Pour l'humanité

La Ligue des droits de l'homme de l'affaire Dreyfus à la défaite de 1940
Emmanuel NAQUET
Date de publication
28 août 2014
Résumé
La Ligue des droits de l'homme, dont l'auteur propose ici la première histoire globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue, selon Léon Blum, " un monument constitutif de la République " par sa pérennité et son audience, rassemblant jusqu'à 180 000 membres, au-delà même de l'Hexagone, et intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle forme une organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de médecins, de syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus de la République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des trajectoires, de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les histoires du Droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la Justice et des justices se superposen ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 28 août 2014
ISBN 9782753533240
EAN-13 9782753533240
Référence 118004-53
Nombre de pages de contenu principal 688
Format 16.5 x 24 x 5.1 cm
Poids 1214 g

Préface de Pierre Joxe

 

De " l'Affaire par excellence " (Jean Psichari) aux droits de l'homme. Du modéré Ludovic Trarieux au jaurésien Francis de Pressensé (1894-1914)

  • Au commencement était l'affaire Dreyfus… La genèse, la fondation et la confirmation de la Ligue des droits de l'homme avec Ludovic Trarieux (1894-1903)
  • Entre poussée politique et crise. Le virage d'une présidence socialiste avec Francis de Pressensé à partir de 1903
  • Pour une France pacifique et civilisatrice dans une Europe armée, éclatée et opposée

La LDH à la recherche d'un entre-deux de l'engagement politique (1914-1932)

  • La Ligue des droits de l'homme, la Grande Guerre et ses échos (1914-1932)
  • Les ambivalences de la Ligue des droits de l'homme dans l'entre-deux-guerres
  • Réforme de l'État, sauvegarde de la démocratie, crise et justice sociale

L'échec d'un modèle d'engagement face aux totalitarismes et à la montée des tensions nationales et internationales dans les années trente ?

  • Comment plaider l'avenir de l'Homme dans la Cité ?
  • En guise d'épilogue

Postface de Serge Berstein

La Ligue des droits de l'homme, dont l'auteur propose ici la première histoire globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue, selon Léon Blum, " un monument constitutif de la République " par sa pérennité et son audience, rassemblant jusqu'à 180 000 membres, au-delà même de l'Hexagone, et intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle forme une organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de médecins, de syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus de la République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des trajectoires, de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les histoires du Droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la Justice et des justices se superposent. Sa vision et sa participation à l'État de droit et à l'État-providence, par un syncrétisme projeté dans une République à revivifier, l'incitent en effet à condamner la police des mœurs et la peine de mort, à penser la justice militaire, la syndicalisation et le droit de grève, les assurances sociales, mais aussi l'équité fiscale, la démocratie, la laïcité. Ainsi cherche-t-elle à prolonger la révolution des droits de l'Homme, proposant et infléchissant des réformes, continuant donc l'affaire Dreyfus, événement fondateur et modèle d'engagement responsable. Mais les guerres et les dictatures la poussent également à réfléchir et à agir pour la paix et les peuples. De fait, elle formalise un pari d'union politique avec le Front populaire qu'elle annonce et initie, non sans difficultés quand il faut assumer, au lendemain du traité de Versailles et face à la montée des tensions en raison du nazisme et de la guerre d'Espagne, pacifisme et antifascisme. Cette articulation sur le politique la fait transcender le statut de simple groupe de pression pour devenir une scène de la demande civique: elle œuvre à la socialisation des citoyens, entre le vote et les partis, devenant l'un des pôles structurants de l'écosystème républicain dans l'entre-deux-guerres. Reste qu'elle laisse alors en suspens des questions (droits des " indigènes " et place des femmes dans la Cité par exemple), révélant les limites d'une promesse humaniste, émancipatrice et universaliste, entre les principes et le possible.

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