Reclus dans sa cuisine d'Aix-en-Provence, emmitouflé dans sa bure d'hiver, portant béret et lunettes, son éternelle cigarette au bec, il pose sous l'objectif de Robert Doisneau à côté de la machine à écrire d'où sont sorties les pages de L'Homme foudroyé, qui vient de paraître chez Denoël. Tel est le visage de Blaise Cendrars qu'ont pu découvrir, en octobre 1945, les lecteurs du Figaro-Illustré: celui de l'auteur d'" un grand livre, un de ces livres comme il n'y en a pas un en dix ans […] qui nous transporte, par la maitrise d'un art littéraire entièrement personnel, hors de tout art, par-delà toute littérature ". Ainsi Maximilien Vox saluait-il la parution de ce premier volume des " Mémoires sans être des Mémoires ". À ce livre foudroyant, les Cahiers de sémiotique textuelle de l'université Paris Nanterre avaient consacré en 1989, sous la direction de Claude Leroy, son quinzième numéro, rassemblant des études critiques, des inédits et des documents. Premier et unique ouvrage jusqu'à ce jour entièrement consacré à L'Homme foudroyé, ce volume est ici republié à l'occasion du programme de l'agrégation de lettres 2020.Professeur émérite à l'université Paris Nanterre où il a fondé les " Études et travaux sur Cendrars ", Claude Leroy a dirigé l'édition des œuvres de Blaise Cendrars dans la " Bibliothèque de la Pléiade ". Il est l'auteur de La Main de Cendrars (Presses du Septentrion, 1996) et de Dans l'atelier de Cendrars (Honoré Champion, 2011), couronné par le Prix de la Critique de l'Académie française.