Questions de communication, n° 22/2012

Patrimonialiser les musiques populaires et actuelles
Philippe LE GUERN
Résumé
Extraits de l'introduction, par Philippe Le Guern :Que Karl Marx me pardonne, mais il se pourrait bien qu'" un spectre hante le rock "… Le spectre du rock qui n'en finit pas de hanter le rock lui-même, quelque chose d'équivalent à ce que Simon Reynolds (2012) a appelé en une formule saisissante " l'empire du rétro " à propos de la pop actuelle, et qui le conduisit même à supplier qu'on laissât enfin Kurt Cobain reposer en paix, tant il est clair que le désir mortifère qui sous-tend la compulsion rétromaniaque est à l'exact opposé de la pulsion de vie – et de transgression – sur laquelle le rock a construit sa légende et sa puissance de contamination sociale.En effet, depuis le début des années 2000, le retour spéculaire du rock sur lui-même semble être devenu la caracté ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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ISSN 16335961
Date de première publication du titre 11 février 2013
ISBN 9782814301306
EAN-13 9782814301306
Référence 114920-47
Nombre de pages de contenu principal 412
Format 16 x 24 x 2 cm
Poids 655 g

Dossier : Patrimonialiser les musiques populaires et actuelles

Philippe Le Guern, " Un spectre hante le rock… L'obsession patrimoniale, les musiques populaires et actuelles et les enjeux de la 'muséomomification' " ;
Rob Knifton, " La musique, la mémoire et l'objet absent dans les archives numériques " ;
Marc Touché, " Les musiques amplifiées s'exposent… et s'invitent dans les musées " ;
Marion Leonard, " 'Cette guitare n'a plus que quelques secondes à vivre'. Où il est question de la seconde vie des guitares de Pete Townshend, de musiques populaires et de l'incidence de contextes patrimoniaux distincts " ;
Juliette Dalbavie, " Entre patrimoine et mémoire collective, la tombe de Georges Brassens. Ethnographie d'un lieu de culte " ;
Elsa Broclain, " Tango®. Enjeux d'une stratégie de promotion territoriale fondée sur la réappropriation d'un patrimoine musical " ;
Cynthia Willis-Chun, " La haute fidélité conquiert les sommets de l'art. Le Rock and Roll Hall of Fame et son musée : comment gérer une crise de légitimité " ;
Gaëlle Crenn, " L'exposition de la musique populaire au Powerhouse Museum de Sydney. Logiques de production ".

Échanges

Brigitte Le Grignou, Érik Neveu, " Le Jeu de la mort, suite et fin : 'Tout est bien qui finit bien' " ?
Arnaud Mercier, " Dérives des universités, périls des universitaires ".

Notes de recherche

Mélanie Bourdaa, " 'Taking a break from all your worries' : Battlestar Galatica et les nouvelles pratiques télévisuelles des fans " ;
Philippe Hert, " Pour une prise en compte du corps sensible dans la recherche de terrain : un savoir communicationnel " ;
Jean Lagane, " L'essor des marchés paysans à Marseille. Entre pratiques de communication citoyenne et écologisation " ;
Marlène Loïcq, " Éducation aux médias et problématiques interculturelles. Questions de méthode " ;
Vanina Papalini, " Self-Help et bien-être. La precription dans la culture de masse ".

Notes de lecture

Culture, esthétique
Communication, langue, discours
Médias, journalisme
Sociétés
Technologies

Extraits de l'introduction, par Philippe Le Guern :Que Karl Marx me pardonne, mais il se pourrait bien qu'" un spectre hante le rock "… Le spectre du rock qui n'en finit pas de hanter le rock lui-même, quelque chose d'équivalent à ce que Simon Reynolds (2012) a appelé en une formule saisissante " l'empire du rétro " à propos de la pop actuelle, et qui le conduisit même à supplier qu'on laissât enfin Kurt Cobain reposer en paix, tant il est clair que le désir mortifère qui sous-tend la compulsion rétromaniaque est à l'exact opposé de la pulsion de vie – et de transgression – sur laquelle le rock a construit sa légende et sa puissance de contamination sociale.En effet, depuis le début des années 2000, le retour spéculaire du rock sur lui-même semble être devenu la caractéristique majeure d'une culture qui valorise la nostalgie, le recyclage et l'autocitation (à grand renfort de samples), qui multiplie les mausolées dédiés à sa propre gloire et dépose dans la crypte du Rock and Roll Hall of Fame ou du Musée du rock situé au cœur du complexe culturel et commercial de Las Arenas à Barcelone les fantômes des Beatles ou d'Elvis. Des fétiches – guitares, costumes de scène, etc. – y sont présentés à la dévotion des admirateurs : ils y interrogent souterrainement notre rapport à la marchandise (mais pourquoi diable le rock serait-il soustrait au regard de Karl Marx ?) et le lien en apparence paradoxal du rock au capitalisme. (…)La question centrale que cette livraison de Questions de communication entend explorer est donc la suivante : quelle(s) signification(s) accorder à ce qui apparaît comme un phénomène sans équivalent si on en juge par son ampleur et par la multiplicité des formes et dispositifs qu'il inspire et que j'appellerai l'obsession patrimoniale ? Cette obsession est-elle le symptôme de mutations anthropologiques, qui mettraient notamment en jeu nos conceptions de la modernité, de l'art et des valeurs dont celui-ci est porteur (authenticité, autonomie, etc.), et de la culture en régime numérique (Kirby, 2009 ; Le Guern, 2012) ? De façon plus précise, la question qui intéresse ici renvoie à différents niveaux d'analyse qui interagissent :- que considérons-nous ou que constituons-nous en patrimoine rock ? Et d'ailleurs, qui est ce " nous " apte ou habilité à saisir et faire signifier ce patrimoine ? Le " nous " des amateurs ? Le " nous " de la puissance publique ? Le " nous " des experts en histoire culturelle ou en muséographie ?- à quels dispositifs avons-nous recours lorsque nous mettons en scène cette mémoire du rock ?- partant, quelle(s) histoire(s) du rock élaborons-nous à partir des traces, indices, emblèmes que nous recueillons et sélectionnons ?- enfin, existe-t-il une façon idiosyncratique de faire cette histoire du rock ? Autrement dit, l'histoire du rock et sa patrimonialisation sont-elles les mêmes vues de France, d'Angleterre, des États-Unis ou d'ailleurs ?

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