Introduction. État de guerre, états de paix Chapitre premier. Sur la paix d'hégémonie, ou paix hiérarchique 1. La vision monarchique de l'ordre du monde 2. De la monarchie à la monocratie : la suprématie du plus fort 3. Vers une hégémonie de service : l'arbitrium rerum, ou suprématie juridictionnelle Conclusion : quelques jalons pour l'histoire d'un concept Chapitre II. Sur la paix d'équilibre, ou paix polycratique 1. Naissance d'une notion : de l'équilibre sécuritaire à l'équilibre antihégémonique 2. De l'équilibre antihégémonique à l'équilibre pacificateur bipolaire 3. La paix d'équilibre et la représentation multipolaire du monde : une adaptation difficile 4. La paix d'équilibre dans un monde d'États inégaux : comment fonctionne-t-elle ? Conclusion : quelques jalons pour l'histoire d'un concept Chapitre III. Sur la paix d'union politique, ou paix fédérative 1. Les précurseurs : pour une unité non hiérarchique de la Chrétienté 2. Penn, Saint-Pierre, Rousseau, ou de l'homogénéité des contrats et du problème qu'elle pose 3. Saint-Simon et ses épigones, ou du mariage entre paix fédérative et liberté politique Conclusion : quelques jalons pour l'histoire d'un concept Chapitre IV. Sur la paix de droit international, ou paix confédérative 1. De l'hétérogénéité des contrats, ou la solution kantienne 2. Fédération ou confédération ? Bref aperçu d'un grand débat du XIXe siècle 3. La consécration de la paix confédérative : la Société des Nations Conclusion : quelques jalons pour l'histoire d'un concept Chapitre V. Sur la paix de directoire, ou paix oligarchique 1. Naissance de l'idée directoriale : la paix pentarchique 2. L'idée de directoire européen au XIXe siècle 3. La consécration de la paix de directoire : l'Organisation des Nations Unies Conclusion : quelques jalons pour l'histoire d'un concept Conclusion. La quête du meilleur des mondes Bibliographie A. Sources B. Travaux
Au cours des quatre derniers siècles, les projets de pacification permanente de l'Europe, ou du monde entier, ont constitué un véritable genre littéraire. À un premier niveau, le plus superficiel, le livre offre une vue panoramique de ces projets, depuis le " Grand Dessein " attribué (faussement) à Henri IV jusqu'à la Charte de l'ONU, en passant par les propositions de William Penn, de l'abbé de Saint-Pierre, d'Emmanuel Kant, du comte de Saint-Simon et de tant d'autres, célèbres, moins connus ou oubliés. De règle, ces auteurs sont qualifiés, non sans condescendance, d'utopistes : à un deuxième niveau, le livre est une critique de cet usage paresseux, et les traite comme membres de la famille des réformateurs radicaux.Ayant dressé, chacun à son époque, un réquisitoire sans indulgence contre l'état existant des rapports entre les nations, ils en proposent une réorganisation profonde. Ennemis de l'ordre international établi - un désordre intolérable à leurs yeux -, ils se font les architectes d'un monde nouveau, le meilleur des mondes possibles, dont ils précisent le mode de construction. Si différents soient-ils, leurs écrits se prêtent à être classifiés en un petit nombre de catégories : à un troisième niveau, le livre est un essai typologique. Il suggère une conceptualisation du " système international parfait " qui comporte cinq grands modèles et permet donc de répartir l'ensemble des auteurs passés en revue dans cinq traditions intellectuelles, dont la plus récente est longue de deux siècles et la plus ancienne de sept.