La Première Guerre mondiale, ne fut pas la première guerre photographiée, mais elle fut certainement celle qui le fut le plus massivement des guerres du XIXe siècle. Parmi toutes les photographies prises durant cette période les ruines – et notamment celles du patrimoine architectural dévasté – occupent une place de choix. Dès le début de ce conflit, les vues de dévastation et plus particulièrement celles des édifices culturels, furent instrumentalisées par la propagande française et devinrent des preuves matérielles qui illustraient les discours mettant en avant la "barbarie " de l'envahisseur allemand. Elles ouvrirent la voie à une guerre des images, guerre dans la guerre, dont un des aspects célébra la perte du patrimoine architectural. Au même moment, une réflexion ...
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Les représentations de ruines?: une arme de guerre au service de la mobilisation
Les Ruines, témoins de la guerre et de la violence des premiers combats
La mobilisation autour du patrimoine
Penser les ruines de l'après-guerre
Les ruines?: incarnation de la nation et de ses souffrances
Des ruines " programmées "??
Des ruines personnifiées, symboles de la mort refoulée et des corps mutilés des soldats
Des ruines héroïsées aux cadavres encombrants (1918-1921)
La question des réparations
Hommages rendus aux ruines combattantes
Que faire des ruines??
La Première Guerre mondiale, ne fut pas la première guerre photographiée, mais elle fut certainement celle qui le fut le plus massivement des guerres du XIXe siècle. Parmi toutes les photographies prises durant cette période les ruines – et notamment celles du patrimoine architectural dévasté – occupent une place de choix. Dès le début de ce conflit, les vues de dévastation et plus particulièrement celles des édifices culturels, furent instrumentalisées par la propagande française et devinrent des preuves matérielles qui illustraient les discours mettant en avant la "barbarie " de l'envahisseur allemand. Elles ouvrirent la voie à une guerre des images, guerre dans la guerre, dont un des aspects célébra la perte du patrimoine architectural. Au même moment, une réflexion s'élabora sur la préservation des vestiges de guerre et sur la mise en place d'un tourisme de champ de bataille. En effet, face à l'accumulation des ruines matérielles dans la zone des armées, les questions du dédommagement et de la valorisation de certains vestiges se posèrent vivement. De même, la zone de combats fut perçue précocement par les acteurs du développement touristique et les membres du gouvernement français comme un espace sacré, vers lequel devaient s'organiser la paix revenue, des pèlerinages en provenance de tous les coins de France, d'Europe, mais aussi d'Amérique et d'Océanie. Le Temps des ruines entend éclairer ce que les destructions de la guerre ont signifié pour les contemporains de 1914 et plus particulièrement la manière dont la société française s'est emparée de ces représentations de ruines pour en faire un symbole de douleur.