Vers une recomposition culturelle du monde vitivinicole
Apporter avec l'ethnologie, l'anthropologie du tourisme, une contribution théorique et pratique à la diversité des approches disciplinaires qui participent à l'analyse de l'engouement actuel pour l'œnotourisme. Valoriser le lien entre patrimoine et œnotourisme qui s'articule sur les préoccupations actuelles pour le patrimoine (labellisations UNESCO, etc.), la préservation et la valorisation des terroirs, des paysages culturels, des traditions et des identités régionales, la montée en puissance des thématiques écologiques (environnement sain, vin nature, biodynamie, etc.). Témoigner des expériences régionales (Alsace, Bourgogne, Val de Loire, Charente -Cognac). Développer les perspectives à partir de la confrontation des expériences en matière de routes des vins, stuctures œnotouristiques, analyse de la consommation des vins à l'échelle régionale, nationale et internationale (Chine). Ouvrir la voie à de nouvelles approches des enjeux culturels et économiques qui gravitent autour de l'œnotourisme. Relancer les recherches en ethnologie régionale via l'intérêt accru pour le patrimoine et les traditions orales.
Dans l'histoire des civilisations, le vin a pendant très longtemps été considéré comme une affaire d'hommes. Les préjugés traditionnels, les superstitions et les stéréotypes ont exclu la femme de la filière vitivinicole ou les a reléguées aux tâches subalternes. À travers le temps et les pays, les femmes ont dû et doivent encore surmonter des critères de discrimination qui ne relèvent pas du rationnel pour s'imposer dans le milieu viticole et proposer une autre approche du vin.Dans ce livre, universitaires et professionnelles du secteur du vin croisent leur regard pour une analyse culturelle, sociologique et économique de la féminisation de la filière viti-vinicole.Dans une perspective interdisciplinaire et interculturelle chercheurs et professionnelles analysent la place et le rôle de la femme tant dans les pays producteurs (France, Italie, Espagne, Portugal, Californie), que consommateurs (Chine, Russie, Japon)
Écrire l'histoire d'un cru classé du Bordelais, n'est-ce pas se contenter de voler au secours d'une victoire déjà assurée? Sans doute. Mais quand cette histoire est exemplaire des continuités et des transformations séculaires du vignoble des Gravas de Bordeu, cet " espace matriciel de la viticulture bordelaise " pour reprendre les mots de Sandrine Lavaud, pourquoi la dédaignerait-on? D'autant que les monographies sur les grands domaines de Graves ne sont pas légion. Des tenanciers médiévaux de l'abbaye Sainte-Croix de Bordeaux dans cette paroisse Notre-Dame de Martillac, jusqu'à la renaissance des vingt dernières années sous la direction de Florence et Daniel Cathiard, le livre retrace l'évolution du bourdieu de Maujan, devenu maison de campagne des Douzon de Bourran à l'Époque moderne, puis propriété du sage et truculent personnage que fut Dufour Dubergier, maire de Bordeaux, " Roi d'Aquitaine ", inventeur du classement de 1855 et véritable créateur du vignoble actuel. Exemplaire des continuités et des transformations séculaires du vignoble de Graves, avons-nous dit, cette histoire ne saurait se passer de son contexte. Privilège des vins de Bordeaux, hiver terrible de 1709, oïdium, occasion ratée du classement de 1855, phylloxéra, etc. Heurs et malheurs des Graves de Bordeaux, qui n'ont rien à envier dans leurs plus belles réussites à la gloire médocaine. Smith Haut Lafitte en est une démonstration.
Après l'étude géographique du premier volume, Le cognac une eau-de-vie prestigieuse, une synthèse historique s'imposait pour montrer l'ancienneté de l'implantation viticole et les vicissitudes commerciales d'un produit d'exception : le cognac. Une eau-de-vie régionale presque banale qui, en quelques siècles, est partie à la conquête du monde et a réussi à s'imposer parmi les alcools les plus prestigieux.Au travers d'une exploration approfondie de l'histoire peu commune du cognac, l'auteur met en lumière le rôle important joué par des marchands étrangers dans l'essor des ventes d'eaux-de-vie et le travail remarquable effectué par des viticulteurs charentais. Durant des siècles, la contribution de puissantes dynasties familiales a aussi orienté son destin en favorisant les plantations et sa promotion commerciale, tout en faisant face à de multiples crises.Aujourd'hui, cette eau-de-vie s'identifie à une vieille cité marchande de la moyenne Charente. Elle est devenue un produit de luxe de la haute gastronomie française, sa notoriété est équivalente à celle du Champagne ou du Bordeaux.Gilles Bernard, professeur de géographie, a consacré la majeure partie de ses recherches à l'histoire de l'économie du Poitou-Charentes. L'étude du vignoble charentais reste son grand domaine d'investigation. Il est l'auteur de deux thèses, de nombreux ouvrages et articles universitaires concernant les vignobles du Centre-Ouest français. Il a publié en 2008, le premier tome, Le cognac une eau-de-vie prestigieuse, aux Presses Universitaires de Bordeaux.
À l'heure de la mondialisation, partout naissent ou renaissent des vignobles de qualité. Le Muscadet, vignoble situé au Sud de Nantes aux abords de la Loire, s'inscrit bien dans cette mouvance, tout en ayant de nombreuses particularités. La première, complètement ignorée jusqu'à présent, réside dans le fait d'avoir été un vignoble producteur d'eaux-de-vie renommées aux XVIIe et XVIIIe siècles. La seconde concerne la pluralité des dynamiques qui l'animent aujourd'hui: le vignoble nantais produit tout aussi bien de bons vins pour la grande distribution, via le négoce, que d'excellents crus de terroir. Enfin, les liens avec la ville de Nantes, longtemps déficients, tendent désormais à se renouer pour donner au vignoble davantage d'identité.Pour comprendre ces mutations, l'auteur s'est intéressé à l'histoire du vignoble dans la longue durée, depuis l'Antiquité. Il a également fait oeuvre de géographe, en s'intéressant à l'espace et notamment aux représentations qui animent les viticulteurs. De nombreuses cartes et photographies illustrent son propos. Loin de mener une étude classique de géographie, en partant du milieu naturel pour comprendre le vignoble, il a tout au contraire inversé la démarche. L'auteur part de la société vigneronne pour cerner le regard qu'elle porte sur l'espace, et ainsi analyser les freins et les moteurs qui régissent la nouvelle orientation qualitative du vignoble nantais.
Issu d'un colloque organisé en l'honneur du professeur Philippe Roudié, spécialiste de la géographie viticole, cet ouvrage illustre la nécessité de conférer au terroir toute sa dimension sociale. Fruit d'une longue histoire de distinction, le terroir doit être considéré comme un espace géographique complexe dont toutes les dimensions - naturelle, économique ou sociale - sont à prendre en compte.Afin d'assurer un avenir à cet espace pluriel, il convient de le " laisser vivre ", c'est-à-dire lui permettre toutes les adaptations nécessaires, tenir compte de sa complexité, mais aussi favoriser la mise en scène des lieux du vin et entretenir leur mémoire.Le terroir doit être envisagé à la fois comme un espace de développement local et une lecture géographique du Monde dont la gouvernance locale semble être la solution la plus efficace pour assurer sa pérennité.
Avec 1 200 000 hectares plantés en vignes, l'Espagne possède le plus vaste vignoble du monde et sa production moyenne, supérieure à 40 millions d'hectolitres, n'est dépassée que par celles de la France et de l'Italie.Les vins d'Espagne se caractérisent par leur diversité qui s'explique non seulement par les contrastes climatiques et pédologiques entre les différentes parties de la Péninsule, mais aussi par l'ancienneté de la culture de la vigne dans ce pays dont les habitants ont fait du vin un élément essentiel de leur civilisation.Cet ouvrage met en évidence l'originalité des vins d'Espagne, en retraçant tout d'abord l'histoire de la viticulture et du commerce du vin en Espagne depuis l'antiquité. Il décrit également, à travers une étude régionale, la situation actuelle des différents vignobles, en particulier de ceux dont les vins jouissent d'une appellation d'origine contrôlée. Il s'intéresse enfin à l'évolution de la production, de la commercialisation et de la consommation du vin en Espagne au cours des dernières décennies
Cet ouvrage est un hommage au professeur Philippe Roudié, éminent spécialiste de la géographie viticole bordelaise, dont le parcours scientifique permet de mesurer les évolutions extraordinaires qu'a connues la géographie depuis le milieu du 20e siècle.Afin de comprendre les fondements et le cheminement de sa pensée, les différents auteurs proposent de faire un point épistémologique sur l'ensemblen de son oeuvre. Sa production écrite témoigne d'un intérêt marqué pour la vigne et le vin, mais aussi pour la géographie historique, la géographie rurale et agricole et la géographie de la population. Chercheur et homme de terrain, Philippe Roudié s'intéresse à la géographie viticole aussi bien en Bordelais, que dans le reste du monde.À la croisée de différentes disciplines, entre géographie et histoire, l'oeuvre de Philippe Roudié interpelle tous ceux qui, de près ou de loin, s'intéressent à la géographie de la vigne et du vin.
Ce livre, première synthèse récente sur le cognac, fait le point sur l'une des eaux-de-vie les plus prestigieuses du monde, un produit d'exportation par excellence. Il tente de déterminer la place du milieu et des hommes dans la fabrication d'une eau-de-vie de grande notoriété. Les crises et les difficultés n'ont jamais entamé son rayonnement sur les hommes de tous les continents. Sa consommation marque souvent l'ascension sociale de populations des sociétés évoluées, le cognac entre ainsi dans la gamme des produits de luxe. Sa position commerciale remarquable comme le champagne attire les investisseurs et les grandes firmes mondiales. Il appartient ainsi à un domaine en mutations permanentes, ce qui n'est pas sans conséquences pour les deux départements charentais et ses habitants. Le cognac représente d'importantes entrées financières, il demeure un spiritueux de qualité de la haute gastronomie française.
Les régionalismes viticoles dans les Graves de Bordeaux
Acabailles gerbebaude pampaillet : les régionalismes viticoles dans les Graves de Bordeaux présente une étude sur une variété géographique du français dans un usage technique particulier : celui de la viticulture.À partir de relevés d'enquêtes menées dans la région des Graves de Bordeaux, il s'est agi de proposer, en fonction de sources linguistiques diverses, trois listes de termes viticoles utilisés par les viticulteurs rencontrés. La première liste, point central de ce livre, renseigne sur les régionalismes issus de formes occitanes gasconnes. Dans les deuxième et troisième listes figurent d'une part les régionalismes issus du français standard et, d'autre part, les termes viticoles utilisés en occitan gascon.Cet ouvrage contient également une présentation de la région viticole concernée ainsi qu'une description linguistique de la situation de contact occitan-français. Ce travail contribue en outre à questionner et à préciser la notion de régionalisme lexical à travers ici le domaine des technolectes.Dans une région viticole comme celle du Bordelais, le technolecte régional de la vigne est tout autant tributaire de la tradition que de la modernité.
Voici un livre sur le Médoc. Un de plus, est-ce bien nécessaire ? " Tout ce qui n'est pas bois et vignes en ce grand nom de Médoc, fait que je le considère avec admiration ", pensait déjà Stendhal. Cette fois, c'est avec la loupe de l'histoire que l'auteur examine le plus petit point de " la maille territoriale " – pour reprendre les mots de J.-C. Hinnewinkel dans son ouvrage sur Les Terroirs viticoles – qui commence avec le domaine du viticulteur, avant de s'élargir à la commune, puis au Médoc, au Bordelais, enfin.L'histoire du château Phélan Ségur est le résultat d'une triple conjoncture où s'entremêlent la gestion patrimoniale avisée d'une famille parlementaire bordelaise, la constance des propriétaires successifs à chérir leur vignoble, le génie propre du vigneron médocain, enfin, à lui faire produire son vin. C'est pourquoi, il est bien sûr question de vigne et de vin, mais presque autant d'art de vivre aux xviiie et xixe siècles, dans une campagne dont il était de bon ton de railler les rustres qui l'habitaient.Au moment où paraît ce livre, cette histoire rebondit puisque le dernier classement des crus bourgeois de 2003 vient d'être annulé. C'est assez dire que le point final de cet ouvrage n'a rien de définitif !
Filière et modèle viti-vinicole à Bordeaux, 1980-2003
L'évolution et la réorganisation des métiers du vin en Gironde sont déterminées par l'ancrage des activités viti-vinicoles dans un environnement technique, économique et sociétal en recomposition accélérée, et par la "globalisation". Cette nouvelle donne, conjuguée à la présence dans le Bordelais d'une forme a priori très locale d'organisation du vignoble et d'expression du vin, celle du "château", crée une situation inédite. Quels sont les rapports qu'entretiennent les attentes du consommateur, les exigences de la distribution moderne ou encore les dynamiques d'évolution et d'adaptation techniques de la filière avec le concept de "château" ? Quels sont les atouts et les handicaps du "château viticole" dans la nouvelle bataille mondiale des vins ? C'est à ces questions, abordées ici pour la première fois, que l'auteur tente de répondre.Dépassant les thèmes habituels de la littérature consacrée au vin de Bordeaux, cet ouvrage propose une approche nouvelle focalisée sur le concept de "château", symbole d'une véritable identité viticole bordelaise, et sur les transformations considérables de la filière vin girondine au cours des trente dernières années.