Après une première publication consacrée aux narrations auctoriales dans l'espace, ce deuxième volume issu du programme de recherche Obslit qui vise la création d'un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois livre une approche comparée et transfrontalière des relations et médiations qui se nouent entre les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Se fondant sur l'état de la question et des analyses de terrain, il contribue à repenser la notion de milieu littéraire et à donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes, à la croisée des études littéraires et des sciences sociales.
Lire des vies (2). L'approche biographique en lettres et sciences humaines et sociales
Dans la continuité de Lire des vies. Approches biographiques en lettres et en sciences humaines et sociales (Presses universitaires indianocéaniques, 2018), ce second volume explore la portée et les enjeux du biographique. Il encourage à investir ce domaine pour spécifier l'interrelation entre des variables microsociologiques et macrosociologiques, ainsi que les processus de médiation à l'œuvre; et ce, en articulant quête et enquêtes.La quête a trait au matériau biographique complexe d'une démarche artistique, d'une perspective autobiographique ou d'une trajectoire éditoriale. Elle concerne aussi des traces graphiques dont on veut comprendre le sens, l'assassinat d'une personnalité politique, le regard porté par un petit-fils sur son aïeul ou encore le portrait que dresse une réalisatrice de son grand-père au parcours sinueux…Les enquêtes font appel à des méthodes variées – entretiens, exploitation d'archives, analyses discursives ou socio-sémiotiques – sous un angle communicationnel, ethnographique, historique, littéraire ou sociologique.
Identités du chercheur et narrations en sciences sociales
Récit de soi et identité, l'articulation pourrait sembler rebattue tant la question a pu alimenter les études littéraires. Mais qu'en est-il lorsqu'on se penche sur la question dans les sciences humaines et sociales ? Si les récits de soi ont progressivement investi ce domaine, comment les chercheurs s'en sont-ils saisis ? Des expériences fondatrices des ethnologues aux récits de parcours intellectuels, toute une gamme de narrations trame un fait biographique qui interroge l'identité du chercheur à l'épreuve de ses objets, de ses positions et de ses prises de parole.L'ouvrage explore ces pratiques narratives dans diverses disciplines – anthropologie, art, littérature, sciences de l'information et de la communication, sociologie – et postures énonciatives. Les textes sont rassemblés autour de trois axes : " Se raconter : un ethos scientifique ? ", " Se raconter : un engagement public ? " et " Raconter son terrain : se raconter ? ".
Enseignement supérieur et numérique. Mondialisation, mobilités
La mondialisation et le développement du numérique, phénomènes majeurs des sociétés modernes, impactent également le domaine de l'enseignement supérieur. Massification et mobilités apparaissent ainsi comme des facteurs incontournables dans la transformation des systèmes éducatifs internationaux. Pour répondre à des objectifs d'efficience, d'égalité des chances et à des enjeux pédagogiques à nouveau émergents (comme la formation à distance ou hybride), les outils numériques sont toujours envisagés comme des moyens innovants mis à disposition du monde académique. Pour autant, dans un contexte international facilitant l'accès en ligne à de nombreuses ressources numériques mutualisées, leurs usages et appropriation locaux dépendent de facteurs variés: culturels, interculturels, cognitifs, motivationnels, pédagogiques, institutionnels. Telle est la réflexion générale qui guide cet ouvrage collectif.À travers ses quatorze chapitres, il présente des analyses et études de cas fondées sur des terrains variés et issus de plusieurs zones géographiques: Europe, Afrique, Canada, Océan indien. L'ouvrage est divisé en trois sections thématiques: l'appropriation du numérique et des dispositifs mondialisés, les mobilités en éducation, les usages locaux des outils numériques. Il offre ainsi des éléments de réflexion sur les enjeux de la massification et de la mondialisation dans l'enseignement supérieur, et le rôle actuel qu'y jouent les dispositifs et ressources numériques.
Narrations auctoriales dans l'espace public. Comment penser et raconter l'auteur ?
Ce premier volume s'inscrit dans le programme de recherche intitulé " Obslit " porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine), en étroite collaboration avec l'Université de Luxembourg et financé par le ministère de la Culture (Drac Grand Est) et l'Université de Luxembourg. Dans une approche comparée et transfrontalière, il repose sur la création d'un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois ayant comme objectif d'étudier les relations et les médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c'est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Mais au-delà des seuls territoires français et luxembourgeois, l'enjeu est de repenser, dans la continuité de travaux menés en sociologie et en littérature notamment, la notion d'auctorialité afin de montrer comment la fonction d'auteur, selon les espaces publics et les territoires, se caractérise par une mise en scène, des postures et une stratégie, c'est-à-dire une façon d'occuper une position en fonction de divers processus de création et de marqueurs institutionnels.
Les savoirs expérientiels en santé. Fondements épistémologiques et enjeux identitaires
Ces dernières années, les savoirs expérientiels ont suscité de nombreux travaux et manifestations scientifiques rassemblant aussi bien des chercheur·e·s, des patient·e·s, des associatif·ve·s que des acteur·rice·s sanitaires et politiques. Par des approches reposant sur des données empiriques et une démarche qualitative, voire ethnographique, cet ouvrage propose de saisir différents moments et modalités de la fabrication collective des " savoirs d'expérience " en santé. Malgré une littérature maintenant abondante sur le sujet, peu d'auteur·e·s traitent directement de ses dimensions méthodologiques et épistémologiques.On ouvre ici la boîte noire des savoirs d'expérience en prêtant une attention particulière aux modalités de leur élaboration, de leur validation et de leur reconnaissance par les différents acteurs impliqués, sans négliger les contraintes propres à chaque situation. Ancrées dans des disciplines variées – anthropologie, sciences du langage, sciences de l'éducation et sciences de l'information et de la communication –, les contributions permettent de documenter les formes tangibles des savoirs expérientiels en s'intéressant aux points de vues subjectifs des acteur·rice·s et aux pratiques situées de connaissance.
Face au développement d'un capitalisme informationnel dont les acteurs les plus visibles sont connus comme les " géants du web ", un autre modèle de partage de l'information et des connaissances tente de se structurer autour des sources ouvertes numériques – aussi désignées par les termes open educational resources, open courses, open licences, open edition, open data, open science… Dans le domaine éducatif, ce modèle concerne les contenus pédagogiques, le savoir scientifique et les dispositifs et environnements d'apprentissage. L'ouverture des sources numériques questionne aussi bien les stratégies des établissements d'enseignement que les dispositifs pédagogiques et les modalités d'apprentissage. Dans le secteur public en général, les données s'ouvrent progressivement aux citoyens et touchent des sphères sensibles telles l'information sur la santé ou l'environnement.Pour autant, le développement d'une politique de l'offre n'implique pas une appropriation spontanée par les publics visés, qu'ils soient enseignants, apprenants ou simplement citoyens. Ainsi ces ouvertures forment-elles le socle et le réceptacle d'un croisement de logiques d'acteurs, de l'expression de connaissances et compétences multiples et de discours experts ou profanes ayant de nombreuses conséquences en termes d'information et de communication.
Financement participatif. Les nouveaux territoires du capitalisme
Financer la culture sans intermédiaire, en donnant à tous les projets les mêmes chances de réussite: depuis une dizaine d'années, le crowdfunding est présenté comme le moyen qui permettra à la sagesse des foules de renouveler démocratiquement des industries en difficulté. Au-delà des discours prosélytes et laudatifs, les textes réunis dans cet ouvrage replacent le financement participatif dans les évolutions contemporaines du capitalisme. Par l'analyse des logiques d'intermédiation recomposées, des stratégies d'acteurs, des processus de légitimation ainsi que des politiques publiques, les auteurs interrogent le lien entre crowdfunding, communautés et expérience, l'économie politique du journalisme à l'heure du financement participatif, ses dimensions territoriales et patrimoniales, ainsi que les domaines dans lesquels il peut – encore ? – être considéré comme une alternative.
Les paroles militantes dans les controverses environnementales
Du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes au projet " Montagne d'or " en Guyane, du barrage de Sivens à l'oléoduc géant du Dakota du Nord, les contestations citoyennes se multiplient, et, autour d'elles, émergent toute une série d'acteurs qui élèvent leur voix en faveur des projets ou contre eux. Discours et contre-discours font de la parole publique un enjeu majeur des controverses environnementales.Ce volume explore et redéfinit les " paroles militantes " en abordant les controverses environnementales en tant que double processus: rhétorique et de publicisation. Il s'agit d'observer finement les logiques qui mènent les militants à élaborer leurs énoncés, les régimes de justification déployés, les enjeux et les effets de ces énoncés dans des arènes publiques. De quelle manière les arguments sont-ils construits? Quelles valeurs sont défendues? En quoi les paroles militantes sont-elles légitimées ou délégitimées dans l'espace public? Ces paroles sont également une façon de dire et raconter l'engagement individuel et collectif à partir de formes d'expression singulières (documentaires, témoignages, blogs, etc.). Les contributions réunies dans ce volume étudient les mises en récit des trajectoires militantes, retracent une archéologie de ces discours, et observent les pratiques narratives de personnes engagées dans les controverses environnementales à l'intersection des approches discursive, pragmatique, médiatique et anthropologique.
Lieux, littérature et médiations dans l'espace francophone
Issu d'une coopération transfrontalière sur la Lorraine des écrivains, ce volume cherche à saisir la littérature à la croisée des territoires, en s'interrogeant sur les rapports entre les lieux, la création et les médiations au sein de l'espace francophone. L'enjeu étant ici de combler un manque sur la question. Au-delà du périmètre régional, dans le sillage du spatial turn, il s'agit de rendre visible, en croisant études littéraires et géographie, les représentations des territoires et des médiations possibles entre espaces réels et espaces perçus, construits, imaginés par les écrivain.e.s. Cette poétique des interactions entre espaces humains et littérature entend montrer comment les lieux constituent une ressource matérielle ou idéelle pour la création et deviennent des espaces racontés. Ainsi du paysage à la ville, à la promenade, au gré des contributions, l'objectif central est-il d'examiner comment, via la littérature, " l'espace vécu " permet de déchiffrer le sens des lieux et constitue des modes d'accès au monde.
À la recherche des publics populaires (2). Être peuple
L'ouvrage explore la notion de public populaire et prolonge ainsi la réflexion engagée dans À la recherche des publics populaires (1). Faire peuple. Il propose un examen des publics populaires, tant dans leur composition que du point de vue de leurs membres : quelles sont leurs activités ? Quelles relations ces publics entretiennent-ils avec les " performances " qui les suscitent ? Comment leurs membres tirent-ils satisfaction de leur focalisation sur des objets communs ? Il s'agit aussi d'examiner les jeux d'identité des publics populaires. Leurs représentants se reconnaissent-ils dans les étiquettes qui leur sont apposées ? Comment les fans perçoivent-ils les (dis)qualifications dont ils font l'objet ? De quelle manière se perçoivent-ils individuellement, et les uns par rapport aux autres ? L'" être peuple " pose également la question des conditions de mise en place d'une intentionnalité collective de type populaire, objet de nombreuses discussions – savantes et profanes – lors des grands rassemblements des printemps arabes ou de janvier 2015 en France.Les textes sont rassemblés autour de deux lignes directrices. La première, " (re)constructions de publics ", est consacrée aux phénomènes de désignation et de qualification des publics populaires. Les variations expriment, de ce fait, les transformations culturelles de notre société. La seconde s'intéresse aux " performances "; elle analyse la dialectique entre l'identité externe au groupe – dans un rapport souvent complexe dû au supposé regard d'autrui – et son identité interne, origine de sa cohésion.
Au moment où les MOOC (massive open online courses) sont révélés par les médias et attirent l'attention des pouvoirs publics, le 9e colloque international TiceMed s'est focalisé sur l'usage des technologies numériques dans l'éducation. Selon une approche critique et prospective, les auteurs étudient les rapports entre les spécificités de ces dispositifs et leurs environnements institutionnels et culturels: quels changements peut-on envisager dans la manière d'enseigner ou de former? Quels sont les apports et limites des usages numériques? Avec la même réflexivité et en s'appuyant sur des études de cas dans l'enseignement secondaire et supérieur, il interroge aussi la dimension ludique, sa relation aux apprentissages ainsi que la place qu'elle pourrait occuper au sein des établissements de formation. Car le rôle de l'éducateur et des institutions scolaires est remis en question: les élèves et étudiants s'approprient les technologies contemporaines, notamment en se nourrissant de leurs usages personnels et en les recontextualisant dans leur environnement d'apprentissage. Avec le numérique, le jeu et le contexte d'usage ne sont donc plus uniquement dans les institutions, ils sont aussi en dehors et à la frontière des dispositifs.Pour traiter cette relation entre acteurs, institutions et numérique dans l'éducation, quatre thématiques sont retenues: l'analyse des dispositifs numériques et leur impact sur les méthodes pédagogiques; la prise en compte croissante mais contestée du jeu dans l'apprentissage; les enjeux de l'évolution de la formation universitaire et professionnelle par le numérique; le questionnement de la capacité des institutions à accompagner ces changements.