Dans un contexte de faible croissance générale de l'Europe occidentale, l'espace européen a connu, en trente ans, une ample redistribution de la puissance économique. Ces disparités sont à l'origine des tensions monétaires actuelles au sein de la zone euro. Deux grands ensembles se détachent. Les régions du coeur de l'Europe ont su résister à la désindustrialisation et à la concurrence des pays émergents. Plus récemment, les régions du Grand Ouest européen se révèlent être dynamiques et innovatrices. À l'inverse, les régions du Sud européen et les grandes métropoles enregistrent un chômage endémique. Pour expliquer ces disparités, il faut descendre à l'échelle micro-régionale, qui offre un pouvoir de résolution très supérieur aux chiffres collectés au niveau national. Ces données, une fois confrontées à des variables sociologiques, révèlent le poids de l'héritage historique sur le chômage des régions européennes.
Paul Berliet, entretiens avec un constructeur automobile
Paul Berliet accepte aujourd'hui de prendre la parole et de se prêter au jeu de l'entretien, sur ce qu'a été son rôle d'industriel. Ancien PDG de Berliet Constructeur Automobile, fort d'une histoire d'entreprise mouvementée, il nous fait approcher par une parole vive et alerte son cheminement en terme de prise de décisions et prise de risques. L'une et l'autre étant liées comme les deux faces d'un même objet, les exemplaires donnés nous montrent qu'il n'est pas toujours aisé d'agir. On perçoit au détour de ses choix et engagements, l'importance de l'éthique familiale, sa vision élargie de l'entreprise, les obstacles et contraintes, les doutes parfois mais le besoin d'aller toujours de l'avant, toujours plus loin.Les entretiens n'ont d'autre prétention que de mettre au jour la parole d'un industriel sur lequel on a beaucoup discouru mais qui jusque-là avait peu parlé. Notre objectif aura donc été de recueillir la parole de l'entrepreneur qu'il fut, regard intérieur, forcément subjectif d'une personnalité hors norme.
Quatre ans avant la fin de la guerre du Viêt Nam, la Suisse reconnaît le Nord Viêt Nam, cela bien avant la plupart des pays occidentaux. Pourquoi le gouvernement suisse agit-il avec un tel empressement, alors qu'il tardera encore plusieurs années à reconnaître la Corée du Nord et l'Allemagne de l'Est ?Pour comprendre les enjeux de cette décision, il faut remonter aux Accords de Genève qui mettent fin à la guerre d'Indochine et dont la Suisse fut l'État hôte. En fait, la diplomatie Suisse nourrit l'espoir d'accueillir une conférence de paix pour mettre un terme à la guerre du Viêt Nam.Il lui faut pour cela établir des relations diplomatiques avec Hanoi, l'ennemi de Washington. Mais l'embargo américain contre le Viêt Nam communiste contraint la Suisse à manœuvrer avec prudence, entamant un rapprochement à petits pas avec le régime du Nord, tout en préservant ses échanges commerciaux avec le Sud et surtout avec les États-Unis. Pour la Suisse, l'enjeu est important, puisque de nombreuses entreprises livrent à Washington des pièces d'horlogerie destinées à l'effort de guerre au Viêt Nam.Ce livre étudie les réflexions et les actions de la diplomatie suisse dans le cadre de la guerre du Viêt Nam.
Seules de tout le Pays de Neuchâtel, les communes du Landeron et de Cressier ne passèrent pas à la Réforme, créant ainsi un îlot catholique en terre protestante. Durant plus de trente ans, de 1530 à 1562, le cas du Landeron et de sa région est un " dossier " qui divise le comté de Neuchâtel et trouble les relations entre cantons suisses.Dans leur combat pour le maintien de leur foi, les habitants des deux communes peuvent compter sur le soutien de leurs combourgeois soleurois. L'identité landeronnaise, si particulière – châtellenie catholique dans un État protestant – remonte à ces années-là et à la protection de Soleure.Dans le cadre complexe d'une confédération où règne une paix précaire entre réformés et catholiques, le cas de la châtellenie du Landeron prend une importance sans commune mesure avec la réalité démographique et économique: cette enclave confessionnelle retient l'attention non seulement des réformateurs, Guillaume Farel en tête, mais aussi de personnages influents tels que FrançoisIer ou le duc de Guise.Menaces et prétentions juridiques du côté protestant, mesures de protection et argumentation contraire du côté catholique s'entrecroisent pendant une trentaine d'années. L'étude de ces rapports de force et de leur traduction en arguments juridiques présente un grand intérêt, d'autant que sont invoqués des principes comme la liberté de conscience ou le droit d'une communauté à garder sa foi.
Entre les décennies 1840 et 1930, l'Occident a assisté à l'essor d'un formidable mouvement de migrations internationales de masse, sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Les Européens ont, par millions, migré à travers les frontières de l'Ancien Monde et même traversé l'océan Atlantique pour peupler le Nouveau. Les États-Unis furent la destination privilégiée de ces hommes et de ces femmes, fascinés par ce nouvel Eldorado qu'on commença à appeler le " rêve américain ". Pour quelles raisons tant d'hommes et tant de femmes choisirent-ils l'exil, parfois de façon définitive ? Dans quelles conditions voyagèrent-ils ? Comment parvinrent-ils à s'enraciner dans les sociétés d'accueil ? Comment celles-ci considérèrent-elles ces nouveaux venus ? Quelles furent les réponses des pouvoirs publics, tant dans les pays de départ que d'arrivée, face à ce phénomène inouï qui remettait en cause les équilibres économiques, sociaux, démographiques et culturels traditionnels ?
A partir du XIXe siècle, l'hôtellerie parisienne devient une véritable industrie, portée par l'essor du tourisme et le développement des voyages, mais aussi par l'embellissement haussmanien, les Expositions universelles et les grands travaux de la Ve République.C'est dans ce contexte que naissent au XIXe siècle les grands palaces, le Meurice, l'Hôtel du Louvre, le Ritz, qui sont synonymes de luxe, mais qui sont aussi le banc d'essai de la modernité par l'introduction d'innovations comme l'ascenseur, le chauffage central, le téléphone, l'éclairage ou le gaz électrique.Le XXe siècle voit se développer les chaînes, chaînes de luxe, avec le groupe Taittinger, ou les chaînes bon marché avec les hôtels Formule 1.Ce livre retrace aussi l'histoire des fameux meublés et garnis, qui hébergent les ouvriers, les prostituées et les gens louches, rendus célèbres par le fameux film de Marcel Carné, Hôtel du Nord.