" Y a des bourrés de la nuit pour les chercheurs? " Tel est notre premier contact abrupt avec un service d'urgence d'un hôpital général parisien. Trois ans d'immersion dans des hôpitaux ont permis de comprendre pourquoi des spécialistes du soin échouent à inclure dans leur clinique des patients qui manifestent une jouissance peu conciliable avec les représentations que les soignants se font d'un vrai malade.A l'impossible désignation et traitement par la clinique routinière se substitue alors une prise en charge disciplinaire qui prend parfois des allures punitives. Cet ouvrage consiste à analyser les logiques et mécanismes qui s'appliquent, dans l'urgence, aux patients alcooliques.S'appliquer n'est cependant pas s'imposer. Le traitement réservé à ces patients ne peut se comprendre qu'à considérer que la discipline est une dynamique résultant de la confrontation entre un dispositif et des subjectivités dont l'issue ne peut être déterminée a priori.Assujettissement, menace, écoute, du côté du soignant; soumission, résistance, compromis, du côté du patient, telles sont les configurations possibles entre les acteurs de la prise en charge et les sujets du soin.L'approche clinique privilégiée dans cet ouvrage, alliant ethnographie, sociologie et psychanalyse, a précisément permis de reconstituer les dimensions sociales et psychiques qui font de l'urgence, pour les patients et les soignants qui les prennent en charge, un moment éminemment politique.Présentation des auteursOdile Piriou, maître de conférences, sociologue, psychologue clinicienne et psychanalyste, Centre d'études et de recherches sur les emplois et les professionnalisations (CEREP), Université de Reims Champagne-Ardenne; [email protected]érôme Thomas, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication, Centre d'études et de recherches sur les emplois et les professionnalisations (CEREP), Université de Reims Champagne-Ardenne; [email protected]