Tirage au sort et politique dans la Suisse d'Ancien Régime

Histoire d'une technique électorale oubliée
Aurèle DUPUIS
Date de publication
12 octobre 2023
Résumé
En 1714, craignant la mise en place d'une " oligarchie invivable " dans la ville de Bâle, huit pasteurs proposent l'usage du tirage au sort pour l'attribution des charges politiques. Quatre ans plus tard, cette proposition est acceptée et sera utilisée jusqu'à la fin du siècle.Intensivement employé dans trois cantons suisses (Bâle, Berne et Glaris) au cours des 17e et 18e siècles, le tirage au sort constitue un outil de lutte contre les manipulations électorales et de gestion des conflits entre les familles dominantes. Loin de son usage démocratique dans la Grèce antique, on observe ainsi dans la Suisse d'Ancien Régime une utilisation de cette technique à des fins de stabilisation et de régulation des élites politiques en place. Par la suite, le XIXe siècle voit l'impos ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
29.90 €
Ajout au panier /
Actuellement Indisponible
Date de première publication du titre 12 octobre 2023
ISBN 9782889305537
EAN-13 9782889305537
Référence 126879-87
Nombre de pages de contenu principal 264
Format 15.6 x 22.5 x 0 cm
Poids 450 g

Remerciements .

Introduction .

1. Les axes de l'étude et les questions centrales . . .

2. Les cas suisses de tirage au sort en politique :

un objet inédit dans la littérature académique .

3. Faire l'histoire d'une pratique politique . .

4. Cadre théorique et hypothèses

Charges politiques et réussite économique .

L'élection, le lieu de la conflictualité politique .

Première hypothèse : La vie politique est dirigée par une volonté d'obtenir une part individuelle des ressources collectives de l'État

Deuxième hypothèse : Le tirage au sort – en tant que moyen de redistribution des privilèges collectifs – favorise un consensus parmi les gouvernants et constitue un outil de régulation et de stabilisation du pouvoir en place . .

Troisième hypothèse : Le tirage au sort a également été repris par les couches inférieures de la population dans une optique égalitaire à la fin du XVIIIe siècle (toujours en tant que moyen de redistribution monétaire) .

5. Sources utilisées . . .

Chapitre 1 Tirage au sort et politique dans la Suisse d'Ancien Régime : une pratique commune et répandue .

1.1 Corruption, cooptation familiale et manoeuvres électorales .

1.2 Les cas suisses d'Ancien Régime . . .

1.3 Les trois foyers étudiés : Glaris, Berne et Bâle . .

Conclusion du premier chapitre

Chapitre 2 Les fonctions politiques du tirage au sort dans trois républiques suisses (XVIIe-XVIIIe siècles) .

2.1 Diminuer les dépenses des familles dominantes dans les cantons à Landsgemeinde .

2.1.1 La volonté de lutter contre les pratiques : les mesures institutionnelles . . .

2.1.2 Gérer les sommes investies dans les pratiques électorales .

2.1.3 Éviter " l'appauvrissement " des familles dominantes .

2.1.4 Première fonction politique : diminuer les sommes investies dans les pratiques par les familles dominantes

2.2 Corriger la cooptation familiale dans la ville de Berne

2.2.1 Tirer au sort les baillis pour pacifier les relations .

2.2.2 L'emploi du lexique de la morale .

2.2.3 Deuxième fonction politique : lutter contre les manœuvres électorales pour corriger la cooptation familiale .

2.3 Éviter " une oligarchie invivable " dans la ville de Bâle .

2.3.1 La nécessité de réformer la procédure électorale

2.3.2 Le plaidoyer de huit magistrats bâlois en faveur du sort

2.3.3 L'autorité et la pérennité de la république en ligne de mire .

2.3.4 Troisième fonction politique : lutter contre les manipulations électorales pour rompre avec une logique oligarchique

Conclusion du chapitre 2 .

Chapitre 3 Aristocratie distributive : le tirage au sort dans les procédures électorales

3.1 Sort distributif et usages politiques .

3.2 Tirage au sort et élection dans la ville de Berne .

3.3 L'ordonnance sur le sort dans la ville de Bâle .

3.3.1 Particularités et reprises externes .

3.3.2 " Une imitation améliorée " d'une méthode vénitienne ?  

3.4 L'usage du tirage au sort dans la Landsgemeinde de Glaris .

3.5 Trois caractéristiques des procédures électorales .

3.5.1 La proposition d'un nouveau rituel

3.5.2 Mettre en avant l'impartialité .

3.5.3 Complexité et rationalité : la variété des modes d'élection .

3.6 Le concept d'aristocratie distributive .

Conclusion du chapitre 3 .

Chapitre 4 Stabilisation et consensus politique : les effets symboliques et structurels du tirage au sort

4.1 Consensus et légitimité politique .

4.1.1 L'acceptation de la défaite par le sort

4.1.2 Renforcer la légitimité des acteurs

4.2 Tirage au sort et répartition des charges politiques .

4.2.1 Cooptation familiale dans le canton de Glaris

4.2.2 Une diminution des tensions dans la ville de Berne ?  

4.2.3 Une ouverture relative du pouvoir dans la ville de Bâle .

Conclusion du chapitre 4 .

Chapitre 5 Loterie politique dans le canton de Glaris : tirage au sort et assemblée du corps électoral (1789-1798) .

5.1 Le moment de la redistribution matérielle

5.2 La reprise du tirage au sort par les citoyens de l'assemblée

5.3 La suppression du principe de l'élection : Le Kübellos à Glaris (1791)

5.4 La revente des charges obtenues par tirage au sort

Conclusion du chapitre 5

Conclusion générale .

Une pratique politique commune et répandue .

Stabilisation et régulation des familles dominantes .

Les multiples sens d'une même pratique politique

La disparition du tirage au sort : corriger l'ouverture du droit de suffrage par l'élection ? .

Bibliographie .

Sources manuscrites .

Sources imprimées .

Littérature secondaire .

Annexes .

Tables des figures .

En 1714, craignant la mise en place d'une " oligarchie invivable " dans la ville de Bâle, huit pasteurs proposent l'usage du tirage au sort pour l'attribution des charges politiques. Quatre ans plus tard, cette proposition est acceptée et sera utilisée jusqu'à la fin du siècle.Intensivement employé dans trois cantons suisses (Bâle, Berne et Glaris) au cours des 17e et 18e siècles, le tirage au sort constitue un outil de lutte contre les manipulations électorales et de gestion des conflits entre les familles dominantes. Loin de son usage démocratique dans la Grèce antique, on observe ainsi dans la Suisse d'Ancien Régime une utilisation de cette technique à des fins de stabilisation et de régulation des élites politiques en place. Par la suite, le XIXe siècle voit l'imposition du principe de l'élection. Dans un monde où la prise de décision collective repose de plus en plus sur la raison, le tirage au sort devient inadapté et disparaît progressivement des institutions politiques, aussi bien en Suisse que dans les démocraties représentatives européennes.Cet ouvrage traite de ces différents cas d'utilisations du sort en politique dans la Suisse d'Ancien Régime et analyse les raisons de l'instauration puis de l'abandon d'une telle technique. L'histoire oubliée de cette pratique politique montre à quel point ces petites républiques helvétiques ont représenté des laboratoires politiques exceptionnels et permet aussi, par contraste, d'expliquer l'absence du tirage au sort dans les systèmes représentatifs que nous connaissons aujourd'hui.

Recommandations

Ajouter un partenaire

1. Structure

2. Réprésentant légal

3. Convention

4. IBAN

* champ obligatoire
* champ obligatoire
* champ obligatoire
* champ obligatoire

Ajouter une personne

1. Personne

Ajouter une entreprise

1. Structure

2. Réprésentant légal

* champ obligatoire
* champ obligatoire