Cet ouvrage aborde une transformation majeure des politiques urbaines caractérisée par le passage d'un urbanisme expansif fondé sur le grignotage de la zone agricole à un urbanisme de densification tourné vers l'intérieur de la ville. En toute logique, la banlieue pavillonnaire tombe dans le radar des politiques de planification urbaine et devient un espace convoité.A partir d'une étude de cas d'un îlot de villas d'un quartier genevois situé non loin de l'aéroport et à proximité d'une grande cité d'habitation, ce livre décrit les ressorts du projet de densification et les représentations qu'il charrie de la " qualité de vie " ainsi que les réactions contrastées qu'il suscite chez les propriétaires.C'est cette relation complexe entre réformateurs urbains et " pavillonnaires ", rarement étudiée et éclairée au regard des contextes, des logiques sociopolitiques et des trajectoires singulières des habitant·es, qui est au cœur de cette enquête sociologique.
En lien avec l'étalement des villes, l'artificialisation des sols est devenue un phénomène d'envergure planétaire, sujet d'inquiétude à l'heure de l'érosion de la biodiversité. Après avoir tenté d'en mesurer l'ampleur, cet ouvrage reviendra sur ses multiples conséquences. En quoi constitue-t-il un problème majeur et à quoi la lutte contre l'artificialisation sert-elle précisément? Quelles réponses sont apportées pour réduire l'artificialisation, notamment en Europe et en France où la loi sur le " Zéro artificialisation nette " suscite de vifs débats et réinterroge nos modèles de développement et d'aménagement du territoire.
Les villes se caractérisent par leur pluralisme. Ce fait gagne en importance dans la pratique de la gouvernance et de la planification urbaines. Le traitement des différences repose généralement sur une conception qui privilégie une seule caractéristique individuelle (telle que le revenu) et ne s'adresse qu'à des groupes spécifiques. Il s'agit d'une compréhension restrictive des différences, une compréhension qui impose des caractéristiques exclusives aux individus ou aux groupes et simplifie ainsi les identités complexes. En fait, dans notre conception, il est nécessaire d'inclure dans le concept de différences de nombreuses autres caractéristiques existantes telles que l'âge,le sexe, la langue, le handicap et la religion, afin de comprendreces caractéristiques dans leur combinaison intersectionnelle et de dissoudre les représentations de groupes supposés homogènes. L'urbanisme orienté vers les différences est une approche que nous suggérons pour conceptualiser les différences dans la théorie et la pratique de la planification.
Réinventer le rural ? Le périmétropolitain en projet
En postulant la construction du rural comme catégorie spatiale problèmatique, ce numéro des Cahiers thématiques explore la pertinence sémantique et la consistance spatiale de la notion de "périmétropolitain". Apparue depuis quelques années, elle interroge la ruralité dans son rapport avec les centralités urbaines et périurbaines en dépassant les logiques d'influence ou de domination traduites spatialement par des facteurs de densité et de distance qui tendent à simplifier la relation ville/campagne.
Animaux sauvages en ville : quelles cohabitations ?
Quelles cohabitations avec la faune sauvage en ville? Pour interroger les relationsparfois conflictuelles entre humains et animaux, ce numéro spécial réunit huit textessur les animalités urbaines avec des cas d'étude – et récits fictionnels – portant surdes renards, des sangliers, des vaches, des vers luisants et d'autres insectes au seind'espaces urbains et périurbains. S'intéressant à la place que les animaux occupent etaux spatialités qu'ils génèrent ainsi qu'aux relations qui se nouent autour et avec eux,les contributions apportent des éclairages sur les formes plurielles et ambivalentes queprend l'expérience négociée de la cohabitation entre humains et animaux dans la ville.
Dans le cadre de la politique nationale des " villes centrales de rang national ", la municipalité de Wuhan, ville chinoise de l'intérieur, est engagée depuis le milieu des années 2000 dans un processus de métropolisation. Cette métropolisation se distingue du développement des grandes métropoles chinoises du littoral des années 1990 par sa temporalité: décalée d'une quinzaine d'années par rapport à ces dernières, elle projette certains espaces choisis du territoire municipal dans un développement accéléré. L'étude des recompositions de la vie urbaine locale, appelée ici le secteur résidentiel, constitue une échelle d'observation privilégiée des effets de ces temporalités métropolitaines: si l'accroche aux réseaux et l'entrée dans la modernité urbaine d'un nombre choisi d'espaces urbains stratégiques amènent à un développement inégal entre les secteurs, la vie locale bénéficie de manière générale de la densification des services et équipements, du redéploiement des zones d'emploi dans l'ensemble de la zone métropolitaine et de la diversité des pratiques urbaines et des cadres de vie accessibles. Toutefois, ce développement échoue à gommer la persistance des inégalités de statut entre les résidants urbains, notamment entre les résidants originaires et non originaires de Wuhan. Ainsi la progression d'un cadre de vie standardisé et la hausse générale du coût du logement et des services menacent-elles la possibilité d'un développement bénéficiant à l'ensemble de la population.Préface de Thierry Sanjuan.
Architecture et aménagement urbain dans la Chine moderne / ????????????:??????????
Cet ouvrage collectif concerne l'histoire architecturale et urbaine de Tianjin, ville chinoise majeure, port de Pékin, marquée par la présence de neuf concessions occidentales, dont le patrimoine est mieux conservé qu'à Shanghai.Richement illustré, nourri par de nombreuses archives chinoises, japonaises et européennes, il vient combler une lacune béante sur une ville pionnière dans la modernisation de la Chine, et centrale pour comprendre le rapport de la Chine à l'Occident.Fruit d'une coopération de longue date, il comprend trente textes, réunis à parts égales par l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et par l'Université de Tianjin. Publié en deux versions, l'une française et l'autre chinoise, il entend porter à la connaissance d'un public francophone l'apport des recherches menées à Tianjin et en Occident. En croisant les approches académiques respectives d'un même objet historique, la réunion de ces contributions apporte un éclairage précieux dans le contexte de la mondialisation de la recherche. L'ouvrage bénéficie en outre de la préface d'un écrivain chinois célèbre, Feng Jicai, qui a joué un rôle central dans la reconnaissance du patrimoine de Tianjin.
Cet ouvrage est le 2ème de la collection Images in Situ. Il réunit les Actes d'un colloque organisé pendant et en lien avec le festival Visa pour l'Image, les 2 et 3 septembre 2020. Il présente un double intérêt: proposer une réflexion sur l'image, qu'elle soit photographique, numérique, littéraire ou mentale et sur la notion de quartier, un sujet d'actualité tant aux niveaux national que local. Il permet ainsi de comprendre et de décrypter le rôle joué par les différentes instances politiques à l'intérieur de cet espace, la façon dont se construisent l'identité d'un quartier et celle de ses habitants, les représentations qu'on en donne. Cette démarche est facilitée par un dialogue interdisciplinaire qui cautionne la diversité des approches.
Dynamiques organisationnelles et expériences vécues
En répondant aux nouvelles exigences de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique, la construction de la Haute École Pédagogique BEJUNE a occupé une place singulière dans le contexte helvétique de refonte des institutions de formation à l'enseignement, de recherche et de documentation pédagogiques. En réunissant onze écoles et centres actifs dans le domaine de l'éducation, elle résulte d'un concordat tricantonal. Ce projet témoigne d'échanges et de collaborations inédites entre différentes cultures politiques, administratives et pédagogiques. Il a su fédérer de nombreux acteurs et actrices autour d'un devenir commun.Le présent ouvrage revient sur la spécificité de chaque situation cantonale pour mieux retracer, d'un point de vue institutionnel, le processus de construction de la HEP en trois phases distinctes entre 1994 et 2001. Il décrit les thématiques qui ont mobilisé les acteurs et actrices du projet en termes de pratiques, d'idéaux, d'enjeux et aussi d'oppositions. Il est enfin le résultat d'une enquête sociohistorique élaborée à partir des témoignages des acteurs et actrices clés, prenant en considération la dimension collective d'un tel chantier mais aussi les vécus professionnels et personnels. Les témoignages permettent de rendre compte des activités et des réflexions d'une communauté politico-éducative, à sa genèse, posant les jalons de son avenir et de celui de la formation à l'enseignement dans l'Arc Jurassien.
Ce numéro des Cahiers d'Outre-Mer porte sur les devenirs de(s) villes nouvelles dans les Suds. Par politiques de villes nouvelles, il est entendu des politiques volontaristes d'aménagement du territoire, planifiant et réalisant des entités urbaines autonomes. De nombreuses territorialités de villes nouvelles peuvent se succéder ou bien coexister dans un même espace. Plus que les divergences/similitudes entre un état initial et un état finalisé, ce sont les différentes étapes, les phases de transformation, d'évolution, d'adaptation du projet qui intéressent ce numéro.
L'expression " projet urbain " date des années 1980 en Europe occidentale. Cette notion porte sur une démarche qui a pour objectif de s'occuper de la restructuration des territoires tombés en obsolescence pendant la crise des années 1970.La nature de cette démarche s'est modifiée. Alors que dans les années 1980, les projets urbains s'intéressaient au remodelage des secteurs internes à la ville, dans les décennies suivantes, ce sont les périphéries qui furent au centre des attentions.Partant de ce constat, il est apparu opportun de dresser un état des lieux de la notion de projet urbain à travers l'étude de Madrid et de Barcelone qui ont constitué, ces quarante dernières années, un laboratoire très riche.
Quand, comment et sur quoi se fonde l'engagement de la puissance publique dans le choix du recours et de la justification de la démolition dans un contexte de crise du logement en France? Quels arguments sont mis en avant, quelles stratégies les acteurs déploient-ils pour quels résultats attendus?L'objectif de ce travail de recherche collectif est de contribuer, à partir de l'étude d'un vaste corpus textuel, à expliciter ce qui fonde l'action locale et ses discours. Cet ouvrage questionne les discours des acteurs décisionnaires et les formes des opérations de rénovation urbaine. Il analyse d'une part les conceptions de l'espace portées par ces opérations et interroge d'autre part les logiques de l'action sur lesquelles elles reposent. La rénovation urbaine marque ainsi le retour de l'espace comme outil stratégique de et en politique. En s'attaquant à des questions urbaines et sociales fortes, l'ouvrage contribue notamment à redéfinir les contours et les relations entre les réseaux d'acteurs (élus, praticiens, bailleurs) aux différentes échelles territoriales.