Dans ce volume, les auteurs s'interrogent moins sur l'essence de la peur de la mort que sur ses manifestations en l'appréhendant à travers quelques supports particulièrement significatifs. Il est ainsi apparu que la ligne dominante des textes et des documents iconographiques examinés est celle du désabusement et de l'ascétisme suscités par la peur de la mauvaise mort et des peines de l'enfer qui la prolongent. C'est ce que traduisent traités, sermons, oeuvres théâtrales, gravures, représentations picturales, etc. Ce sont là des manifestations diverses de la " pédagogie de la peur " utilisée par l'Église avec plus d'intensité après le concile de Trente, et avec plus de vigueur en Espagne - champion de la catholicité - qu'ailleurs. C'est par là que passait l'emprise religieuse et ecclésiastique sur les esprits, comme le mettent en évidence les textes publiés ici.
Afin de favoriser les points de convergence, la notion de métaphore a été envisagée comme transfert de sens du réel au figuré, quelle que fût l'optique adoptée. Le corps est ainsi l'objet d'une métaphorisation continue. Il peut être pensé en effet en tant que support des rapports politiques et sociaux, mais aussi des conceptions religieuses, cependant qu'il nourrit toute une série d'images littéraires. Ce sont ces divers aspects qui ont été examinés lors de cette rencontre, à laquelle ont participé, dans une optique interdisciplinaire, des chercheurs français et étrangers.
Étude d'un thème mettant en jeu le substrat même de la société espagnole du Siècle d'or avec ses conceptions et ses valeurs, avec les représentations symboliques correspondantes et les structurations littéraires auxquelles elles conduisent. Quatre axes cernent le sujet : Le corps vécu au quotidien, Le corps en crise, Le corps en fête, Contrôle social du corps.