De nombreux travaux ont étudié, depuis plus de vingt ans, la réalité, les modes de vie, les ressources, les émergences des élites locales de l'Italie péninsulaire, de la République jusqu'au Haut-Empire, et de leurs rapports avec le pouvoir central. Est ainsi venu le temps de s'interroger sur la pertinence du terme même d'élites, désormais adopté dans toutes les langues, souvent associé à un adjectif qui le précise, pour désigner des groupes sociaux qui, peut-être, ne méritent pas tous un tel qualificatif. Pour parvenir à visualiser toutes les "facettes" des élites, l'horizon des études s'est élargi, à la fois sur le plan géographique et chronologique (parcours du Moyen-Orient aux Colonnes d'Hercule) et à des incursions diachroniques, à la fois en amont et en aval, de la protohistoire au monde contemporain. Le volume, riche en contributions multiples, permet de répondre à cette interrogation sous-jacente : le mot polymorphe, "élites", est-il pertinent ou ne faudrait-il pas préférer celui de "notables" ?