Les Ouvriers, la patrie et la révolution

Paris 1914-1919
Jean-Louis ROBERT
Date de publication
1er janvier 1995
Résumé
Qui ne se souvient de ces grandes manifestations pacifistes de 1913 à la butte rouge où Jaurès enflammait les foules ouvrières et dénonçait la "guerre qui vient" ! En août 1914, comme partout ailleurs dans le pays, les ouvriers parisiens partirent défendre la nation qu'ils pensaient agressée, et les dirigeants des organisations ouvrières se rallièrent à l'union sacrée. Étudiant l'évolution de l'attitude des ouvriers et du mouvement ouvrier jusqu'à la grève massive des "métallos" de juin 1919, le livre, basée sur une thèse d'État remaniée, examine ainsi la question classique des rapports entre la classe et la nation. L'étude des grèves, très nombreuses en 1917 et 1918, et des réunions de base vise à établir une histoire des médiations, des interactions, entre l'analyse s ... Lire la suite
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Livre broché
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Date de première publication du titre 1er janvier 1995
ISBN 9782251605920
EAN-13 9782251605920
Référence 110367-39
Nombre de pages de contenu principal 486
Format 16 x 24 x 2.8 cm
Poids 762 g
Les ouvriers, la patrie et la Révolution Paris 1914-1919Jean-Louis RobertINTRODUCTION9SECTION I — LES CASSURES DÉCISIVES DES PREMIÈRES ANNÉESDE LA GUERRE (1914-DÉCEMBRE 1916)19Chapitre 1— Le socialisme parisien d'août 1914 à décembre 1915 — Autour dela 20ème section21I.LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE21I.1.La France et l'Allemagne au prisme de leur socialisme22I.2.'Pourquoi aller jusqu'au bout ?28II.L'ACTION SOCIALISTE32II.1.Les deux familles33I1.2. L'Union sacrée dans la Seine36II.3.Contradictions39III.BELLEVILLE ET PÈRE-LACHAISE41III.1.Un bastion du socialisme jusqu'auboutiste43III.2.Des avant-gardes comme des poupées gigognes44III.3.Avant-garde et bureaucratie49Chapitre 2 – Origine et irréductibilité du pacifisme socialiste dans la Seine55I.LA PAIX, POUR L'HUMANITÉ56I.1.Une " boucherie "56I.2.Le souci humaniste56I.3.La correspondance des mobilisés57II.UN FOSSÉ QUI SEMBLE PEU PROFOND59I1.1. Qui est responsable de la guerre ?60II.2.Participer au gouvernement ?6111.3.L'impact de Zimmerwald63III.ORIGINES D'UNE CASSURE DÉCISIVE66III.1.Une cassure sur une nuance minime66III.2.Contradictions du socialisme de la Seine67III.3.Bourgeois, femmes, jeunes, étrangers69Chapitre 3 – L'union de la Seine75I.GUERRE ET UNION SACRÉE : UN DISCOURS CENTRÉ PLUS À GAUCHE76I.1.Plus qu'un pacifisme76I.1.a.Les terrassiers dès août 191476I.1.b.Une guerre qui bénéficie aux capitalistes79I.1.c.La paix immédiate, par tous les moyens79I.1.d.Contre certains dirigeants de la CGT81I.2.Les limites de l'Union sacrée82I.2.a.La critique de l'Allemagne82I.2.b.L'impuissance84I.2.c.La " sacrée Union "85 II.AMBIGUÏTÉ DES PRATIQUES87II.1.L'État ou la République87I1.2. Un bilan de l'action gouvernementale89II.3.La rencontre de l'État91II.4.Collaborer avec l'ennemi ?93CONCLUSION99SECTION II — LE TEMPS DES CRISES (DÉCEMBRE 1916-MARS 1918)101Chapitre 4 – Le terrible hiver 1917103I.LE FROID ET LE FEU103I.1.Réponses économistes et étatistes103I.2.Le succès possible105I.3.Quatre mois de froidure exceptionnelle106I.4.Grèves des usines de guerre108II.L'AMORCE DU RECENTRAGE110II.1.L'effacement du jusqu'auboutisme110II.2.L'évolution des Métaux parisiens111II.3.Un premier déplacement de la cassure113III.UNE OUVERTURE POUR LES LUTTES SOCIALES116III.1.La possible action pacifiste ?117I1I.2. Déjà la Révolution ?118Chapitre 5 – Mai-juin 1917123I.LES CARACTÈRES ESSENTIELS DE LA GRÈVE123I.1.Les spécificités du mai-juin 1917124I.2.Les deux vagues et les trois temps de la grève128I.2.a.Du 11 au 28 mai 1917129I.2.b.Les trois glorieuses : 29-30-31 mai 1917131I.2.c.Juin-juillet 1917134II.GRÈVE ET MOUVEMENT OUVRIER137II.1.Grèves et syndicats137II.1.a.Les grévistes vers les syndicats138II.1.b.Les syndicats dans les grèves139II.1.c.Une dynamique freinée140II.2.L'État et la Révolution143II.2.a.Toujours pour et contre l'État143II.2.b.Le conflit des tendances réactivé145II.2.c.Paix et Révolution147II.3.Mai-juin 1917: le coup de grâce au socialisme parisien150Chapitre 6 — Août 1917-mars 1918, pouvoir syndical et pouvoir ouvrier157I.DÉCEMBRE 1917-JANVIER 1918 :UN COMPROMIS POURQUOI FAIRE ?157I.1.La nouvelle donne syndicale157I.2.Contre l'évolution de la politique gouvernementale160I.3.De l'amorce d'une scission au retour de l'unité162I.4.Des blessures non cicatrisées165II.LA LUTTE POUR LE POUVOIR167II.1Toujours l'opposition des classes et non l'Union sacrée168II.2.Chaque jour la grève171 II.3.La force pourquoi faire ?174Chapitre 7 — Août 1917-mars 1918. État, Nation, Révolution177I.L'ÉTAT ET LA NATION : LES CONTRADICTIONS CONTINUENT177I.1.Changements politiques et continuité sociale177I.1.a.La fin du duumvirat Malvy-Thomas178I.1.b.Sous le ministère Painlevé179I.1.c.Les premiers mois de Clemenceau182I.1.d.Des préfets estimés et des contrôleurs détestés185I.2.Un pacifisme patriotique186I.2.a.Force de l'aspiration pacifiste186I.2.b.La paix et le pays190II.LA RÉVOLUTION RUSSE : OMBRE ET LUMIÈRE194II.1.La Révolution russe et les vrais intérêts de l'Entente194II.2.Octobre, le socialisme réalisé195II.3.Les traîtres197SECTION III — AU FIL DES ÉVÉNÉMENTS (MARS-NOVEMBRE 1918)203Chapitre 8 — La classe et la nation2051.UN VIF CONFLIT DE CLASSES206I.1.Les nouvelles conditions de l'action206I.2.Clemenceau, l'ennemi numéro 1211II.POUR LA DÉFENSE DU PAYS214II.1.Le retour du nationalisme anti-allemand et du patriotisme214II.2.Octobre = Brest-Litowsk217III.MAI 1918220III.1.Un mouvement patriotique ?221III.1.a. Pas défaitistes221III1.b. Le sacrifice de la France222III.1.c.La menace américaine223III.1.d.Pour ou contre la relève des jeunes classes224III.2.Pour l'idéal226III.3.Sauvegarder un rapport de forces face à l'offensive patronale228Chapitre 9 – La recomposition du paysage politique, aboutissement d'unprocessus et nouvelles cassures233I.UN BILAN DE LA GRÈVE DE MAI 1918233II.LES ALLIANCES CONTRADICTOIRES DE JUILLET 1918238I1.1. La CGT : l'alliance Jouhaux-Merrheim238I1.2. Le triomphe des minoritaires chez les socialistes242Chapitre 10 – Les quatre derniers mois251I.TOUJOURS LA DÉFENSE NATIONALE251I.1.Généralité du sentiment national251I.2.Des pacifistes désenchantés253I.3.Quelle victoire ?255II.MALVY CONTRE CLEMENCEAU256II.1.Devant le verdict de la Haute-Cour256II.1.a.Contre Malvy : l'extrême-gauche258 II.1.b.Un jugement réactionnaire contre la classe ouvrière259II.1.c.Les réticences de la base de l'ancienne majorité261II.2.Clemenceau l'ennemi numéro 1 ?262II.3.A peine moins d'État265Chapitre 11– Retour des grèves269I.LA GRÈVE QUOTIDIENNE, DE NOUVEAU269I.1.Caractères généraux des grèves de juillet à novembre 1918270I.2.La grève des couturières, 23 septembre-13 octobre 1918272I.3.Les cheminots, les derniers venus276I.4.Relectures de la Révolution279II.DE L'UNION À UNE NOUVELLE CLASSE2821I.1. Un été unitaire282I1.2. La nouvelle fracture284I1.3. Du côté des socialistes de la Seine286CONCLUSION289SECTION IV — RÉVOLUTIONNAIRES SANS RÉVOLUTION (JUIN 1919)291Chapitre 12 — Clemenceau vu d'en bas293I.LES GRANDES PHASES DE LA GRÈVE DE JUIN 1919293I.1.Le déclenchement294I.2.La phase culminante 4-9 juin295I.3.Le round d'observation : 10-16 juin297I.4.Une fuite en avant ? 17-25 juin 1919298I.5.La fin du mouvement 25 juin-1er juillet299II." LE SINISTRE VIEILLARD "300II.1.Le sanguinaire301II.2." Le vieux "302II.3." L'infâme "303III.MISE EN CAUSE DE LA RÉPUBLIQUE ?304III.1.Le gouvernement et les forces de la bourgeoisie304III.2.Les geôles de la République305III.3.Un pouvoir faible ?306IV.LES BOURGEOIS307IV.1.Une constante, arrogance et autorité307IV.2.L'enrichi de la guerre309IV.3.Le parasite qui doit travailler311IV.4.Divisions et faiblesse de la bourgeoisie313Chapitre 13 — Pôles attracteurs et répulsifs319I.LES DIRIGEANTS SYNDICAUX319I.1.Vieux, fonctionnaires et chefs320I.2.Peureux, inertes, incertains et coupés de la base322I.3.Traîtres, salauds, vendus323I.4.Que faire des dirigeants ?325 II.LES SOVIETS328II.1.Le pouvoir prolétarien328II.2.La bourgeoisie au travail330II.3.Le vent se lève à l'Est330II.4.La " veulerie " du " roi du travail "331Chapitre 14 — Une grève révolutionnaire ? Variations selon le lieu de la grève337I." SAINT-DEN1S LA VILLE ROUGE "339I.1.Pour une révolution immédiate339I.2.S'appuyer sur les trois revendications sociales pour entraîner les syndicats341I.3.Ultime espoir révolutionnaire342I.4.Des cas voisins, Ivry, les 12ème, 13ème et 20ème arrondissements343II.L'OUEST DU DÉPARTEMENT : DE LA VIOLENCE À LA RÉVOLUTION ?346II.1.Autour de Renault et de Citroën346II.2.Incertitudes à Puteaux, Courbevoie et Levallois350III.LA GRÈVE REVENDICATIVE : AUBERVILLIERS354Chapitre 15 - Une grève révolutionnaire Les contradictions d'une idéologie357I.TROIS PRATIQUES357I.1.Les manifestations357I.2.Les réunions359I.3.La violence361II.L'ÉTAT ET LA NATION366II.1.Le sentiment que l'État va intervenir366II.2.Silence n'est pas absence : toujours le sentiment national369II.3.L'internationalisme, un facteur limitant ?372Chapitre 16 - Les métallurgistes et les autres377I.LA GRÈVE DES TRANSPORTS PARISIENS377I.1.Paradoxes du déroulement de la grève377I.2.Clemenceau et Jouhaux : l'espoir381I.3.Une grève sans manifestation, mais non sans agitation383I.4.Des cas voisins des transports386II.DES GRÉVISTES SOUS INFLUENCE : LA CHIMIE389II.1.Les métallos maîtres d'oeuvre390II.2.Une grève qui reste corporative.391III.DES RÉVOLUTIONNAIRES CONTRE LA GRÈVE ?394III.1.Les cheminots parisiens394III.2.Les ouvriers du Bâtiment396IV.PAYSANS, PROVINCIAUX, SOLDATS399IV.1.La province.399IV.2.Les soldats401CONCLUSION405CONCLUSION GÉNÉRALE407SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE415INDEX DES NOMS PROPRES463 TABLE DES CARTES ET GRAPHIQUES477TABLE DES MATIÈRES479
Qui ne se souvient de ces grandes manifestations pacifistes de 1913 à la butte rouge où Jaurès enflammait les foules ouvrières et dénonçait la "guerre qui vient" ! En août 1914, comme partout ailleurs dans le pays, les ouvriers parisiens partirent défendre la nation qu'ils pensaient agressée, et les dirigeants des organisations ouvrières se rallièrent à l'union sacrée. Étudiant l'évolution de l'attitude des ouvriers et du mouvement ouvrier jusqu'à la grève massive des "métallos" de juin 1919, le livre, basée sur une thèse d'État remaniée, examine ainsi la question classique des rapports entre la classe et la nation. L'étude des grèves, très nombreuses en 1917 et 1918, et des réunions de base vise à établir une histoire des médiations, des interactions, entre l'analyse socioculturelle du groupe et les discours ou pratiques politiques.

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