Que peut-on prendre du corps pour le consommer à des fins médicales, scientifiques ou personnelles, et dans quelles conditions ? Qui a le droit d'en décider pour la collectivité, en ce temps de profondes mutations de la technologie biomédicale ? C'est cette double question que la bioéthique pose à la sociologie et que l'auteur examine ici. Le contrôle sur la manière dont chacun peut disposer de son corps et de celui d'autrui est alors le fait d'un arbitraire social qui existe au travers des traits sociaux de ceux qui sont chargés de le proférer. À partir d'une enquête attentive rapportant les rhétoriques bioéthiques, notamment celles du Comité consultatif national d'éthique, aux identités sociales et professionnelles de leurs auteurs se dessine une topographie sociale d ...
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Que peut-on prendre du corps pour le consommer à des fins médicales, scientifiques ou personnelles, et dans quelles conditions ? Qui a le droit d'en décider pour la collectivité, en ce temps de profondes mutations de la technologie biomédicale ? C'est cette double question que la bioéthique pose à la sociologie et que l'auteur examine ici. Le contrôle sur la manière dont chacun peut disposer de son corps et de celui d'autrui est alors le fait d'un arbitraire social qui existe au travers des traits sociaux de ceux qui sont chargés de le proférer. À partir d'une enquête attentive rapportant les rhétoriques bioéthiques, notamment celles du Comité consultatif national d'éthique, aux identités sociales et professionnelles de leurs auteurs se dessine une topographie sociale des gardiens du corps.