et autres essais sur l'économie de la vie (2e édition)
La Philosophie de l'argent de Georg Simmel, dont la première édition parut en 1900, suivie d'une édition augmentée en 1907, a donné à la sociologie, au moment même où elle naissait en Allemagne, un tour très particulier. Comme le marxisme, Simmel traite du capital et du travail; comme Max Weber, il traite des formations sociales et des forces morales qui les portent. Mais il le fait en des termes qui sont profondément marqués par le contexte spirituel de l'époque – en particulier la "philosophie de la vie" – et ont révélé toutes leurs potentialités critiques en ce qui concerne l'interprétation de la "vie moderne". Les cinq textes du recueil portent précisément sur le rapport entre l'argent et "l'économie de la vie". Il ne s'agit nullement de parerga mais, dans l'optique de la sociologie de la culture de Simmel, d'études qui permettent d'appréhender l'ensemble de sa pensée et qu'il a d'ailleurs en partie intégrées à certaines de ses publications majeures, et notamment à son ouvrage-testament Lebensanschauung.
Since the 16th c. numerous studies have been consecrated to the images depicted on Greek and Roman coins. Most of them are concerned with the identification of numismatic types. In contrast, rare are those asking questions about the possible mechanisms preceding the choice of types by an authority and their reception(s) by different audiences. The present book brings together various approaches on visual culture from different fields (working on different areas, periods, or specializing in media other than coins) proposing an original methodological synthesis of what has been done or has still to be done in numismatic iconography.More precisely, this book explores the relation between "issuer" and "user" by addressing various points. Were numismatic types chosen and adapted for particular audiences? If so, then how is it that the iconography, bearing a religious character in most of the cases, does not correspond to those we imagine being the primary beneficiaries, i.e., soldiers and traders? What is the actual circulation of monetary images? What are the differences and similarities with respect to the images produced in other media of similar or distant sizes and qualities, gems and seals being similar, vases and sculptures being distant? To what extend did the issuers draw on media other than coinage for their iconographic ideas? Could users understand the "message" without the mediation of other media? In which way did numismatic imagery influence (or was it influenced by) the iconographic types and choices on other media? Which concepts and tools coming from different fields of research (anthropology for instance) are likely to help our understanding of the type-choice process? Are numismatic types over-commented by art historians (eager to use the term "propaganda") and under-commented by economists (more imbued with pragmatism)? To what extent did the indispensable confidence of the users determine the use of images easily recognizable by them? Who decides the monetary iconography: the highest authorities or, as in the case of Republican Rome, junior aediles? Who's responsible for the numismatic type: the coin engraver or the artist creating the original design? These are some of the questions addressed in this book and answered by leading specialists through new lenses and perspectives focusing on visual culture.
Dans quelle mesure l'héraldique monumentale et l'héraldique numismatique (ou sigillaire) s'éclairent-elles mutuellement? C'est la question posée dans la première partie de ce volume traitant le monument aussi bien comme sujet de la représentation armoriale (le château à trois tours) que comme son support (France du nord et du sud, évêché de Lausanne, ville de Nantes, galerie des Glaces à Versailles).La seconde partie du volume aborde chronologiquement les rapports entre blason et monnaies (ou sceaux) à l'époque médiévale (orient des croisades, couronnes ombrées, manteaux armoriés, livres de changeurs) et à l'époque moderne (monnaies obsidionales de la guerre de Succession d'Espagne, érudition à Vérone, billets de confiance révolutionnaires).
Cet ouvrage interroge et appréhende la double nature de l'argent ainsi que ses relations avec le pouvoir. Dans toutes les démocraties libérales d'Europe et des Amériques, l'argent joue un rôle essentiel dans le jeu institutionnel et dans la vie culturelle. Il est la source de conflits mais il est aussi nécessaire dans toute entreprise collective. L'argent peut donc être vu comme le nerf de toute action politique ou culturelle dans un cadre démocratique.La lecture des divers chapitres de ce livre permet une navigation comparative et éclaire ainsi les enjeux de pouvoir et les fonctions de l'argent de façon complexe, voire contradictoire.Ce livre constitue un dialogue interdisciplinaire dont les dimensions comparatistes sont révélées par la juxtaposition de contributions apparemment forts diverses mais unies par une recherche portant sur le même objet.
L'histoire métallique de Louis XIV, ce sont des médailles et c'est un livre publié en 1702 par la dizaine de membres de la Petite Académie, dont les deux historiographes royaux Racine et Boileau. Des savants français, anglo-saxons, italiens et allemands étudient ici cette double histoire royale, ses principes de composition, depuis les premières créations jusqu'à la poétique de l'histoire, en passant par les modèles antiques; ses thématiques, que ce soient les interventions militaires, les ports maritimes ou la mort du roi; sa diffusion, vers les pays proches (Italie, Genève, Lorraine) ou lointains (Siam, Perse, Afrique, Canada); ses imitations, parodies et parallèles, dans la Rome papale comme dans l'Europe du nord. L'analyse a été portée jusqu'aux médailles de Louis XVIII.
Quelle place le blason tient-il dans l'imaginaire monétaire? Cette question posée dans les précédents volumes d'Héraldique et numismatique l'est à nouveau dans celui-ci, offrant deux études des origines (Flandre et Rome), deux études typologiques (le griffon et la croix double), deux études de synthèse (dynastie portugaise d'Avis et Marseille). La même question est ensuite posée pour les médailles, et surtout, là réside la nouveauté du présent recueil, pour les jetons. À l'origine instruments de compte, ceux-ci voient leurs usages se diversifier, devenant des moyens de propagande où armoiries et devises jouent un rôle non négligeable, ainsi que l'illustrent deux études médiévales (Jean sans Peur, René II de Lorraine) et quatre études modernes (Metz, Bretagne, Louis XIV, recueil du Cabinet des médailles de la fin du XVIIIe siècle à l'ex-libris de Félibien).
La numismatique est une science auxiliaire de l'histoire, malheureusement souvent méconnue ou ignorée dans les milieux scientifiques (de l'histoire) et du grand public. Pourtant, celle-ci se révèle très utile dans l'analyse historique: elle permet de suivre les évolutions artistiques (selon le style, la typologie et la forme des lettres composant les légendes), les évolutions économiques (par l'analyse de la composition métallique; l'étude des différentes émissions…), les évolutions linguistiques (études des légendes) et surtout les évolutions politiques et religieuses (analyses des titres et des invocations dans les légendes et dans les représentations). " Battre monnaie, cela peut être à la fois améliorer ses ressources budgétaires, affirmer son autorité et son message politique, transmettre sa foi et sa culture " (Jean Belaubre, Les monnaies de France. Histoire d'un peuple).Malgré l'intérêt évident de l'étude des monnaies, publier une collection numismatique est toujours un événement car rares sont les institutions publiques ou privées qui osent ouvrir leurs portes aux numismates.Les musées municipaux de Charleville-Mézières font partie de ces rares institutions qui souhaitent mettre en avant leurs collections de monnaies. Ils possèdent l'une des plus importantes collections numismatiques des musées de province, riche d'environ 29 000 exemplaires allant du Ve siècle avant notre ère au début du XXe siècle. Les monnaies antiques et mérovingiennes ayant déjà été étudiées par Jean-Marc Doyen et l'étude des monnaies royales françaises étant en cours, celle des monnaies provinciales lorraines (duché de Lorraine, comté puis duché de Bar, évêché de Metz et de Toul, cité de Metz, seigneurie de Neufchâteau et de Phalsbourg-Lixheim) est apparue comme une évidence.Composée de 186 monnaies et d'un jeton, cet ensemble présente un état de conservation remarquable, parfois exceptionnel, et comporte quelques pièces non connues des ouvrages de référence. Cette collection " lorraine " comprend des monnaies d'argent, de billon et de bronze qui méritaient bien une publication soulignant leur beauté et leur diversité.
Comment est apparue la catégorie de pensée des phénomènes sociaux que nous englobons aujourd'hui sous le terme d'économie, mot désignant autrefois un ordre de la vie domestique ? Une question de cette importance, pourtant assez négligée, trouve une réponse dans les écrits sur le commerce qui privilégient la mise en rapport des échanges avec la production plutôt que la résolution de questions pratiques.Deux ouvrages émergent de ce point de vue. Le Traicté de l'œconomie politique (1615) de Montchrestien envisage la possibilité d'un autre ordre de la vie sociale en prônant le respect des règles qui conditionnent l'échange et la production en les liant l'un à l'autre, ce qui amène son auteur à les définir. L'Essai sur la nature du commerce en général (1755) de Cantillon envisage ces règles de manière plus analytique, inaugurant la forme majeure du savoir économique venue jusqu'à nous, mais l'isolant aussi des autres approches des relations sociales.Travaillant ensemble, au sein d'un même groupe de recherches, les historiens, économistes et philosophes réunis ici, spécialistes de diverses périodes et sociétés, ont posé aux deux ouvrages fondateurs les mêmes questions sur leurs appareils de référence et sur leurs éventuelles connivences intellectuelles. Ils ont mesuré l'efficacité des concepts élaborés par les deux auteurs en les testant, d'une part au sein même de leurs œuvres, par examen de l'appréhension de l'espace, de la population, de la monnaie, du pouvoir, qu'ils permettaient ; et d'autre part hors d'elles, en appliquant certains de ces concepts, tel celui d'entrepreneur, à l'analyse de situations historiques étrangères au contexte d'apparition de ces œuvres. Montchrestien en sort réhabilité ; Cantillon démontre sa pertinence. Demeure alors le long débat qu'ils inaugurent pour classer ou non le savoir nouveau dans l'ordre du politique ou en dehors de lui.
La place financière suisse pendant la Seconde Guerre mondiale a été analysée en particulier par la Commission Bergier et par d'autres historiens. Cet ouvrage analyse les relations entre banquiers et diplomates suisses de 1938 à 1956 en approfondissant et en élargissant les travaux déjà publiés. Les rapports entre les milieux financiers et les diplomates suisses sont très importants au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les belligérants bénéficient des multiples prestations de la place financière suisse, tandis que les autorités politiques sont de plus en plus sollicitées : elles accordent des crédits pour financer les relations avec l'Axe et avec les Alliés, en acceptant ainsi des risques liés à l'évolution de la guerre. Elles sont impliquées dans les efforts pour répondre aux critiques des Alliés à cause de l'or et d'autres valeurs pillés par les nazis et parvenus en Suisse. En 1944-1946, l'isolement international de la Confédération oblige les autorités politiques à intervenir pour justifier les transactions opérées par les milieux d'affaires et à agir pour promouvoir l'image d'une Suisse neutre et humanitaire. Cet ouvrage se fonde sur les résultats des recherches de la Commission Bergier et les prolonge par des analyses basées sur les documents diplomatiques suisses et étrangers.
Systèmes et parités monétaires, cours d'espèces, prix, revenus et dépenses dans le Pays de Vaud sous le Régime bernois
Le livre est en premier lieu un instrument de travail destiné aux historiens professionnels ou amateurs du Pays de Vaud à l'époque de la domination bernoise (1536-1798). On y présente, sous forme de tableaux et de documents d'archives les réalités monétaires, relativement complexes, notamment les systèmes monétaires vaudois et bernois, les parités entre systèmes monétaires en Suisse, l'évolution du cours des espèces d'or et d'argent étrangères à Lausanne et à Berne, des séries chronologiques de prix de biens et de services des séries de revenus (salaires journaliers et pensions annuelles), des exemples de dépenses hebdomadaires pour la nourriture et un modèle théorique de dépenses quotidiennes d'un ménage modeste et d'un ménage aisé. Il répond à des questions du genre : Combien de deniers contenait un gros lausannois au XVIe siècle ? Quel était le rapport entre florin petit poids vaudois et batz bernois au XVIIe siècle ? Quel était le cours du louis d'or vieux ou de l'écu blanc neuf à Lausanne en 1751 ? Combien coûtait le pain de froment ou la paire de souliers ? Que gagnait un cordonnier ou une lessiveuse par jour, un pasteur, un fontenier, un guet de nuit par année ? Quel pouvait être le budget d'un ménage aisé et d'un ménage modeste ?Ce vade-mecum est conçu comme un outil pour servir à l'histoire du Pays de Vaud sous le Régime bernois (1536-1798). Il contient en outre des illustrations et un glossaire monétaire allemand-français, français-allemand et constitue le premier volume d'une série conçue et soutenue par les Archives cantonales vaudoises.
Ce livre d'hommages est un témoignage de reconnaissance et d'amitié à l'intention de François Bertrandy, professeur émérite de l'université de Savoie. Ses travaux sur le monde romain antique, aussi bien en Afrique du Nord qu'en Narbonnaise, ont été l'occasion pour ses collègues et amis de saluer sa précieuse contribution à la recherche en lui offrant des mélanges d'histoire économique, sociale et institutionnelle du monde méditerranéen aux époques hellénistique et romaine.Les sujets abordés visent notamment à mesurer l'ampleur de la romanisation dans les sociétés provinciales de l'empire, mais aussi à apprécier la gouvernance du territoire romain, tant à l'apogée de Rome qu'en ses temps les plus troublés.
Les politiques monétaire, financière, économique et sociale de la Confédération helvétique
La crise économique et financière des années 1930 a profondément marqué la Suisse. Les exportations s'effondrent. Une des huit grandes banques du pays fait faillite. En hiver 1935, plus de 8 % de la population active est touchée par le chômage. La pauvreté frappe près d'un habitant sur cinq.Contrairement à la plupart des pays, ne change pas de politique monétaire jusqu'en septembre 1936. La politique du franc fort constitue pour les dirigeants helvétiques l'épine dorsale de leur politique de crise. La politique financière fédérale traduit le souci de la majorité bourgeoise de défendre l'équilibre budgétaire coûte que coûte et d'imposer les charges de la crise sur la majorité populaire. Enfin, les interventions de l'État dans l'économie illustrent la sélectivité de l'action fédérale. D'un côté, on retrouve une injection massive d'argent public par exemple dans les sauvetages bancaires. De l'autre côté, la politique de lutte contre le chômage reste rachitique et discriminatoire. Quant au combat contre la pauvreté, il est inexistant.Les politiques de crise poursuives par la Confédération sont donc orientées en fonction des intérêts des dirigeants de l'industrie d'exportation et de la place financière. Le présent ouvrage vise à les mettre en évidence et à en discuter les fondements.