Chacun à sa manière, les articles réunis dans ce volume sont des " vagabondages " dans l'espace et dans le temps à la recherche d'une pensée médicale grecque que les Latins ont honorée en lui donnant une nouvelle vie occidentale; par la méthode appliquée, ce sont plus précisément des " voyages philologiques ", la philologie étant le commun dénominateur de l'ensemble. Terme ésotérique et redouté par les étudiants, la philologie n'a pas toujours eu les faveurs de l'imaginaire collectif, évoquant parfois une érudition dépassée et inutilement élitiste. Qualifiée de discipline auxiliaire de l'histoire, la philologie n'est pas une science exacte qui fournirait toujours des réponses assurées, elle est plutôt une simple technique dont les résultats varient au cas par cas: pour ...
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Avant-propos Sophie Conte et Valérie Wampfler Prolegomena Agnellus de Ravenne et les maîtres alexandrins Nouvelles remarques sur les commentaires à Galien de l'école médicale de Ravenne Rhétorique de la Nature dans le premier galénisme alexandrin Traductions médicales gréco-latines (VIe-XIIe siècle) L'Ippocrate latino tardoantico: qualche esempio di bilinguismo imperfetto I traduttori greco-latini dell'Articella e i loro lettori Prolixité galénique et concision salernitaine : le cas de Barthélemy Rayonnement de la pensée grecque dans l'Occident médiéval La polemica sulle dottrine galeniche da Alessandria a Salerno Les avatars du sommeil chez les médecins : théories et définitions Présence de Boèce dans la diuisio scientiarum de Maurus de Salerne Le pouls : doctrines antiques et médiévales La science du pouls : textes d'initiation et commentaires (vie-xiiie siècles) La visita medica con Glaucone (Gal., Loc. Aff., V, viii) e la deontologia dell'inspectio pulsus tra le varianti di un trattato salernitano Divagation littéraire Chrysippe, Galien et la Médée de Sénèque Index des manuscrits
Chacun à sa manière, les articles réunis dans ce volume sont des " vagabondages " dans l'espace et dans le temps à la recherche d'une pensée médicale grecque que les Latins ont honorée en lui donnant une nouvelle vie occidentale; par la méthode appliquée, ce sont plus précisément des " voyages philologiques ", la philologie étant le commun dénominateur de l'ensemble. Terme ésotérique et redouté par les étudiants, la philologie n'a pas toujours eu les faveurs de l'imaginaire collectif, évoquant parfois une érudition dépassée et inutilement élitiste. Qualifiée de discipline auxiliaire de l'histoire, la philologie n'est pas une science exacte qui fournirait toujours des réponses assurées, elle est plutôt une simple technique dont les résultats varient au cas par cas: pour l'Antiquité et le Moyen Âge c'est l'étude de la parole écrite, sur papyrus ou parchemin ou papier. Le philologue se pose devant le document écrit avec beaucoup de respect et d'honnêteté intellectuelle: avant d'en comprendre et vérifier les contenus par une lecture le plus possible exacte, il doit situer la genèse du texte étudié dans son lieu et dans son époque; l'étape suivante consiste à éclairer les causes qui l'ont produit et parfois à s'interroger sur les raisons de son succès. Les voyages philologiques qui, partant de la Grèce antique d'Hippocrate (Ve s. av. J.-C.) et de Galien (iie de notre ère), nous conduisent dans l'Italie médiévale de l'école de Salerne (XIIe s.) et dans l'Europe des Universités, montrent bien à quel point les cheminements de la science médicale ont été diversifiés et multiformes: suivre ces parcours permet de reconstruire au fil des siècles la formation d'un savoir qui, remarquable par sa qualité et ses proportions, dans plusieurs cas, demande encore à être découvert dans la tradition des manuscrits.