Le Communisme rural en Haute-vienne

Étude d'une culture politique de la Libération à la fin des années 1960
Philippe PARRET
Date de publication
24 novembre 2014
Résumé
Le communisme français n'a pas été seulement celui des ouvriers. Dès l'entre-deux-guerres, de nombreuses communes des campagnes ont dirigé leurs suffrages vers le PCF, en contradiction avec l'image conservatrice qui colle souvent aux paysans en matière politique. Cette implantation précoce ne s'est pas démentie à la Libération, bien sûr en lien avec l'aura acquise par le parti dans la Résistance. C'est ainsi que la Haute-Vienne, dont les campagnes sont les dépositaires d'une tradition rouge et contestataire remontant au XIXe siècle, sont devenues à la fin de la guerre et jusque dans les années 1980 un véritable bastion communiste, malgré le poids considérable de l'autre parti de gauche dans le département, la SFIO.Cet ouvrage se propose de retracer l'historique de cette ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 24 novembre 2014
ISBN 9782842876340
EAN-13 9782842876340
Référence 117955-29
Nombre de pages de contenu principal 212
Format 15.5 x 24 x 1 cm
Poids 332 g

Chapitre 1.   Implantation et force du communisme rural  de la Libération à la fin des années 1960
1. – La force politique la plus active dans le département dans l'immédiat après-guerre
A. Une force politique dynamique et aux effectifs renouvelés : le parti, premier instrument de visibilité pour le communisme en milieu rural
B. Les syndicats, principaux vecteurs de l'action et de la visibilité du communisme rural dans la période
2. – La perte de dynamique et la solidification de bastions
A. Une perte de dynamisme…
B. … mais un tissu rural qui reste très favorable

Chapitre 2  Les structures du parti, ou l'intégration verticale au parti des travailleurs
1. – Le parti, les cellules et les sections : approcher le communisme rural par le biais le plus évident
A. Cellules et sections au sein du PCF, des structures fondamentales
B. Les sections et les cellules dans les campagnes haut-viennoises
2. – Les municipalités, vitrines locales du PCF
A. Des interfaces précieuses
B. Entre contrôle, dépendance et impuissance
3. – Les campagnes nationales, ou les limites de l'intégration à la machine communiste
A. Relayer localement la position du parti
B. Une capacité de mobilisation variable et déclinante

Chapitre 3  Les structures satellites
1. – Les syndicats, enjeux de pouvoir et d'influence
A. Le syndicalisme agricole en Haute-Vienne et les communistes
B. Les syndicats, un relais indispensable
2. – La presse et son utilisation en direction des milieux ruraux
A. L'Écho du centre, le quotidien communiste
B. Le contenu dédié aux ruraux

Chapitre 4  La défense des intérêts paysans
1. – La défense des petits exploitants
A. Un aspect incontournable
B. Les revendications communistes
2. – Les moyens d'action au service des intérêts paysans
A. Être en pointe de l'action revendicative, un enjeu d'influence pour l'écosystème communiste
B. Des coups d'éclat
C. Les évolutions dans la mobilisation dans les années 1960

Chapitre 5. La défense d'un ordre économique et social paysan menacé par la modernité
1. – Une vision de la ruralité et de l'agriculture
A. Une vision traditionnelle…
B. … couplée à la mise en avant d'un certain modèle d'organisation
2. – La mise en avant d'une image figée et mythique du paysan
A. Un paysan investi dans son travail
B. Un homme réfléchi, mais engagé politiquement et prêt à se défendre
C. Le résultat parfois ambivalent d'un mélange à vocation politique
3. – La critique de la lente disparition d'un monde
A. La triste chronique du déclin du monde paysan
B. Une vision avant tout politique

Chapitre 6  L'appel à un fonds local et ancien de références contestataires et rebelles
1. – La lutte des petits contre les gros
A. Une utilisation constante et un usage élastique
B. Unir son camp
2. – Un marxisme peu orthodoxe
A. La faiblesse de l'éducation idéologique
B. Une représentation du communisme ancrée dans une histoire locale

Chapitre 7  Le communisme, porte-voix et tentative de survie
1. – Refuser le déclin et œuvrer pour la modernisation : " se faire honneur "
A. Promouvoir une modernité adaptée
B. Le communisme comme porte-voix
2. – Recréer des sociabilités
A. Des rencontres communistes…
B. … qui participent de la culture politique

Conclusion

Bibliographie
I. – Ouvrages et articles sur l'histoire générale du communisme français
Histoire générale du Parti communiste français (et étranger)
Sur la culture politique communiste en particulier
II. – Ouvrages d'histoire rurale
III. – Ouvrages sur le communisme rural
IV. – Ouvrages et articles sur le Limousin

Sources
I. – Archives départementales de la Haute-Vienne (Arch. dép. Haute-Vienne)
II. – Archives municipales
III. – Archives orales

Annexes
I. – Entretien avec Freddy LE SAUX le 2 septembre 2010
II. – Entretien avec Christian REDON-SARRAZY le 15 septembre 2010
III. – Entretien avec Georges CHATAIN le 28 octobre 2010
IV. – Entretien avec Raymond CONSTANS le 21 janvier 2011

Le communisme français n'a pas été seulement celui des ouvriers. Dès l'entre-deux-guerres, de nombreuses communes des campagnes ont dirigé leurs suffrages vers le PCF, en contradiction avec l'image conservatrice qui colle souvent aux paysans en matière politique. Cette implantation précoce ne s'est pas démentie à la Libération, bien sûr en lien avec l'aura acquise par le parti dans la Résistance. C'est ainsi que la Haute-Vienne, dont les campagnes sont les dépositaires d'une tradition rouge et contestataire remontant au XIXe siècle, sont devenues à la fin de la guerre et jusque dans les années 1980 un véritable bastion communiste, malgré le poids considérable de l'autre parti de gauche dans le département, la SFIO.Cet ouvrage se propose de retracer l'historique de cette implantation au cours d'une période charnière dans le monde rural: celle qui court de la Libération à la fin des années 1960, alors que la civilisation paysanne est en train de disparaître. Se dessine une manière d'être communiste à la campagne fortement liée à une identité locale et donnant naissance à une culture politique en apparence paradoxale, au croisement de l'idéologie, des structures et des intérêts portés par le PCF d'une part, des représentations et des revendications des paysans haut-viennois d'autre part. Ces derniers, dans un département marqué par la petite propriété, ne souhaitent pas la révolution prolétarienne ou la collectivisation des terres, mais la protection de leur métier et de leur mode de vie, dont ils sentent bien toute la fragilité sous les coups que leur portent l'essor du productivisme agricole et la dernière vague de l'exode rural.

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