Si, à l'origine, les maladies du corps et de l'esprit possédaient chacune leur autonomie, si elles connurent ensuite au 19e siècle un rapprochement conduisant à la neuropsychiatrie, la déflagration de mai 1968 contribua à les isoler de nouveau. L'émergence des sciences cognitives, et d'un esprit radicalement interdisciplinaire, a fait éclater ces replis dogmatiques.C'est bien là l'esprit des neurosciences cognitives, où l'émotion et la cognition constituent deux phénomènes tellement rapprochés et intriqués que leur séparation, si elle peut garder un intérêt au niveau de l'enseignement de la pratique, n'a plus de sens au niveau de l'identification des mécanismes physiopathologiques. Leurs moyens d'investigation sont les mêmes, qu'il s'agisse de l'imagerie cérébrale, de l ...
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Introduction par Roland Jouvent et Georges Chapouthier Christophe Savariaux, Coriandre Vilain, Monica Baciu, Christian Abry, Pascal Perrier, Jacques Lebeau, Christoph Segebarth – Réorganisation du conduit vocal et réorganisation corticale de la parole : de la perturbation aux lèvres à la glossectomie. Études acoustiques et IRMf Marie-Noëlle Metz-Lutz – Développement des capacités verbales à la suite d'une aphasie acquise de l'enfant Liliane Sprenger-Charolles et Willy Serniclaes – Une nouvelle explication phonologique de la dyslexie : données comportementales et de neuroimagerie Michel Habib – Corrélats linguistiques, cognitifs et neurologiques de la dyslexie : aspects théoriques et applications rééducatives Élisabeth Bacon – Contribution des recherches en psychopharmacologie à la compréhension du fonctionnement de la mémoire normale et pathologique : effets d'une molécule amnésiante sur le phénomène du " mot sur le bout de la langue " Florence Thibaut – Étude génétique des marqueurs de vulnérabilité dans la schizophrénie, par Christine Deruelle – Perturbations de la reconnaissance des visages : l'exemple des syndromes neuro-développementaux Michèle Fabre-Thorpe et Muriel Boucart – Vision périphérique des objets, performances et niveau de conscience : une application à la dégénérescence maculaire liée à l'âge, par Martine Hausberger et Jean-Émile Gombert – Perception, plasticité et vie sociale : les apports d'un modèle animal Philippe Oberling et Sebastien Carnicella – Élaboration d'un modèle de psychose délirante chez le rat ayant une validité théorique Valérie Camos et Pierre Barrouillet – ADAPT : un modèle asémantique, développemental et procédural du transcodage des nombres de leur forme verbale vers leur forme en chiffres arabes
Si, à l'origine, les maladies du corps et de l'esprit possédaient chacune leur autonomie, si elles connurent ensuite au 19e siècle un rapprochement conduisant à la neuropsychiatrie, la déflagration de mai 1968 contribua à les isoler de nouveau. L'émergence des sciences cognitives, et d'un esprit radicalement interdisciplinaire, a fait éclater ces replis dogmatiques.C'est bien là l'esprit des neurosciences cognitives, où l'émotion et la cognition constituent deux phénomènes tellement rapprochés et intriqués que leur séparation, si elle peut garder un intérêt au niveau de l'enseignement de la pratique, n'a plus de sens au niveau de l'identification des mécanismes physiopathologiques. Leurs moyens d'investigation sont les mêmes, qu'il s'agisse de l'imagerie cérébrale, de la génétique cognitive, de la modélisation, voire de la cognition sociale. On verra dans cet ouvrage une illustration répétée de l'intrication de ces deux disciplines lorsqu'il s'agit de s'intéresser aux dysfonctinnements qu'elles étudient l'une et l'autre. C'est bien ici le mérite du programme Cognitique d'avoir su fédérer des communautés à l'origine isolées pour créer une nouvelle mouvance de recherche.