Ce livre veut répondre à une double attente: combler une lacune de l'historiographie religieuse contemporaine en faisant revivre l'un des principaux mouvements d'Action Catholique et contribuer à éclairer l'une des périodes les plus complexes de notre Histoire, celle de Vichy et de l'Occupation.L'étude des publications jécistes et des témoignages recueillis révèle combien la Jeunesse Etudiante Chrétienne s'est opposée au National-Socialisme, à la fois stigmatisé comme menace pour la Chrétienté et péril pour la Démocratie. Dès 1938, le mouvement se range ainsi dans le camp des Antimunichois, et, pendant l'Occupation, dénonce dans sa presse le néo-paganisme nazi et son influence; il condamne très tôt, par exemple, les mesures antisémites de Vichy. Et, s'il accepte, pour un temps, et en zone Sud seulement, de collaborer à la Révolution Nationale, c'est dans l'espoir de l'orienter dans une voie résolument chrétienne et d'éviter par là toute dérive totalitaire. A partir de 1942, il se range progressivement de côté de la dissidence et anime en 1943, au sein de l'ACJF l'opposition au STO.Loin d'être restée silencieuse, la JEC peut donc être considérée comme l'un des agents de la Résistance Spirituelle au Nazisme et à ses alliés comme en témoigne d'ailleurs l'engagement de nombre de ses militants dans la Résistance active.