Les pluralités des situations francophones renvoient tant aux situations sociolinguistiques qu'aux effets que la conscientisation des limites des outils existants a sur les chercheurs eux-mêmes. En ce sens, les identités (des chercheurs, des locuteurs, des espaces de référence…) et les frontières (entre langues, entre espaces, entre pratiques…) sont autant de questionnements sur les pratiques linguistiques plurielles et sur leur étude. Ces textes interrogent ainsi la façon de rendre compte de la pluralité linguistique, de la prendre en compte effectivement, en la posant comme paramètre fondamental et radical et non comme aspect secondaire de langues qui resteraient considérées comme essentiellement homogènes.
Ce numéro des Cahiers de sociolinguistique prend au sérieux la question des approches qualitatives en tentant d'aller au-delà des définitions timides du " qualitatif " qui le définissent apologétiquement et négativement comme " ce qui n'est pas quantitatif ". Si les postures qualitatives se définissent positivement, quelles en sont les caractéristiques ? Chacun des contributeurs répond à sa manière, parfois en proposant un panorama historique, parfois en se focalisant sur un aspect, parfois en racontant un exemple de mise en œuvre, une expérience de recherche réflexive.
Ce numéro considère les corrélations probables entre la production des normes sociolinguistiques et l'urbanisation, via des approches et des cadrages théoriques distincts, mais aussi sous un angle pluridisciplinaire.
Le gallo fait preuve d'une vitalité souvent surprenante, dans une période où l'on sait pourtant les langues régionales en difficulté. Différentes analyses nous montrent cette langue profondément adaptée aux espaces de Haute Bretagne en tant que langue orale et rurale d'usage courant. Dans le même temps, un mouvement de normalisation de l'écrit est en cours. Le gallo est désormais soumis à un intense travail pédagogique et militant, sa configuration a beaucoup changé ces dernières années.