Les questionnements s'organisent autour de quatre thèmes : Le contexte socio-politique dans lequel s'inscrivent les pratiques d'enseignement fondées sur les ressources numériques ; la constitution et le traitement des ressources ; les relations entre ressources numériques et médiation ; les usages qu'en font les apprenants.
Les contributions, issues d'une journée d'études, examinent les notions de médiation et de médiatisation. Celles-ci occupent une place centrale dans une réflexion sur les modalités de l'apprentissage, et notamment en langue. Comment les nouvelles technologies posent-elles les questions de médiation humaine et de médiation technologique ? Comment cette dernière induit-elle de nouvelles médiations : cognitives, symboliques, perceptives ?Les questionnements s'organisent autour de quatre thèmes ; médiations humaines et médiations technologiques ; médias et transmission des connaissances ; médiation, médiatisation et dispositifs d'autoformation ; les nouveaux rôles pour l'enseignant et l'apprenant.
La notion de compétence est de celles qui ont connu des déclinaisons multiples en didactique des langues. Problématisée de diverses manières par les Sciences du langage et les Sciences de l'éducation, elle reste un objet flou dans le champ didactique, malgré une place centrale constamment réaffirmée. Comment la notion de compétence a-t-elle évolué ? Comment peut-elle être encore opératoire ?Les contributions réunies dans ce volume visent à expliciter la pertinence de cette notion aujourd'hui, à partir de points de vues diversement situés, à l'intérieur ou aux marges de la didactique des langues. Avec la notion de compétence plurilingue, qui permet de revisiter, en la décalant légèrement, la dynamique portée par la compétence de communication, se renouvelle le champ de réflexion ouvert autour de cette notion complexe.
Quand on s'intéresse à l'utilisation pédagogique du multimédia en langues, deux notions restent à revisiter, celles d'interactivité et d'interaction. L'étude des interactions constitue maintenant un champ reconnu en sciences du langage. En sus des interactions humaines en présence, on étudie les interactions homme/machine. La notion d'interactivité est relativement nouvelle et davantage liée à l'informatique. On qualifie en effet les ordinateurs de médias interactifs ou de technologies interactives. Les contributions présentées ici abordent quatre domaines qui permettent de réexaminer ces deux notions sous différents angles : le rapport entre interactivité et cognition ; le dialogue homme/machine ; le rapport entre interactivité informatique, interactions humaines et apprentissage et enfin les interactions humaines médiatisées par un dispositif informatique.
Parmi les implicites qui interrogent la didactique, la notion de contacts entre les langues dans les situations d'apprentissage s'impose à plus d'un titre. Au départ de toute forme de bilinguisme, elle met en jeu des relations diversifiées qui vont du cognitivo-affectif au socio-politique. Critique sur les plans individuel, interpersonnel et sociétal, le moment du contact des langues est un révélateur en termes d'identité comme de pratique sociale, soumis à des structurations variées et causes de malentendu, voire de conflit. On examine ici, dans une triple approche des systèmes, de l'apprenant et des institutions, diverses modalités de cette rencontre et de ses conséquences.
La notion de progression est de celles qui passent pour appartenir en propre à la didactique, alors que nombre d'autres en circulation dans le domaine trouvent leur origine, avouée ou inavouée, dans des secteurs différents de savoir. Mais de fait, s'agissant d'appropriation des langues, cette même notion, réputée spécifique, a été, et depuis plus d'une vingtaine d'années régulièrement interrogée comme ambiguë ou inadéquate. Les théories de l'apprentissage, de l'acquisition, du développement n'y font guère recours explicite. Conduisent-elles toutefois à repenser ce qu'on met sous le terme "progression" ? Et n'est-il pas opportun de se demander comment d'autres moments de l'histoire de l'enseignement ou d'autres disciplines que les langues étrangères abordent cette notion, la voient apparaître ou l'évitent tout à fait ?
Les représentations en didactique des langues et cultures
Utilisée dans le champ de la didactique des langues et de cultures, la notion de représentation tend à brouiller les cloisonnements disciplinaires, en donnant un projet commun aux enseignants de langues différentes, en installant des dimensions transversales qui mettent à mal les particularismes nationaux, les traditions scolaires et finalement les idées reçues. Ce numéro présente l'évolution de cette notion utilisée dans le champ de l'éducation interculturelle, mais aussi ses emplois actuels pour décrire les pratiques langagières bilingues, les variations culturelles traduisant une réalité commune, les opérations de catégorisation . Ce numéro illustre également, à partir de travaux menés dans une perspective bi- ou plurinationale, comment cette notion prend en compte la pluralité et la complexité propres aux relations entre systèmes culturels et éducatifs, tant dans les méthodes de recherche que dans les pratiques de classe.
Venue d'Outre Manche, la notion d'éveil au langage (en anglais language awareness ou awareness of language), présentée, défendue et d'abord illustrée par Eric Hawkins, a connu des fortunes diverses, aussi bien dans ses terres d'origine que dans divers secteurs de l'Europe continentale. Pour la scène française, c'est d'entrée, une question de traduction (ou de non-traduction) qui se pose. Ni "conscience" ni "éveil" (qui ne sont pas synonymes) ne traduisent awareness ; et language pourrait aussi bien renvoyer à "langue" qu'à "langage". Tire-t-on la notion vers la réflexion métalinguistique ou y voit-on une forme particulière des activités d'éveil ? Sur quelles langues faire porter ces activités (maternelles, étrangères, d'origines, régionales) ? Et quelles formes d'évaluation peuvent accompagner ou suivre ce travail ? Est-ce là jeu à entretenir et à développer tout au long de l'apprentissage ou bien simple phase propédeutique avant d'en venir aux choses sérieuses ? Notion à interroger, notion en questions, notion à propos et autour de laquelle il y a lieu d'instruire, non un procès, mais simplement un cas, un dossier. La visée est de construire ou déconstruire conceptuellement une notion polymorphe et dynamique, tout en essayant de mettre en évidence à quels enjeux elle correspond et quels acteurs elle concerne. La parole est donnée à des intervenants venant du Royaume-Uni et d'Allemagne, aussi bien qu'à des équipes travaillant, selon diverses perspectives, en France et en Suisse.