Écrire la danse relève tout d'abord de la mimétique, de l'ekphrasis, de la description : il s'agit de saisir et de reproduire la nature spécifique d'un corps en mouvement, dans ses aspects extérieurs comme dans l'intimité d'un vécu original. La complexité est rehaussée par le fait de la multiple variété des formes de danse : danse populaire, danse de courballet, bal, danse de couple. Et la description précise du mouvement des danseurs se heurte à des questions à la fois d'emplacement, d'espace, de temps, de rythme, d'enchaînement, que la notation écrite peine à saisir. La trace écrite ne produit que du mécanique, incapable de restituer quelque chose qui se passe dans l'espace et dans le temps, dans et par le corps, l'expressivité des mouvements, et relève d'une rêverie ...
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Écrire la danse relève tout d'abord de la mimétique, de l'ekphrasis, de la description : il s'agit de saisir et de reproduire la nature spécifique d'un corps en mouvement, dans ses aspects extérieurs comme dans l'intimité d'un vécu original. La complexité est rehaussée par le fait de la multiple variété des formes de danse : danse populaire, danse de courballet, bal, danse de couple. Et la description précise du mouvement des danseurs se heurte à des questions à la fois d'emplacement, d'espace, de temps, de rythme, d'enchaînement, que la notation écrite peine à saisir. La trace écrite ne produit que du mécanique, incapable de restituer quelque chose qui se passe dans l'espace et dans le temps, dans et par le corps, l'expressivité des mouvements, et relève d'une rêverie exhibant dans la distance ce qui a été. L'écriture est nostalgie devant cette tradition d'efforts singuliers et éphémères qui disparaîtront sans laisser aucune trace.