Hommage à l'action des traducteurs à travers les siècles. Nous prenons aujourd'hui conscience de l'importance de la traduction dans le monde que ce soit au travers de l'activité des traducteurs et interprètes dans les institutions européennes et internationales ou du doublage et du sous-titrage cinématographiques, pour ne citer que deux exemples significatifs. Ce qui est moins connu du public, c'est la place de la traduction dans l'histoire de la société, de la culture et des langues. Sous cet angle, De Cicéron à Benjamin, en réunissant de façon chronologique et ordonnée un ensemble de témoignages ou d'études épars, peut se lire comme une initiation à l'histoire de la traduction. Mais il y a davantage ; ce que l'on constate, c'est que la traduction, par sa nature feuilletée (herméneutique, reformulation, quête d'équivalence, réécriture) génère des interrogations et donc des réflexions. Ce parcours de traduction, qui va de l'Antiquité à nos jours, est ponctué de prises de position théoriques sur la nature de la traduction et la manière de l'effectuer : saint Jérôme nous donne le premier traité de traductologie, le Moyen Âge recèle quelques textes et la Renaissance n'est pas en reste : Dolet et Du Bellay ne sont que des figures parmi d'autres ; le XVIIe siècle voit naître en France les premières études scientifiques sur corpus avec De Méziriac et Gaspar de Tende ; au XVIIIe siècle, l'Angleterre, avec le fameux traité de Tytler, n'a rien à leur envier. Toutes ces productions, dont certaines émanent de praticiens, s'inscrivent dans des situations conflictuelles qui se sont perpétuées et affinées jusqu'à nos jours. On ne perçoit véritablement la portée des antagonismes actuels dans le domaine de la traductologie qu'à la lumière de ce cheminement passé ; cet ouvrage demeure sans équivalent aujourd'hui.