Les perspectives féministes connaissent depuis une vingtaine d'années un développement considérable dans le champ académique anglo-saxon. Si les analyses en termes de genre sont désormais connues du public français, l'idée de care – mot habituellement traduit par "soin, attention, sollicitude" – n'a pas trouvé un accueil aussi évident. Les questions triviales posées par le care – qui s'occupe de quoi, comment ? – font appel à une anthropologie différente comprenant dans un même mouvement la vulnérabilité, la sensibilité, la dépendance. Elles mettent en cause l'universalité de la conception libérale de la justice, installée en position dominante dans le champ de la réflexion politique et morale, et transforment la nature même du questionnement moral.
Les perspectives féministes connaissent depuis une vingtaine d'années un développement considérable dans le champ académique anglo-saxon. Si les analyses en termes de genre sont désormais connues du public français, l'idée de care – mot habituellement traduit par "soin, attention, sollicitude" – n'a pas trouvé un accueil aussi évident. Les questions triviales posées par le care – qui s'occupe de quoi, comment ? – font appel à une anthropologie différente comprenant dans un même mouvement la vulnérabilité, la sensibilité, la dépendance. Elles mettent en cause l'universalité de la conception libérale de la justice, installée en position dominante dans le champ de la réflexion politique et morale, et transforment la nature même du questionnement moral.