Les Auvergnats de Castille

Renaissance et mort d'une migration au XIXe siècle
Rose DUROUX
Date de publication
24 juillet 2018
Résumé
Le talent de ces migrants est d'avoir établi un système de compagnies familiales adaptables aux besoins des zones d'accueil, bourgade isolée au fond de La Mancha ou rue populeuse de la capitale. L'Espagne est restée au XIXe siècle un pays préindustriel; les Auvergnats peuvent donc y poursuivre les activités de leurs ancêtres, boulangers-meuniers ou marchandsdrapiers.Malgré l'esprit de retour, leur adaptation aux besoins locaux fait merveille: au milieu du siècle dernier ils ont, à Madrid, le monopole de la boulangerie avec les Galiciens et, dans les villages, des bazars florissants qui servent de pivot à des tournées de colportage. La vente à crédit ne va pas sans quelque spéculation.Des filières durables sous-tendent la vie de ce microcosme. Sa cohésion profonde réside ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 24 juillet 2018
ISBN 9782845167520
EAN-13 9782845167520
Référence 122574-37
Nombre de pages de contenu principal 400
Format 17 x 24 x 2.2 cm
Poids 855 g

Prologue

Introduction

Première partie : La mise en place de la colonie

Chapitre I : L'implantation de la colonie auvergnate en Castille du XVe au XVIIIe siècle

Le mouvement migratoire vers l'Espagne et ses causes
- Une vocation ancienne
- Motifs d'attraction de l'Espagne

Présence des Auvergnats en Castille
- Les villages de province
- Madrid

L'immigration vue par les Espagnols
- Les lois visant le commerce français
- Le phénomène de rejet social

Chapitre II : L'essor commercial des sociétés auvergnates dans la seconde moitié du XVIIIe siècle

La décantation
- Évolution quantitative et qualitative
- De l'homme de peine à l'homme de commerce

L'affirmation de la présence cantalienne dans la boulangerie madrilène
- État de la boulangerie madrilène
- Place occupée par les Cantaliens

La dispersion des marchands dans les villages castillans
- Éviction urbaine
- Statut des compagnies

Le silence littéraire

Chapitre III – La fracture : les guerres franco-espagnoles (1793-1814)

Le choc des guerres
- La guerre de l'an II
- La guerre de 1808-1814

Les retours
- L'accueil de Madrid
- L'accueil des villages de Nouvelle-Castille

Chapitre IV : La nouvelle colonie auvergnate du XIXe siècle, approche statistique

Importance et qualification des Auvergnats face aux autres Français
- Le contrôle des entrées en Castille par le Consulat de France
- Tableau statistique
- Part de chaque département dans l'immigration française en Castille
- Localisation comparée des Français de Castille

Place de la Castille dans l'immigration cantalienne en Espagne
- Le contrôle des sorties du Cantal par la préfecture : intérêt et limites des données offertes par les registres des passeports
- Les choix migratoires au seuil du xixe siècle (Période An IV-1808)
- Évolution des lignes de force (Période 1850-1875)
- Aboutissement des tendances (Période 1902-1916)

Composition de la colonie cantalienne de Nouvelle-Castille
- La double appartenance du Cantalien
- Identification de l'immigrant

Deuxième partie : L'organisation commerciale

Chapitre V : La percée des boulangers meuniers

Les insuffisances de la boulangerie madrilène
- Considérations sur la panification
- L'Auvergnat et le pain
- Le manque de boulangerie à Madrid
- Raisons des lacunes de l'industrie du pain

La place des Cantaliens dans la boulangerie madrilène
- Nombre de tahonas auvergnates
- Production des boulangers auvergnats
- Montant des redevances

Implantation des Cantaliens dans la ville
- L'espace urbain au XIXe siècle
- Localisation des boulangeries cantaliennes
- Insertion des Cantaliens dans les rues de Madrid

La tahona… être au four et au moulin
- Évolution des conditions d'installation
- Le logement en dehors de la tahona
- Quelques considérations sur les boulangeries de province

Les hommes
- Statistiques générales
- Le personnel d'une tahona
- Coexistence des immigrants cantaliens et galiciens dans une tahona auvergnate
- Hiérarchie et promotion
- Les patrons

La défense des intérêts
- Les provisions de blé
- La clientèle
- Les rapports avec la municipalité
- La corporation des boulangers

Le virage de 1898 : l'abandon progressif
- Le marasme économique
- Les revendications ouvrières
- Retraites et reconversions

Chapitre VI : La stratégie des marchands drapiers

Le cadre et les hommes
- Les carences du réseau commercial dans les villages castillans
- Les sociétés cantaliennes au XIXe siècle
- Environnement économique et social

L'organisation de la maison de commerce
- Description de la tienda
- Les méthodes

Une carrière de marchand
- La promotion
- La qualité de vie

Un long succès commercial
- La rigueur
- L'art de la vente
- Les facilités de paiement

Le sentiment des Castillans

La fin d'une tradition
- La plasticité de la tienda
- Le minimum vital
- La désagrégation des réseaux

Chapitre VII : Quelques francs-tireurs

Les potiers d'étain

Les maquignons

Les chiffonniers

Troisième partie : Le contrat social

Chapitre VIII : Les conventions orales et écrites de l'association

Le contrat

Les causes d'achoppement
- L'alternance des chefs
- Les défections et les substitutions
- L'irruption de la femme
- Le mouvement perpétuel

Chapitre IX : L'unité culturelle et morale. Les connivences implicites

Entraide et convivialité
- Le voyage en groupe
- Le soutien
- Les loisirs

Les cadres fondamentaux
- La famille
- Douce France !
- La distanciation religieuse et politique

Conclusion générale

Sources et bibliographie
Sources
Liste des abréviations
Bibliographie

Annexes : Destins et généalogies exemplaires

Index des patronymes
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des planches photographiques

 

Le talent de ces migrants est d'avoir établi un système de compagnies familiales adaptables aux besoins des zones d'accueil, bourgade isolée au fond de La Mancha ou rue populeuse de la capitale. L'Espagne est restée au XIXe siècle un pays préindustriel; les Auvergnats peuvent donc y poursuivre les activités de leurs ancêtres, boulangers-meuniers ou marchandsdrapiers.Malgré l'esprit de retour, leur adaptation aux besoins locaux fait merveille: au milieu du siècle dernier ils ont, à Madrid, le monopole de la boulangerie avec les Galiciens et, dans les villages, des bazars florissants qui servent de pivot à des tournées de colportage. La vente à crédit ne va pas sans quelque spéculation.Des filières durables sous-tendent la vie de ce microcosme. Sa cohésion profonde réside dans le mimétisme culturel de ses membres: les archives familiales en font foi. Il était temps de recueillir les derniers témoignages. Ils éclairent les zones d'ombre: on devine, grâce à eux, combien les succèsdu groupe occultent les innombrables échecs individuels.

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