L'ouvrage réunit les contributions de vingt-et-un chercheurs qui, à partir de matériaux amazoniens, andins ou mésoaméricains, s'interrogent sur les contraintes pesant sur la production des dialogues. Les analyses portent sur des cas concrets d'interaction, dans une multiplicité de contextes, tant cérémoniels que quotidiens : dialogues entre chamanes et esprits, ethnologues et informateurs, missionnaires et néophytes, hommes du commun et chefs, gendres et beaux-parents, invités et hôtes. On y voit — on y entend, grâce aux nombreux textes cités en langues — la scène de ménage derrière la prière officielle, le signal du défi dans un échange courtois, les grincements interprétatifs dus à des conceptions incompatibles de la discussion ; on y apprend pourquoi les voies royale ...
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L'ouvrage réunit les contributions de vingt-et-un chercheurs qui, à partir de matériaux amazoniens, andins ou mésoaméricains, s'interrogent sur les contraintes pesant sur la production des dialogues. Les analyses portent sur des cas concrets d'interaction, dans une multiplicité de contextes, tant cérémoniels que quotidiens : dialogues entre chamanes et esprits, ethnologues et informateurs, missionnaires et néophytes, hommes du commun et chefs, gendres et beaux-parents, invités et hôtes. On y voit — on y entend, grâce aux nombreux textes cités en langues — la scène de ménage derrière la prière officielle, le signal du défi dans un échange courtois, les grincements interprétatifs dus à des conceptions incompatibles de la discussion ; on y apprend pourquoi les voies royales de l'ivresse et du rêve imposent un suffixe aux verbes de la narration, et même comment le mésusage d'une particule grammaticale dans le discours d'un dignitaire a des conséquences politiques drastiques. Envisagé dans sa globalité, le livre montre que l'activité dialogique, contrainte par des universaux d'interaction et culturellement construite, ne s'étudie efficacement qu'en conjoignant les apports théoriques de l'ethnologie et de la linguistique.