" Le silence s'essouffle "

Mort, deuil et mémoire chez les compositeurs ashkénazes. Europe centrale et orientale - Etats-Unis (1880-1980)
Jean-Sébastien NOËL
Résumé
" Pour moi tu as changé le deuil en une danseTu dénouas mon sac et me ceignit d'allégresse ".Les Psaumes mettent bien en lumière le rôle éminent de la musique dans la sanctification de la Vie au moment même où la communauté traditionnelle accompagne le mourant et pleure ses morts. Très fortement marquées par les mutations politiques et économiques, par les violences pogromiques et, bien sûr, par le cataclysme génocidaire, par les migrations transatlantiques et l'adaptation à de nouveaux cadres sociaux, les populations juives européennes sont loin d'être réductibles, au XIXe et au XXe siècles, aux seules normes religieuses. Marquées par les différentes formes de modernité (idéologiques, intellectuelles, artistiques, techniques), ces communautés sont confrontées à une cri ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
22.00 €
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Date de première publication du titre 8 mars 2016
ISBN 9782814302709
EAN-13 9782814302709
Référence 119712-47
Nombre de pages de contenu principal 472
Format 16 x 24 x 2.5 cm
Poids 1048 g

Remerciements

Introduction – La place de la musique dans l'expression d'un deuil collectif
Un " toit " commun ?
Une communauté de la douleur ?
Pour une histoire des circulations musicales dans un long XXe siècle : territoires appropriés, espaces transitoires, territoires du deuil

Chapitre 1 – Le témoin-musicien. Récit historique, rites du deuil et écritures musicales
Le temps musical face au temps historique : " dire vrai " ou approcher la mort réelle ?
Pour une approche dés-essentialisée des sources musicales en histoire culturelle

Chapitre 2 – Un gradient de reconnaissance pour les compositeurs de cultures juives ashkénazes
Un corpus au cœur des problématiques des transferts, des contre-transferts et des maillages culturels
Une multiplicité de courants politiques et idéologiques en Europe orientale (1880-1914)
Musiciens et endeuillés de cultures ashkénazes : définitions des critères pour fonder un corpus
Établissement d'un gradient de reconnaissance

Chapitre 3 – Liturgies : rituels funéraires et formes traditionnelles du deuil juif en musique
Penser et exprimer la mort dans la diversité des milieux juifs
Place au silence ? La musique, du décès à la mise en terre
" Qui donc peut vivre et ne pas voir la mort ? " Rituels funéraires et formes traditionnelles du deuil juif en musique
Les musiques de la mémoire : Yizkor et liturgies musicales des morts

Chapitre 4 – Enjeux d'acculturation et paradoxes américains
Fonder une vie musicale juive américaine
New York : évolution d'un centre de la vie musicale juive
La problématique assimilatoire aux États-Unis : " Funny, it doesn't sound Jewish "

Chapitre 5 – Folklores et processus transatlantiques de folklorisation sur les thématiques funèbres
L'édification d'un folklore inscrite dans la géographie d'un monde en crise
Folklorisation de la liturgie, évocation des âges de la vie et des rites funéraires
Chanter le hurbn ou la tragédie collective : du désastre du Titanic aux pogroms d'Europe centrale
Tragédie et drame au théâtre : la mise en scène de la mort du Yiddish Theater au Musical de Broadway
Deuils musicaux hors du champ folklorique : des répertoires en marge du processus d'identification

Chapitre 6 – " Du fond de l'abîme ". Le génocide, moment de redéfinition des modalités d'expressions musicales de la mort ?
Être musicien et Juif sous domination nazie entre 1933 et 1945 : une grande diversité de situations et une chronologie évolutive
Proposition de typologie des figures et expressions musicales de la mort : thématiques explicites et thématiques périphériques
Les lieux de mort ou le lieu des morts à travers les sources musicales
Les thématiques partagées : évocations générales des lieux de survie et de mort

Chapitre 7 – 1945, " année zéro ? Nouveaux folklores, nouvelles liturgies de l'après-guerre aux années 1960
Lider fun der getos un lagern : un nouveau processus de collecte folklorique ?
Le statut du témoin comme problème historique : Un Survivant de Varsovie d'Arnold Schönberg (1947)
" Sur le ravin de Babi Yar, il n'a pas de monument " : " Babi Yar " ou les limites d'un symbole poétique et musical
" Dark light ", humour noir et expression de la mort de masse : réflexions sur l'identité autour du Requiem de György Ligeti

Chapitre 8 – Deuils américains de l'après-1945 : la musique comme forme d'expression différée du génocide
Les œuvres américaines de compositeurs juifs dans les années 1940 : exprimer et avertir
" I want to say Kaddish ". Foi juive et difficulté à exprimer le génocide dans la troisième symphonie de Leonard Bernstein (1963)
Steve Reich ou la mémoire différée du génocide à travers Different Trains (1988)

Conclusion
Inscrire les répertoires dans une logique circulatoire
Des identités assignées ou assumées
Exprimer la mort dans les ghettos et dans les camps
La Shoah comme élément de redéfinition
La musique : champ de la mémoire, pratique performative et processus créatif

Sources
Bibliographie
Index
Glossaire
Table des illustrations

" Pour moi tu as changé le deuil en une danseTu dénouas mon sac et me ceignit d'allégresse ".Les Psaumes mettent bien en lumière le rôle éminent de la musique dans la sanctification de la Vie au moment même où la communauté traditionnelle accompagne le mourant et pleure ses morts. Très fortement marquées par les mutations politiques et économiques, par les violences pogromiques et, bien sûr, par le cataclysme génocidaire, par les migrations transatlantiques et l'adaptation à de nouveaux cadres sociaux, les populations juives européennes sont loin d'être réductibles, au XIXe et au XXe siècles, aux seules normes religieuses. Marquées par les différentes formes de modernité (idéologiques, intellectuelles, artistiques, techniques), ces communautés sont confrontées à une crise du sentiment d'appartenance. Dans un contexte de profonds bouleversements – et souvent de disparition – des sociabilités juives traditionnelles d'Europe centrale et orientale, la question des critères fondant ce que le musicologue Amnon Shiloah (1928-2014) appelait un " toit commun " peut s'envisager à travers toutes les nuances du deuil, de l'expression des thématiques funèbres et mémorielles.Les parcours de musiciens migrants (des compositeurs en particulier), ainsi que la circulation de leurs productions, permettent, en effet, de redéfinir une territorialité transatlantique des deuils ashkénazes. S'inscrivant bien dans le cadre d'une " histoire sociale du culturel ", cet ouvrage s'attache à comprendre l'évolution des cadres rituels et des réseaux sociaux au sein desquels les compositeurs agissent, ainsi que les conditions et les contraintes matérielles propres au travail d'écriture musicale sur des thématiques funèbres. Par l'analyse de répertoires savants (liturgiques et profanes) ou populaires (les chants folkloriques, les airs des théâtres yiddish de la Second Avenue mais aussi les chants des ghettos et des camps), cette étude fait le choix d'un temps relativement long (des années 1880 aux années 1980) afin d'essayer de comprendre – malgré la pluralité des voix et l'impermanence des structures sociales – la manière dont la musique a pu continuer à permettre le repos des morts et le retour à la vie de ceux qui ont (sur)vécu.

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