L' Éducation par le crime

La presse et les faits divers dans l'entre-deux-guerres
Geoffrey FLEURIAUD
Date de publication
30 août 2013
Résumé
Durant l'entre-deux-guerres, au sein de la chronique locale de la presse quotidienne régionale, pas un seul jour ne se passa sans que le journaliste n'informe son lecteur de la grave menace dont il était à chaque instant la cible : chapardage, filouterie, entôlage, cambriolage, agression, meurtre, la chronique des faits-divers restait le témoignage concret d'un danger permanent, d'une catastrophe quotidienne, le larcin. Illustration pessimiste de la fragilité de la vie ordinaire, l'article de vol demeurait toutefois dans le même temps une arme utile pour contrer ce funeste péril ; il restait en effet un lieu de savoir essentiel, décryptant autant la technologie déprédatrice que le profil retenu de son auteur, apportant ainsi à chacun des connaissances précieuses pour se ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
18.00 €
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Date de première publication du titre 30 août 2013
ISBN 9782753527294
EAN-13 9782753527294
Référence 115881-53
Nombre de pages de contenu principal 350
Format 15.5 x 24 x 2.6 cm
Poids 565 g

Préface de Frédéric Chauvaud

 

Une culture du crime : l'article de vol, un vecteur d'enseignement sécuritaire

  • Le vol dans la presse : un objet fabriqué pour éduquer le citoyen
  • La première leçon : la nécessaire mise en ordre des pratiques de surveillance du citoyen

Un cours sur l'État : un rempart inamovible contre un dangereux délinquant

  • Le voleur et les autres : l'exil médiatique de l'" homo criminalis "
  • Un surhomme parmi les hommes : l'" homme de l'ordre ", le visage d'une juste sévérité

Une leçon de vie : l'article de vol, une pédagogie intégrale

  • Organiser la vie du citoyen : sélectionner les hommes, les sentiments et les passions acceptables
  • Contrôler l'esprit du citoyen : redessiner le théâtre des émotions ordinaires
Durant l'entre-deux-guerres, au sein de la chronique locale de la presse quotidienne régionale, pas un seul jour ne se passa sans que le journaliste n'informe son lecteur de la grave menace dont il était à chaque instant la cible : chapardage, filouterie, entôlage, cambriolage, agression, meurtre, la chronique des faits-divers restait le témoignage concret d'un danger permanent, d'une catastrophe quotidienne, le larcin. Illustration pessimiste de la fragilité de la vie ordinaire, l'article de vol demeurait toutefois dans le même temps une arme utile pour contrer ce funeste péril ; il restait en effet un lieu de savoir essentiel, décryptant autant la technologie déprédatrice que le profil retenu de son auteur, apportant ainsi à chacun des connaissances précieuses pour se prémunir des ravages du larron. Ce caractère pédagogique de l'article de vol apparaît du reste d'autant plus crucial, que son but n'était pas seulement limité à assurer la veille de ses biens par le citoyen lecteur : en effet, en captant son attention grâce au sentiment humain le plus mobilisateur, la peur, le fait-divers se dévoile également comme l'occasion d'un cours sur l'Etat, invitant chacun à honorer les institutions qui le protègent, voire d'une véritable leçon de vie, destinée à contrôler tout geste, émotion ou passion populaire. Ici, en s'intéressant à la publicité d'un comportement humain vil, illégal, déviant, ce n'est pas seulement l'image d'un monde criminel disparu qui resurgit, c'est en définitive, et paradoxalement, les coutumes, les normes, les lois, qui régissaient le bon fonctionnement d'une société encore méconnue, qui nous parviennent.

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