Contextes
Textes
Berthold Auerbach – Ivo, le petit prêtre, 1843. Traduit de l'allemand par Cécile Gauthier ;
Dmitri Grigorovitch – Le Village, 1846. Traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard et Luba Jurgenson ;
Božena Nemcová – Bára la sauvageonne, 1856. Traduit du tchèque par Eurydice Antolin ;
Études critiques
Hans Otto Horch – Auerbach et ses Histoires villageoises de la Forêt-Noire ;
Anne Coldefy-Faucard – L'invention du moujik ;
Luba Jurgenson – La représentation du moujik dans la littérature russe : quels enjeux ?
Dalibor Dobiáš – Bára la sauvageonne de Božena Nemcová, récit de la vie paysanne.
Postface
Cécile Gauthier – Entre marge et centre, réalité et idéalisation : le récit villageois en tension autour de 1848.
Bibliographie sélective
Index
La littérature de veine régionaliste n'a pas toujours bonne presse, qu'elle soit considérée comme mineure et périphérique, ou comme passéiste, voire conservatrice. Cette assimilation hâtive méconnaît le terreau humaniste et libéral dans lequel le genre du récit villageois a vu le jour dans les années 1840. Afin de mieux saisir le caractère transnational de cette vogue littéraire, nous rassemblons dans ce volume des traductions de récits villageois européens: Ivo, le petit prêtre (1843) de Berthold Auerbach (auteur des célèbres Histoires villageoises de la Forêt-Noire), Le Village (1846) du Russe Dmitri Grigorovitch, et Bára la sauvageonne (1856) de la Tchèque Božena Nemcová.La forme modeste du récit villageois est trompeuse: elle masque une ambition sociale et esthétique qui conduit à le lire comme un laboratoire où s'écrit la nation, mais sur un mode critique, ainsi que l'illustre l'exemple fondateur d'Auerbach, écrivain allemand de confession juive, chantre de la Heimat incarnée par le microcosme villageois où s'élabore, entre union et dissensions, une communauté nationale travaillée par le divers.Ont contribué à ce volume:Anne Coldefy-Faucard est maître de conférences en littérature russe à Paris-Sorbonne, où elle enseigne la littérature russe et la traduction littéraire. Elle est traductrice et a publié une soixantaine de traductions (dont des œuvres de Gogol, Grossman, Soljénitsyne, Alexievitch).Dalibor Dobiáš, directeur du département d'études sur le xixe siècle à l'Institut de la littérature tchèque à Prague, est comparatiste et spécialiste des littératures slaves. Il a co-dirigé un ouvrage sur les Manuscrits de Dvur Kralové et Zelená Hora, et a co-édité les œuvres de Jirí Gruša.Cécile Gauthier est maître de conférences en littérature comparée à l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Elle a publié L'imaginaire du mot " slave " dans les langues française et allemande, entre dictionnaires et romans (Editions Petra, 2015).Hans Otto Horch est professeur émérite à l'Institut für Germanistische und Allgemeine Literaturwissenschaft, à l'Université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle, où il fut le premier à occuper, à partir de 1992, la chaire d'histoire littéraire consacrée à l'étude de la littérature et de l'histoire culturelle judéo-allemande.Luba Jurgenson est professeure en littérature russe à Paris-Sorbonne. Ses recherches portent sur la littérature du témoignage et la mémoire des violences ainsi que la littérature contemporaine. Elle a traduit, entre autres, Chalamov, Margoline, Guirchovitch, Lebedev.