Conclusion. Du " crépuscule " au troisième " âge de la chevalerie "

Réinvestissement et création
Affermissement du pouvoir et euphémisation de la domination
Crise, renouveau et mutation

Postface

Sources

Bibliographie

Index des noms des auteurs cités

Index des noms de personnes, de personnages et de lieux

Le XVIe siècle est aujourd'hui considéré comme le " crépuscule de la chevalerie ". Ses formes, ses pratiques et son idéal y auraient expiré après des siècles de déclin, dans la violence et dans la haine des guerres d'Italie et des affrontements religieux. Pourtant, ce premier siècle de la période moderne est aussi celui du gentil chevalier Bayard, de l'adoubement de François Ier au soir de Marignan, et de la mort d'Henri II lors du tournoi de la rue Saint-Antoine. Jamais en effet, l'idéal chevaleresque n'avait été autant invoqué et mis en scène par les élites sociales et politiques. Mais, comment les princes et leurs hommes de guerre pouvaient-ils encore se dire chevaliers? Pourquoi en éprouvaient-ils même le besoin? Cette chevalerie à laquelle ils vouaient un véritable culte est-elle encore celle du Moyen Âge? Voilà quelques unes des questions qui conduisent la réflexion de l'auteur dans cet ouvrage. À partir d'une étude des pratiques de la littérature, des comportements et des usages de la symbolique chevaleresques, Benjamin Deruelle nous invite à redécouvrir cet idéal avec les yeux des hommes de guerre du XVIe siècle. Se dévoile alors un pan entier de la culture nobiliaire, ses adaptations nécessaires à sa survie ainsi que ses multiples appropriations, détournements et instrumentalisations. La chevalerie nous apparaît alors comme un langage commun de la supériorité sociale autour duquel une monarchie, plus forte que jamais, s'oppose et communie avec sa noblesse. Cette étude revisite ainsi les figures multiples du chevalier et de la chevalerie au moment où ce mythe fondateur de l'imaginaire de l'Occident est reforgé dans le papier, dans le fer et dans le sang de la guerre.

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