Information et opinion publique à Toulouse à la fin du Moyen Âge

Xavier NADRIGNY
Collection
Mémoires et documents de l'École des chartes
Editeur
École nationale des chartes
Date de publication
13 janvier 2014
Résumé
Information et opinion publique: ces mots peuvent paraître anachroniques pour la période médiévale. Pourtant, l'étude des comptes et des délibérations de Toulouse invite à nuancer fortement ces idées reçues. Dans un contexte de guerre récurrente et de pression fiscale accrue, la gestion de l'information devient une priorité fondamentale pour le gouvernement urbain. Une information officielle, communiquée par messagers et ambassadeurs, permet de solliciter la clémence et la protection du roi; en ville, les crieurs publics font connaître au peuple les ordres royaux et municipaux. Les sources mettent en évidence un système d'information vertical et hiérarchisé, où à l'ordre venu des gouvernants répond le droit de requête des gouvernés. La transmission de ces messages pèse ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
39.00 €
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Crédit
Date de première publication du titre 13 janvier 2014
ISBN 9782357230385
EAN-13 9782357230385
Référence 116692-95
Nombre de pages de contenu principal 504
Format 16 x 23.5 x 3 cm
Poids 770 g

Remerciements

Préface

Sources et bibliographie

Introduction générale

Chapitre liminaire. Toulouse, entre honneur urbain et loyalisme royal

I. Cité et bourg, gens du roi et gens d'église à Toulouse
II. Toulouse dans le royaume de France et dans l'église
III. Marchands et chevaliers, fraction dominée de la classe dominante ?
IV. Toulouse face à la guerre
V. L'identité toulousaine
VI. Les capitouls, dirigeants officiels de la ville

Première partie. Les sources de l'information

Introduction
Chapitre premier. Les registres de délibérations municipales
I. histoire des registres de délibérations
II. La mise par écrit des registres de délibérations
III. La fonction des procès-verbaux des délibérations
Chapitre 2. Les documents comptables
I. Les conditions de réalisation des documents comptables
II. histoire archivistique des documents comptables
III. La fonction des registres de comptabilité et la sélection des informations
Conclusion

Deuxième partie. L'information populaire

Introduction
Chapitre premier. La rumeur
I. Cerner la rumeur
II. La rumeur, information critique contre les pouvoirs
III. Messianisme et critique du pouvoir : Jeanne d'Arc dans la rumeur toulousaine
Chapitre 2. La révolte
I. récit des révoltes toulousaines
II. Fonction critique des révoltes
Chapitre 3. L'information officielle. Cri public et organismes de consultation populaire
I. Le cri public
II. Les organes de consultation populaire
Conclusion

Troisième partie. L'information municipale

Introduction
Chapitre premier. Les délibérations municipales
I. Le Conseil de ville : un cadre propice à l'expression libre des opinions ?
II. Libertés et contraintes dans le discours des délibérations
III. Pouvoirs critiqués, pouvoirs épargnés
Chapitre 2. Les messages extérieurs. Messageries et négociations
I. La mission des informateurs
II. Le statut des informateurs
III. informateurs et représentation
Chapitre 3. Étude du champ sémantique de la nouvelle à Toulouse à la fin du Moyen Âge
I. Le champ sémantique de la nouvelle dans les documents comptables
II. Le champ sémantique de la nouvelle dans les procès-verbaux des délibérations
III. Bilan : définitions de " novelas "/" noelas " et de nova
Conclusion

Conclusion générale

Annexes
Annexe 1. Recherche sur la hiérarchie sociale à toulouse à la fin du Moyen Âge
Annexe 2. Pièces justificatives
Annexe 3. Figures

Information et opinion publique: ces mots peuvent paraître anachroniques pour la période médiévale. Pourtant, l'étude des comptes et des délibérations de Toulouse invite à nuancer fortement ces idées reçues. Dans un contexte de guerre récurrente et de pression fiscale accrue, la gestion de l'information devient une priorité fondamentale pour le gouvernement urbain. Une information officielle, communiquée par messagers et ambassadeurs, permet de solliciter la clémence et la protection du roi; en ville, les crieurs publics font connaître au peuple les ordres royaux et municipaux. Les sources mettent en évidence un système d'information vertical et hiérarchisé, où à l'ordre venu des gouvernants répond le droit de requête des gouvernés. La transmission de ces messages pèse lourdement dans les finances urbaines et représente une part notable des débats du Conseil de ville.Mais l'information peut aussi échapper aux pouvoirs et, par la rumeur populaire ou le secret des délibérations, véhiculer une critique des autorités à même de dégénérer en révolte. Ces informations révèlent alors des opinions qui, loin d'être soumises ou passives devant le pouvoir, sont capables de le remettre en question au nom de principes jugés légitimes. Parmi ceux-ci, la sacralité royale imprime au cours de la période une marque de plus en plus forte sur les comportements et les discours. La déférence envers le roi sacré prend davantage la forme du tabou respectueux que de l'amour filial et sincère. Elle oriente ainsi la teneur des messages, qui tendent à épargner le roi pour accuser des pouvoirs ou des personnes de substitution. Dans ce face-à-face permanent avec l'opinion, les capitouls, principaux magistrats de Toulouse, sont en première ligne: ils sont non seulement confrontés aux injonctions pressantes de la royauté, mais aussi à une population exigeante, qui réclame un gouvernement fondé sur le bien commun et la justice.Le cas toulousain permet ainsi une réflexion renouvelée sur la question de la domination et de la communication politique entre gouvernants et gouvernés à la fin du Moyen Âge.Xavier Nadrigny, docteur en histoire, agrégé d'histoire et ancien élève de l'École nationale des chartes, enseigne en classes préparatoires.

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