Le Baluchon et le jupon

Les Suissesses à Paris, itinéraires migratoires et professionnels (1880-1914)
Anne ROTHENBÜHLER
Date de publication
1er décembre 2015
Résumé
Le 12 août 1889, Madeleine L., garde-barrière à Cressier, écrit à l'ambassadeur suisse à Paris une lettre le suppliant de lui renvoyer sa fille, Marguerite, arrivée dans la capitale française quelques jours plus tôt.Comme elle, des milliers de Suissesses sont parties pour la ville Lumière. En effet, entre 1880 et 1914, les Suissesses représentent l'une des principales populations féminines étrangères de la capitale. À rebours des clichés qui font de la Confédération helvétique un pays de cocagne, se dégage de cette étude une émigration oubliée aussi bien dans le pays de départ que dans le pays d'arrivée. Ces migrantes sont bien souvent domestiques, mais les sources révèlent que l'argument économique n'est pas la cause principale de cette migration. Celle-ci s'avère avan ... Lire la suite
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Livre broché
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Date de première publication du titre 1er décembre 2015
ISBN 9782889300464
EAN-13 9782889300464
Référence 119393-87
Nombre de pages de contenu principal 328
Format 15.5 x 22.5 x 1.3 cm
Poids 476 g

Introduction générale

Première partie : Penser le départ

Chapitre 1 : Suisses en migration

I. Une terre ancienne d'émigration ;
A. Les échelles de la mobilité ;
B. Formes ;
C. Structures et organisation ;
II. Les Suissesses : L'émigration oubliée ? ;
A. Les préceptrices suisses : une migration de type traditionnel (1815-1880) ;
B. Des bonnes-à-tout faire à Paris : une migration d'un type nouveau ? (1880-1920) ;
C. Les chemins vers Paris.

Chapitre 2 : Les lieux de départ

I. La Suisse romande, terre de contrastes ;
A. Julia L. de Cornol en Ajoie ;
B. Marie M. de Montreux ;
C. Alphonsine L. née à Salvan en Valais ;
II. Le marché du travail féminin en Suisse romande ;
A. Education et formation des Suissesses (1815-1890) ;
B. De nouveaux métiers féminins ;
C. Etre domestique en Suisse à la fin du XIXe .

Chapitre 3 : Discours et pratiques : la Romande dans l'espace public

I.  Le philosophe et le médecin : théoriciens de l'infériorité féminine ;
A. De la faiblesse physique de la femme ;
B. La femme : un être influençable ;
II. Exister dans l'espace public grâce aux associations féminines ;
A. La maternité sociale : du foyer à la nation ;
B. Les différents domaines d'action ;
C. Petite histoire de l'action féminine en Suisse (1800-1900.

Deuxième partie : Fragments de vie parisienne

Chapitre 4 : Paris : capitale de l'immigration féminine

I. Les migrantes étrangères à Paris : dénombrement et comparaison ;
A. Sources et méthode ;
B. Du nombre d'hommes et de femmes dans les quatre colonies choisies ;
II. Lieux de vie et espaces du quotidien ;
A. Un espace de vie sexué ? Deuxième essai de typologie ;
B. Spécificité de la migration des Suissesses.

Chapitre 5 : Migrantes au travail

I.  Travailler à Paris ;
A. La chambre, l'atelier et la rue : les espaces de travail des migrantes ;
B. Des professions mixtes ;
II. De la condition domestique ;
A. La réputation. Un critère de distinction sur un marché du travail tendu ;
B. Etre domestique à Paris dans le dernier tiers de XIXe.

Chapitre 6 : Contrôler et réguler : la colonie suisse de paris

I. Une communauté très encadrée ;
A. Les Suisses de Paris : profil d'une colonie ;
B. " Monsieur le Ministre " ;
C. Une colonie actrice de sa réputation ;
II. Le poids des associations ;
A. Des associations nombreuses et variées ;
B. La Société Helvétique de Bienfaisance ;
III. Contraindre et discipliner le corps ;
A. Au chevet des migrantes ;
B. Soigner et punir : les " bonnes œuvres " des Diaconesses.

Chapitre 7 : Penser le retour

I. Des configurations contrastées ;
A. Etre domestique à Paris : une étape ? ;
B. Immigrer pour accoucher ;
II. Les tourments de la migration ;
A. Les difficultés rencontrées ;
B. Organiser le retour.

Conclusion générale

Le 12 août 1889, Madeleine L., garde-barrière à Cressier, écrit à l'ambassadeur suisse à Paris une lettre le suppliant de lui renvoyer sa fille, Marguerite, arrivée dans la capitale française quelques jours plus tôt.Comme elle, des milliers de Suissesses sont parties pour la ville Lumière. En effet, entre 1880 et 1914, les Suissesses représentent l'une des principales populations féminines étrangères de la capitale. À rebours des clichés qui font de la Confédération helvétique un pays de cocagne, se dégage de cette étude une émigration oubliée aussi bien dans le pays de départ que dans le pays d'arrivée. Ces migrantes sont bien souvent domestiques, mais les sources révèlent que l'argument économique n'est pas la cause principale de cette migration. Celle-ci s'avère avant tout une affaire d'opportunité professionnelle ou d'une migration d'un type nouveau: les migrations gestationnelles, de quelques mois, qui ont pour but d'accoucher à Paris et d'échapper ainsi aux rumeurs qui entourent les grossesses naturelles.Par leurs itinéraires, ces femmes montrent qu'elles savent saisir ou provoquer des opportunités, dévoilant ainsi toute leur capacité à être actrices de leur destin. À Paris, les Suissesses se retrouvent au sein d'une colonie helvétique très bien organisée, consciente du regard que la population locale porte sur l'Autre et actrice de cette réputation. Au carrefour de plusieurs champs historiographiques (histoire de l'immigration, histoire des femmes, histoire du travail, histoire de la ville et enfin histoire de la Suisse), ce travail, soutenu par des sources originales, dévoile des destins jusqu'alors méconnus.

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