Sur des vitraux d'églises réalisés après 1918, des anges couronnent des soldats, des aumôniers soutiennent des combattants. À leur manière, ces figures évoquent les représentations de nature religieuse des peuples engagés dans la Grande Guerre, qui se caractérisent par leur extrême diversité, de la foi encadrée par une Église jusqu'aux superstitions, en passant par des formes de religion populaire. La notion de foi peut même être appliquée, dans une perspective sécularisée, à la patrie et à la victoire, porteuses de formes de religiosité. Quelle place la religion occupe-t-elle alors chez les acteurs du conflit? C'est la question à laquelle cet ouvrage collectif cherche à répondre: y a-t-il une " religion de guerre ", qui irait jusqu'à une " guerre de religions ", ou bie ...
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Sur des vitraux d'églises réalisés après 1918, des anges couronnent des soldats, des aumôniers soutiennent des combattants. À leur manière, ces figures évoquent les représentations de nature religieuse des peuples engagés dans la Grande Guerre, qui se caractérisent par leur extrême diversité, de la foi encadrée par une Église jusqu'aux superstitions, en passant par des formes de religion populaire. La notion de foi peut même être appliquée, dans une perspective sécularisée, à la patrie et à la victoire, porteuses de formes de religiosité. Quelle place la religion occupe-t-elle alors chez les acteurs du conflit? C'est la question à laquelle cet ouvrage collectif cherche à répondre: y a-t-il une " religion de guerre ", qui irait jusqu'à une " guerre de religions ", ou bien seulement des religions en guerre qui s'adaptent au conflit? Cette question entend dépasser l'approche institutionnelle, traditionnelle, centrée sur les positions des Églises face à la guerre. Elle englobe en revanche le sacré, qui exprime une sorte d'élévation symbolique, permettant de dépasser les épreuves du conflit, de légitimer celui-ci et de donner sens aux sacrifices, d'où des formules comme " l'union sacrée " ou " la voie sacrée ".