La fondation de Cluny, le 11 septembre 910, par le duc Guillaume le Pieux et son épouse Engelberge, puis l'important rayonnement de ses abbés ouvrent un nouveau chapitre de l'histoire de l'Église et de la société en Occident. Les moines bénédictins étaient alors investis d'une véritable fonction sociale et toute étude du monachisme à l'époque féodale conduit à s'interroger de manière large sur l'organisation de la société et des pouvoirs, comme sur les productions matérielles et culturelles. En 2010, le XIe centenaire de la fondation de l'abbaye fut l'occasion d'explorer ces différentes dimensions, dans le cadre de plusieurs colloques, en redonnant toute sa place à l'institution ecclésiale dans la structuration de la société, au cours d'une ample séquence chronologique, ...
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Le monachisme et les transformations de l'institution ecclésiale
Moines, évêques et chanoines : recompositions et rivalités
Le monachisme réformateur entre " culte " et " culture "
Monachisme et dispositifs visuels
Le monachisme et l'émergence de la société féodale
Traditions carolingiennes et horizon royal : espace clunisien et royaume de Bourgogne
Émergence de la société féodale : dominium ecclésial, monachisme et encadrement des hommes
Cluny dans le contexte monumental des Xe-XIe siècles
Construire aux Xe-XIe siècles
Les fouilles de Cluny : état des lieux
L'espace monumental des moines réformateurs
La fondation de Cluny, le 11 septembre 910, par le duc Guillaume le Pieux et son épouse Engelberge, puis l'important rayonnement de ses abbés ouvrent un nouveau chapitre de l'histoire de l'Église et de la société en Occident. Les moines bénédictins étaient alors investis d'une véritable fonction sociale et toute étude du monachisme à l'époque féodale conduit à s'interroger de manière large sur l'organisation de la société et des pouvoirs, comme sur les productions matérielles et culturelles. En 2010, le XIe centenaire de la fondation de l'abbaye fut l'occasion d'explorer ces différentes dimensions, dans le cadre de plusieurs colloques, en redonnant toute sa place à l'institution ecclésiale dans la structuration de la société, au cours d'une ample séquence chronologique, depuis la fin de l'Empire carolingien jusqu'à la grande réforme de l'Église des XIe-XIIe siècles. L'ouvrage se déploie en trois volets. Une première partie est consacrée au monachisme comme facteur de transformations de l'Église sur son versant institutionnel, comme dans ses productions culturelles. La deuxième partie s'intéresse au rôle des moines dans l'émergence du monde féodal, aux dispositifs idéologiques et sociaux mis en forme par une institution monastique qui était à la fois une église et une seigneurie, à travers un tour d'horizon qui prend en considération les réalités régionales, de la Bourgogne jusqu'au Sud et à l'Ouest de l'ancienne Gaule. La troisième et dernière partie rend compte de la dimension monumentale que prit l'Église alors que se recomposaient les configurations spatiales et territoriales. Les contributions de ce volume permettent ainsi de rompre avec une histoire clunisienne longtemps aspirée par le seul " grand Cluny " des années 1000-1150 et de dépasser les apories des discussions sur le " tournant de l'an Mil " pour revenir à la chronologie longue du " premier âge féodal " de Marc Bloch.