Une guerre intestine divise la société à l'aube du règne de Louis XIV. Sous la régence d'Anne d'Autriche, des bourgeois ont investi massivement l'administration de l'État et la gestion des finances royales. Déjà en germe au xvie siècle, l'apparition de cette nouvelle classe de dirigeants suscite une hostilité marquée de la part de la noblesse mais aussi de la population qui souffre du poids croissant de l'impôt.C'est au coeur de ces années marquées par de vives tensions que naît sur l'île Saint-Louis un des plus beaux hôtels parisiens, l'hôtel de Lauzun, construit entre 1656 et 1660 par un financier dont le parcours de " parvenus " est emblématique. Charles Gruyn a fait carrière au service de la couronne et devient la cible de critiques acerbes, soulignant ses origines modestes et son enrichissement jugé frauduleux. Les jugements de ses contemporains marquent encore aujourd'hui son historiographie ainsi que celle de l'hôtel qu'il a fait construire sur les quais de la Seine.Il en va de même des propriétaires qui ont occupé l'hôtel après la famille Gruyn: le comte de Lauzun, favori déchu de Louis XIV, et le couple Richelieu-Mazarin, formé par les descendants des deux cardinaux-ministres, dont le destin fut marqué par des conflits familiaux qui menèrent à sa mise à l'écart de la cour.Au xviie siècle, l'histoire de l'hôtel de Lauzun est ainsi marquée par la présence de parias qui évoluent dans un cadre somptueux, l'architecture et le décor intérieur (réalisé par Michel Dorigny, élève de Simon Vouet) comptant parmi les plus belles créations de l'époque.L'hôtel se démarque-t-il des constructions de son temps? Quel rôle a joué le statut social du commanditaire et des propriétaires successifs dans sa conception et sa préservation? De quelle manière ont-ils occupé les lieux? L'histoire de l'art et l'histoire sociale, politique et financière sont mises à contribution pour apporter des éléments de réponse.
Avec la parution de ce nouveau Pré-inventaire s'achève la publication de la collection de la Carte archéologique de la Gaule pour la région parisienne qui comprend désormais neuf volumes: la CAG 75 (Paris), due à Didier Busson (1998); les CAG 94 (Val-de-Marne) et 91 (L'Essonne) de François Naudet (2001-2004); la CAG 92 (les Hauts-de-Seine) par Franck Abert (2005); la CAG 95 (Val d'Oise) due à Monique Wabont, Franck Abert et Didier Vermeersch (2006); la CAG 78 (Les Yvelines) de Yvon Barat (2007); la CAG 77/1-2 (La Seine-et-Marne) due à Jean-Noël Griffisch, Danielle Magnan et Daniel Mordant (2008); enfin la CAG 93 (Seine-Saint-Denis) qui a été élaborée par une équipe de vingt-et-un chercheurs dirigés par Claude Héron. Le territoire du département de la Seine-Saint-Denis, créé en 1964, n'avait été, jusque dans les années 1980, que modestement investi par la recherche archéologique. Si la célèbre basilique de Saint-Denis, héritière du sanctuaire tardo-antique érigé sur la tombe du martyr éponyme, et abbatiale d'un puissant monastère étroitement associé aux dynasties mérovingienne et carolingienne, avait certes fait l'objet de recherches archéologiques à partir du début du XIXe siècle, ce n'est qu'à partir de la fin des années 1970 que ses abords immédiats ont été explorés à la faveur d'un important programme d'archéologie urbaine. Hors de Saint-Denis, fouilles et découvertes étaient pour leur part demeurées sporadiques, malgré un investissement associatif fort actif apparu à cette époque, jusqu'à ce que l'essor récent de l'archéologie de sauvetage et de l'archéologie préventive, qui a fondamentalement modifié la situation dans ce département, notamment sur les communes de Bobigny et de Tremblay-en-France, ne vienne changer la donne. De la moisson des résultats récoltés depuis lors, le Pré-inventaire de la Seine-Saint-Denis permettra de mesurer toute l'ampleur.
Situé dans le cœur historique du Marais à Paris, les Archives nationales conservent les documents qui émanent des organes centraux de l'Etat, du VIIe siècle jusqu'à l'époque contemporaine. Dotées, en 1867, d'un musée destiné à faire connaître au grand public l'Histoire de France, les Archives nationales ont bénéficié, sous l'impulsion de l'archiviste Charles Braibant et de l'historienne Régine Pernoud, de la création du premier service éducatif d'archives, dès le début des années cinquante. Le service éducatif des Archives nationales accueille, depuis, élèves et enseignants, dans le cadre de dispositifs destinés à leur faire découvrir le patrimoine national écrit, tout en favorisant l'interdisciplinarité, voire la transdisciplinarité. Souvent pionnier en terme de valorisation culturelle et pédagogique, il entend, par cet ouvrage, mettre le résultat de ses pratiques et de ses réflexions, à la disposition des étudiants et des acteurs de l'enseignement et de la culture. Élaboré en lien étroit avec des responsables et des personnels des services de conservation, de valorisation ou d'autres acteurs de l'éducation, il attire l'attention sur les pratiques pédagogiques les plus à même de répondre à la préoccupation fondatrice qui a présidé à son création : mettre les élèves en contact direct avec une source essentielle de l'écriture de l'Histoire.
Au 15e siècle, par son clergé et sa position dans la hiérarchie religieuse de Paris, Saint-Germain l'Auxerrois est l'établissement le plus prestigieux de la rive droite. Par l'ancienneté de sa fondation et son titre d'église collégiale, elle joue dans la ville le rôle fondamental de relais entre la cathédrale et d'autres églises de la capitale. Ses desservants, formant chapitre canonial, communauté de clercs auxiliaires et clergé paroissial trouvent leur raison d'être dans le service d'une immense paroisse. La complexité de ce corps ecclésiastique est source de conflits dont la radicalisation à l'époque du Grand Schisme d'Occident traduit les remises en cause de l'autorité que l'Église connaît alors à une échelle bien plus large. Néanmoins, pendant toute la fin du Moyen Âge, chanoines et chapelains forment un personnel qualifié, résident, lié par de multiples réseaux, particulièrement dans l'administration royale, et soucieux de la gestion d'un patrimoine, fruit de la piété laïque mais fort mis à mal avec la fin de la Guerre de Cent Ans. Malgré l'emprise seigneuriale conservée par le clergé de choeur sur le territoire de la paroisse, la communauté des fidèles, représentée par une puissante fabrique, impose très nettement sa présence et illustre par là la responsabilité grandissante des laïcs dans le monde religieux.
Partagé dans l'Antiquité entre la Gaule Belgique (avec les Meldes) et la Gaule Lyonnaise (avec une partie des Parisii et le nord du territoire des Sénons) le département de la Seine-et-Marne comprend 49 % du sol de l'actuelle région parisienne. Ces territoires, de la vallée de la Marne au nord, à la Brie au centre, à la forêt de Fontainebleau et au Gâtinais au sud, étaient essentiellement dans l'Antiquité des zones rurales reliées à quelques petites agglomérations (Meaux et Melun par exemple) par l'intermédiaire du vici. Ces régions étaient déjà densément peuplées dès la Protohistoire ; la conquête romaine a ensuite prolongé ce développement, comme le montrent les découvertes récentes. Car depuis une vingtaine d'années, le développement économique de la région parisienne a provoqué l'urbanisation d'une zone autrefois rurale et dont la superficie égale celle d'un petit département de cette même région (Le Val-de-Marne ou la Seine-Saint-Denis, par exemple !). Cette évolution a nécessité des fouilles archéologiques de très grande ampleur. Dans ce contexte particulier, l'information donnée dans cette CAG 77 pourra apparaître brute ou incomplète : il s'agit de l'état de la documentation disponible en 2006. Ce deuxième volume (CAG 77/2) complète le pré-inventaire amorcée dans le premier (CAG 77/1) et présente différents niveaux d'index.
Partagé dans l'Antiquité entre la Gaule Belgique (avec les Meldes) et la Gaule Lyonnaise (avec une partie des Parisii et le nord du territoire des Sénons) le département de la Seine-et-Marne comprend 49 % du sol de l'actuelle région parisienne.Ces territoires, de la vallée de la Marne au nord, à la Brie au centre, à la forêt de Fontainebleau et au Gâtinais au sud, étaient essentiellement dans l'Antiquité des zones rurales reliées à quelques petites agglomérations (Meaux et Melun par exemple) par l'intermédiaire du vici. Ces régions étaient déjà densément peuplées dès la Protohistoire ; la conquête romaine a ensuite prolongé ce développement, comme le montrent les découvertes récentes. Depuis une vingtaine d'années, en effet, le développement économique de la région parisienne a provoqué l'urbanisation de cette zone autrefois rurale et dont la superficie égale celle d'un petit département de cette même région (Le Val-de-Marne ou la Seine-Saint-Denis, par exemple !). Cette évolution a nécessité des fouilles archéologiques de très grande ampleur. Dans ce contexte particulier, l'information donnée dans cette CAG 77-1 pourra apparaître brute ou incomplète : il s'agit de l'état de la documentation disponible en 2006.
Médecins et malades dans les hôpitaux parisiens au 19e siècle
En 1801, le Consulat rassemble sous une autorité unique – le Conseil général des hospices – l'administration de tous les secours dont peuvent bénéficier les Parisiens. Ce système original deviendra en 1849 l'Assistance publique à Paris, qui sera pendant plus d'un siècle, jusqu'en 1961, "la plus grande administration sanitaire et sociale du monde entier".Dans une institution d'une telle ampleur, les compétences médicales, les modes de prise en charge et de traitement des maladies sont profondément développés et des progrès remarquables réalisés. Si, durant la première moitié du XIXe, Paris est la capitale mondiale de la médecine, elle le doit en grand part à l'organisation de ses hôpitaux.Les thèmes abordés ici par les meilleurs spécialistes contribuent excellement à la compréhension de cette période fondatrice d'un ensemble hospitalier unique.
Théories et pratiques en géographie physique. Hommage au professeur Alain Godard/From Continent to Catchment. Theories and Practices in Physical Geography. A Tribute to Professor Alain Godard
70 collègues, français et allemands, australiens, britanniques, polonais, portugais, québécois, scandinaves ont contribué à la réalisation de l'ouvrage en hommage au professeur Alain Godard. Les contributions s'articulent autour de trois thèmes scientifiques représentatifs de l'itinéraire d'Alain Godard : les socles cristallins, les domaines froids, les bilans d'érosion et rythmes d'évolution.
Composant et publiant souvent par morceaux, Balzac espérait : "Plus tard il se pourrait que tous ces morceaux fissent une mosaïque". Le recueil regroupe des articles publiés au cours d'une trentaine d'années, et qui ont fait l'objet d'une relecture critique exigeante, à la lumière du renouvellement des études balzaciennes ; il propose un parcours jalonné de quelques grandes étapes révélatrices des visages multiformes et parfois inattendus de Balzac à travers le temps : Balzac sensible au merveilleux dès ses romans de jeunesse ; Balzac en quête de sa propre "poétique" et dont l'œuvre est plus souvent qu'on ne le croit ponctuée de grands "blancs" laissant carrière à l'imagination du lecteur, invité ainsi à "créer à deux" ; Balzac particulièrement attentif à l'histoire et à ses bouleversements ; Balzac fasciné par l'espace parisien et ses métamorphoses, se faisant archéologue d'un Paris voué à la disparition. Enfin Balzac sur le grand chemin de la postérité, entraînant dans son sillage d'autres grands écrivains dont la dette à son égard est évidente.
Regards croisés sur la conférence comme vecteur de la vie intellectuelle, 1880-1950
En étudiant les intellectuels, les historiens ont le plus souvent privilégié la production écrite, qu'elle se manifeste sous la forme de livres, de brochures, de pamphlets, d'articles de journaux ou de revues, de proclamations, de pétitions... L'intellectuel est vu comme un "homme de lettres" dont l'arme de prédilection demeure la plume. Pourtant, la transmission des idées ne se limite pas à l'écrit, et, à négliger la transmission orale, on se prive de tout un pan, important, de l'activité intellectuelle. Dans le monde du savoir, le cours, ou la "dispute orale", constituent quelques-uns des fondements de la transmission des connaissances et de l'apprentissage académique. Les congrès et autres colloques scientifiques constituent autant de lieux d'échange, de sociabilité mais aussi de légitimité. Enfin, la conférence constitue une activité sociale importante ainsi qu'une modalité essentielle de la conquête d'un capital tant symbolique qu'économique des intellectuels. Comment caractériser cet objet historique aux contours a priori indéterminés ? Quelle fonction joue la conférence dans l'organisation du champ culturel et intellectuel ? Comment évolue-t-elle au cours des 19e et 20e siècles ? C'est à quelques-unes de ces questions que répond le volume consacré à un support médiatique encore largement méconnu.
Le livre est le fruit d'une enquête de cinq ans menée par une équipe de vingt-cinq universitaires et vacataires. L'étude a porté sur les conseillers municipaux de vingt villes moyennes de France, élus entre 1919 et 1995 : tous ont fait l'objet d'une fiche de renseignements, dont certaines caractéristiques ont été codées, âge, sexe, lieu de naissance, appartenance socioprofessionnelle, orientation politique… L'exploitation informatique de ces indications a permis de dégager et de mettre en relation toutes ces données, puis d'insister sur la carrière des conseillers, sur le nombre de mandats qu'ils ont effectués, de même que sur le profil des maires et leur longévité politique. Des " lois de l'édilité " sont ainsi apparues, qui montrent qu'au-delà des tendances politiques, c'est la fonction elle-même qui semble structurer un modèle. À cette étude quantitative s'adjoignent cinq approches qualitatives qui concernent deux grandes familles politiques (les socialistes et les gaullistes) et plusieurs villes (Reims, Meaux et Dunkerque). Au-delà des informations statistiques, c'est la pratique locale de la vie politique et sociale qui est mise en avant. Le travail sans précédent dans la recherche scientifique française s'adresse aussi bien aux historiens, aux sociologues et aux politologues, mais aussi bien entendu aux élus ainsi qu'au public intéressé par la vie politique.