Au-delà de la pensée " communicante " qui impose ses bien-entendus, ce dossier interroge toute situation de communication comme le territoire d'un malentendu qui offre une ouverture nécessaire aux dires de l'autre. Un malentendu ne serait pas une communication ratée, manquée, ni un échec en attente de réparation, mais une chance (Servais & Servais 2009). À rebours des idées reçues, le malentendu est envisagé dans les pages de ce dossier comme la possibilité pour les locuteurs d'enquêter sur les places qu'ils occupent, les interprétations qu'ils projettent. Il est un concept critique qui interroge nos libertés dans des situation de communication et d'écoutes sensibles.
Les discours sur l'environnement, entre performativité et mise en scène de l'action
Ce dossier thématique de Semen entend interroger la relation entre discours, au sens large de mobilisation intégrée de différents types de ressources sémiotiques, et action en faveur de l'environnement, qu'il s'agisse de pratiques sociales, économiques, culturelles ou artistiques, renvoyant au discours en acte, au registre de la praxis. Sa visée est d'interroger la performativité propre aux discours environnementaux, en mettant en lumière différentes formes prises par cette performativité, à partir du double prisme de l'analyse discursive – envisagée tout particulièrement dans sa dimension rhétorique et argumentative – et sémiotique.
L'essor des technologies et des dispositifs numériques a bouleversé nos pratiques et nos usages sociaux et langagiers. Du fait de l'importance que les réseaux socionumériques revêtent au quotidien, notamment grâce aux dispositifs mobiles, les images prolifèrent et modifient notre écosystème informationnel et communicationnel. Aux côtés de ces tendances propres à ce nouvel écosystème, les mèmes ont pris une ampleur considérable, passant d'un simple passe-temps ludique à un technodiscours capable d'incarner des stratégies de persuasion.En communication politique, les mèmes ont trouvé leur place parmi les stratégies des partis politiques et de leurs candidats, et sont aussi toujours fortement inscrits dans des logiques contestataires de collectifs militants rassemblés autour d'une cause commune. Ce dossier analyse la place et les enjeux des mèmes en politique, en adoptant un regard international et pluridisciplinaire. Ces nouvelles formes sémiodiscursives de participation politique sont appréhendées dans une approche discursive des mèmes en politique.
L'interprétation des images " choc " : signes, filtres, idéologies
Les contributions qui composent ce numéro de Semen ont pour objectif d'analyser la manière dont se créent, s'élaborent et s'organisent, en différents lieux de médiatisation (réseau social, salle de classe, entreprise de presse…), des polémiques et des débats interprétatifs, en lien avec la production, la catégorisation, la diffusion et la réception d'images " choc ". Adoptant des approches théoriques et méthodologiques différentes (sémiotique pragmatique, sémiotique sociale, analyse du discours, étude de la réception et de la production), les articles mettent en avant la dimension " pragmatique " du choc, entendu comme un ébranlement émotif, affectif, intellectuel, cognitif ou idéologique déclenché par le processus de sémiotisation.
Territoires et discours du transfrontalier - Entre réalités du terrain et rhétoriques institutionnelles
Les contributions de ce numéro de la revue Semen interrogent la notion du transfrontalier par les discours institutionnels, les pratiques sociales et la communication dans des contextes européens et internationaux. Il est question de spécificités du milieu transfrontalier, d'interactions territoriales, de besoins, d'attentes et de dispositifs, de complexité culturelle à différents niveaux. Tous ces aspects révèlent des enjeux communicationnels, variablement problématisés par les travaux présentés. Si la quête d'une " valeur du transfrontalier " émerge, les mobilités, les échanges, les médiations ou encore les identités sont les acteurs d'une dynamique sémiotique fortement symbolique.
Ce dossier de la revue Semen traite des liens entre genre et voix dans les pratiques médiatiques contemporaines et s'intéresse aux phénomènes vocaux dans leur matérialité. La fabrique du genre – au sens des rapports sociaux de sexe – se manifeste dans la voix à la fois lors de son émission et de sa réception; cependant, la voix demeure une entrée assez peu explorée pour saisir les modalités d'incorporation du genre. Ainsi, l'objectif de ce dossier est d'étudier la voix, dans ses diverses expressions et notamment dans ses manifestations médiatiques, en tant que technologie de pouvoir.
Le langage engagé. Perspectives politiques critiques en sciences sociales du langage.
Ce numéro interroge la production de connaissances critiques en sciences sociales du langage. Nous questionnons d'abord les rapports que le champ académique, marqué par une libéralisation accrue, entretient avec son extérieur. Les textes que nous proposons ensuite se confrontent à la matérialité discursive, pour voir comment, des concepts aux corpus, il est possible de pratiquer une recherche critique et politique en sciences sociales du langage. Enfin, des considérations épistémologiques et méthodologiques complètent cette réflexion, en présentant certaines approches décoloniales, puis en recontextualisant les enjeux des méthodes d'analyse dites quantitatives.
Sources, itinéraires et prolongements. Regard(s) sur le parcours de Semen
Ce premier volume (50/1) de la 50e livraison de Semen retrace le parcours thématique, disciplinaire et épistémologique de la revue. D'abord espace de publication d'un séminaire du laboratoire GRELIS dominé par la relation au littéraire, Semen, fondée en 1983 par Jean Peytard et Thomas Aron, s'est transformée au fil des mutations institutionnelles, de la diversification de ses objets, des acquis de la recherche, de l'évolution des disciplines et de l'ouverture de la revue à l'interdisciplinarité (en relation avec les Sciences de l'information et de la communication). Ce numéro est l'occasion pour les contributrices et contributeurs d'opérer un retour sur cette évolution.
Signifiant et matière : l'iconicité et la plasticité dans le document numérique verbal et visuel
Les questions abordées par ce numéro concernent les aspects matériels, iconiques et plastiques du document numérique verbal et visuel en relation avec les dispositifs énonciatifs, auctoriaux et éditoriaux, et les aspects technologiques.
Numéro Hors-série rassemblant des contributions qui questionnent la notion d'acteur social au prisme de l'analyse du discours, des sciences de la communication et des sciences sociales. à partir d'objets d'études et de corpus très divers (discours médiatiques, politiques, entretiens, interactions…), et dans une perspective interdisciplinaire, ces articles permettent d'appréhender la construction des acteurs sociaux par les discours en circulation dans l'espace public, ainsi que d'interroger le statut des auteurs multiples de ces discours sociaux.
Discours de haine dissimulée, discours alternatifs et contre-discours
Les contributions de ce numéro ont pour objectif d'analyser et de déconstruire les processus langagiers explicites ou implicites d'exclusion, d'insulte et d'oppression de la part de différents groupes sociaux (familles, internautes, institutions, groupes politiques) envers des individus qui souvent incarnent la différence. Adoptant des approches théoriques et méthodologiques différentes, elles cherchent à interroger tant les manifestations discursives de la haine dissimulée que les discours y répondant. Trois contributions explorent la haine dissimulée dans les discours politiques, institutionnels ou médiatiques (Sapio, Lorenzi-Bailly et Guellouz, Bouzereau), trois autres analysent des initiatives de contre-discours et de discours alternatifs ( Renaut et Ascone, Varga, Moïse et Hugonnier ).
Les discours des institutions pénales à l'épreuve du numérique
Ce volume porte sur les discours des institutions pénales tels qu'ils se matérialisent dans et par le numérique, ainsi que sur les discours d'opposition dont elles sont l'objet. Dans un contexte d'effervescence discursive autour de l'action pénale, les questions suivantes seront examinées: comment les discours des institutions pénales émergent-ils et se recomposent-ils dans les écrits d'écran ? Comment les usages institutionnels des réseaux sociaux peuvent-ils enrichir le répertoire des techniques de gouvernementalité ? Comment le numérique concoure-t-il, par ses dispositifs et par ses usages, à la publicisation, à la politisation et, éventuellement, à la réforme de l'action pénale ?