Werner Hofmann est un passeur. " Il est de ceux qui font tomber des barrières d'un pays à l'autre, tout en soulignant les singularités de chacun, de ceux qui font mieux comprendre, donc aimer, l'oeuvre d'art ", écrit Michel Laclotte dans sa préface, à travers laquelle il évoque la mémorable exposition sur La peinture allemande à l'époque du romantisme qu'il avait organisé en 1976 avec son ami viennois à l'Orangerie. Passeur entre les écoles et les nations, Werner Hofmann l'est aussi à l'intérieur de la topographie de l'histoire de l'art. Il a fait éclater les frontières entre les " beaux-arts " et la caricature, entre peinture et sculpture, et a mis en valeur la multimatérialité comme critère essentiel de l'art de notre époque. Sensible à l'itinérance des formes et à le ...
Lire la suite
Prologue Quelques dessins français de l'Albertina – Le maniérisme du 16e siècle et l'art moderne
Quelques figures françaises Un dessin inconnu de la première époque de J.-L. David – Triplicité et iconisation chez David – Sur la Liberté de Delacroix – " Devinera qui pourra… " Courbet entre Flaubert et Marx – Courbet et Marées – La baguette magique de l'Art : Victor Hugo – Baudelaire et la caricature – L'âme de Don Quichotte dans le corps de Sancho – Max Ernst et le 19e siècle
Thèmes et problèmes L'homme est suspendu : Chateaubriand et Friedrich – Art – Nature – Histoire – D'une aliénation à l'autre. L'artiste allemand et son public au19e siècle – Sous le signe de la " névrose du vrai " – L'émancipation des dissonances – La dialectique complémentaire – Warburg et sa méthode
Vers une nouvelle polyfocalité Degas et le drame de la peinture – Fresh Widow de Marcel Duchamp – Sur un autoportrait d'El Lissitzky – Réflexions sur l'iconisation à propos des Demoiselles d'Avignon – Bifocalité et multiréalité dans la peinture autour de 1800 – Polyfocalité : les gothiques et les modernes – Attention ! Un train peu en cacher un autre !
Werner Hofmann est un passeur. " Il est de ceux qui font tomber des barrières d'un pays à l'autre, tout en soulignant les singularités de chacun, de ceux qui font mieux comprendre, donc aimer, l'oeuvre d'art ", écrit Michel Laclotte dans sa préface, à travers laquelle il évoque la mémorable exposition sur La peinture allemande à l'époque du romantisme qu'il avait organisé en 1976 avec son ami viennois à l'Orangerie. Passeur entre les écoles et les nations, Werner Hofmann l'est aussi à l'intérieur de la topographie de l'histoire de l'art. Il a fait éclater les frontières entre les " beaux-arts " et la caricature, entre peinture et sculpture, et a mis en valeur la multimatérialité comme critère essentiel de l'art de notre époque. Sensible à l'itinérance des formes et à leur changement de signification suivant les contextes, son regard ne pouvait pas ignorer les analogies frappantes entre l' " hétéroclitisme " actuel et le Moyen Age. Ces réflexions l'on conduit à revoir la lecture de l'art occidental selon les césures conventionnelles par siècle. A travers ses écrits, il propose d'établir une continuité autour de la notion de Polyfocalité déterminant les pratiques artistiques avant et après l'époque de la Renaissance, celle-ci se caractérisant par la monofocalité. Viennois, exilé volontairement à Hambourg où il dirigea la Kunsthalle de 1970 jusqu'en 1990, Werner Hofmann est attaché à ses origines. Vienne est le lieu de l' " émancipation des dissonances " sur les plans artistique et intellectuel. Ses recherches notamment sur la polyfocalité lui ont valu le prix Warburg de la Ville de Hambourg en 2008.