John Milton (1608-74), formidable poète avec le Paradis perdu, fut aussi un prosateur hors pair. À l'époque de la révolution anglaise, il rédige une série de pamphlets qu'il voit néanmoins comme l'" oeuvre de sa main gauche ", où il couvre les divers champs de la liberté : liberté religieuse, liberté personnelle ou domestique, liberté civile.Ce livre se propose d'analyser les mécanismes fondamentaux de la pensée miltonienne, l'influence mutuelle de la théologie, définie comme " l'étude de l'Écriture ", et du politique, au sens large d'organisation de la Cité. Les exemples ou principes scripturaires exploités par Milton servent-ils d'argumentaire à sa politique ? Et / ou sa théologie vient-elle cautionner des idées préétablies sur la polis ?L'étude ira de la liberté indi ...
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Avant-Propos Préface de Bernard Cottret Avertissement Liste des abréviations Introduction générale
Première partie LA VIE PRIVÉE / mariage et divorce
Introduction Chapitre I L'interprète 1. — La conception de l'homme dans ses rapports avec Dieu 2. — L'Ecriture 3. — L'herméneutique scripturaire 4. — La dichotomie Loi / Evangile 5. — La primauté de la loi évangélique 6. — Conclusion Chapitre II Le mariage 1. — L'importance de la question 2. — L'institution matrimoniale dans l'Angleterre du 17e siècle 3. — La définition miltonienne du lien conjugal 4. — Conclusion Chapitre III Le divorce 1. — Une seule définition pour de multiples implications 2. — Les cas de divorce dans l'Angleterre du 17e siècle 3. — Le défi miltonien 4. — Conclusion Chapitre IV Ce grand Argument 1. — L'ineptie de l'interdiction du divorce 2. — Le littéralisme du droit canon 3. — L'indispensable charité 4. — De la nécessité du divorce pour incompatibilité d'humeur 5. — Conclusion Chapitre V L'accord 1. — Le postulat 2. — L'exégèse de Dt 24, 1-2 3. — L'exégèse de Mt 19, 3-9 4. — L'incroyable réconciliation des Textes 5. — Conclusion Conclusion de la première partie
Deuxième partie LE PROBLÈME DE LA CULTURE éducation et liberté de la presse
Introduction Chapitre I L'éducation 1. — L'intérêt de Milton pour le sujet 2. — Les carences du système éducatif 3. — Le cursus de l'Académie miltonienne 4. — La nature du parcours éducatif idéal - conclusion Chapitre II La liberté de la Presse 1. — Le rapport de l'Areopagitica à l'Ordonnance du 14 juin 1643 2. — Les 4 notions cardinales de l'Areopagitica a - le libre arbitre b - la vertu c - la vérité d - la liberté chrétienne 3. — De la défense d'une liberté civile à l'apologie des libertés religieuses 4. — Le rejet de la censure 5. — La manoeuvre miltonienne — Conclusion Conclusion de la deuxième partie
Troisième partie LA CAUSE ECCLÉSIASTIQUE
Introduction Chapitre I Ecclésiologie 1. — L'itinéraire miltonien 2. — La souveraineté exclusive de l'Ecriture 3. — L'épiscopalisme déclaré anti-chrétien 4. — D'un presbytérianisme modéré à un Indépendantisme extrême 5. — Conclusion Chapitre II Les deux glaives 1. — Nouvelles perspectives ? 2. — L'intervention de l'Etat dans le domaine ecclésiastique 3. — L'intrusion de l'Église épiscopale dans le domaine séculier 4. — Conclusion Conclusion de la troisième partie
Quatrième partie LE GOUVERNEMENT DE L'ETAT
Introduction Chapitre I La théorie du pouvoir 1. — La maladie du politique 2. — Le jure divino des rois 3. — La position miltonienne 4. — De l'origine de l'institution politique 5. — La conception miltonienne de l'autorité politique 6. — Les rapports de la loi divine à la loi naturelle 7. — La réinterprétation biblique 8. — Conclusion Chapitre II Le tyrannicide 1. — La hardiesse miltonienne devant la duplicité presbytérienne 2. — Que le châtiment suprême pour Charles Ier est exigé par la nature, la morale et la justice 3. — Que l'Ecriture épouse une logique identique 4. — Que la loi des nations l'enjoint également 5. — Conclusion Chapitre III La République 1. — Condamnation de l'absolutisme royal 2. — Le gouvernement des Juges 3. — Sa conformité avec l'esprit de l'Evangile 4. — Avis à la majorité du peuple anglais 5. — Les institutions politiques de l'Angleterre du XVIIe siècle 6. — La réforme politique miltonienne 7. — Que sa minorité dirigeante émane d'une logique théologique 8. — Conclusion Conclusion de la quatrième partie Conclusion générale Appendices Sur le Mariage - Les Statuts de l'Université de Cambridge de 1570 - La Liberté de la Presse en Question — La Réforme ecclésiastique — Le Procès de Charles Ier — Extraits du De Doctrina Christiana Index des Citations bibliques Chronologie des Œuvres miltoniennes (tableau synoptique) Bibliographie Index thématique Table des Illustrations
John Milton (1608-74), formidable poète avec le Paradis perdu, fut aussi un prosateur hors pair. À l'époque de la révolution anglaise, il rédige une série de pamphlets qu'il voit néanmoins comme l'" oeuvre de sa main gauche ", où il couvre les divers champs de la liberté : liberté religieuse, liberté personnelle ou domestique, liberté civile.Ce livre se propose d'analyser les mécanismes fondamentaux de la pensée miltonienne, l'influence mutuelle de la théologie, définie comme " l'étude de l'Écriture ", et du politique, au sens large d'organisation de la Cité. Les exemples ou principes scripturaires exploités par Milton servent-ils d'argumentaire à sa politique ? Et / ou sa théologie vient-elle cautionner des idées préétablies sur la polis ?L'étude ira de la liberté individuelle à la liberté politique. Milton privilégie-t-il la théologie lorsqu'il se penche sur la vie privée pour prouver que le divorce se justifie en cas d'incompatibilité d'humeur ? Quand il aborde le problème culturel, qu'il s'agisse de préconiser " une éducation libérale et généreuse " ou de défendre la liberté de la presse, d'acquérir ou de transmettre le savoir, Milton cherche-t-il seulement une base théologique afin de soutenir un projet politique ? Quand il traite la cause ecclésiastique pour affirmer son antiprélatisme ou prôner la séparation des deux sphères, Milton s'appuie-t-il sur des arguments strictement théologiques jusqu'à dégager l'Église du politique ? Enfin, au moment où il envisage le gouvernement de l'État, sa théorie du pouvoir érigée sur le salut du peuple, son apologie du tyrannicide ou son républicanisme avéré dans " une démocratie frugale & autonome ", marquent-ils la fin d'une logique théologique au profit d'une argumentation politique ? Cela ferait de Milton, héritier de l'humanisme de la Renaissance, le précurseur des philosophes du siècle des Lumières.