L'eau, essentielle à la vie, est partout. Toutefois l'eau potable, essentielle aux hommes, n'est pas naturellement répartie là où ils s'agglomèrent. Puisque l'eau ne fait que circuler et se renouveler sans cesse, ils pensent être capables d'en maîtriser les cheminements. Mais qui a réellement le pouvoir sur l'autre? L'homme peut contrôler un territoire, mais durant un temps court. Tandis que l'eau a tout son temps pour façonner les territoires et nourrir tous les êtres vivants à sa mode. Avec le temps, aucun ouvrage humain ne résiste, pas plus que les reliefs naturels que l'eau courante dissèque. Même les littoraux évoluent avec le temps, en fonction des variations climatiques. L'eau se recycle naturellement, avec le temps. Toutefois, ce temps ne suffit pas à satisfaire les besoins des grandes agglomérations humaines. L'homme doit donc acquérir le pouvoir d'aider l'eau à se recycler plus vite.
Les mémoires humaines – celles de nos sociétés, des mémoires collectives et individuelles – sont en pleine mutation dans un monde en formidable accélération et en production de nouvelles connaissances. Ces mémoires plurielles peuvent-elles tout conserver, se faire à la fois témoins, souvenirs, ressources et réflexions de notre époque dans un monde lui-même en transformation? À cette question et d'autres, huit points de vue complémentaires apportent des éclairages actuels sur ces notions de mémoires. Ces regards scientifiques concernent l'histoire et la relation à notre passé, à son examen, son archéologie et ses enjeux modernes. Ils envisagent aussi notre mémoire humaine dans ses processus individuels grâce aux neurosciences et à la psychologie cognitive. De plus, les technologies actuelles de l'information interrogent les mémoires artificielles qui étendent notre mémoire humaine.
Image évocatrice, objet convoité, enjeu de pouvoir, la carte dessine le monde. Outre les géographes-cartographes, de nombreux chercheurs, stimulés par sa puissance de représentation, l'utilisent afin de répondre à quelques-unes des interrogations de la société actuelle. La diversité des points de vue, des regards et des usages scientifiques, par conséquent la multiplicité des questionnements, se combine à la profondeur historique des références en apportant au lecteur curieux du monde des éléments de compréhension spatiale de processus, de circonstances, d'événements et de concepts propres à l'humanité. La carte, vivante et mouvante, est un reflet de l'imaginaire et la représentation d'un réel. Depuis l'Antiquité, les représentations de la Terre instaurent des mondes successifs, en jouant avec la géométrie, les distances et les formes, les plans et les volumes. Inscrites dans le temps, les cartes intègrent les temps de la terre et des sociétés. De nouvelles cartographies réinventent le monde du XXIe siècle.
Quoi de plus banal que l'acte de manger… et pourtant, que l'on soit d'ici ou d'ailleurs, l'acte de manger est un acte hautement culturel, symbolique et social parce qu'il présuppose, avant même que la nourriture soit consommée, un véritable travail de mise en culture alimentaire, c'est-à-dire un travail matériel, social et culturel par lequel la communauté des hommes désigne ce qui est bon ou non à manger, les modalités par lesquelles ces biens nourriciers doivent être fabriqués, comment ils doivent être consommés (quand, où, avec qui) et pour quelles raisons (sanitaires, ludiques, politiques ou religieuses). Et, en la matière, n'en doutons point: l'Homo sapiens a inventé et continue d'inventer des formes variées de se nourrir qui sont autant de grammaires du manger nous permettant de comprendre combien manger est avant tout une manière de faire société.Cet ouvrage nous invite ainsi à un voyage dans la diversité des manières de manger, autrement dit dans la diversité des façons de faire société, ici et ailleurs, hier et aujourd'hui, entre jeunes et moins jeunes, seul, en famille ou entre pairs. Pour ce faire, il est construit en trois temps, de la terre à la table en passant par l'assiette, au prisme de trois grands thèmes qui intéressent les sciences sociales: l'innovation alimentaire, les goûts (et les dégoûts) et la commensalité.
Corps-esprit ou corps-machine, corps biologique ou corps social, autant d'objets aux contours flous. Le corps est de fait sujet de réflexions philosophique, scientifique ou religieuse depuis l'Antiquité, dont la question centrale reste : quelles sont les limites du corps ?Cet ouvrage collectif a pour objectif d'apporter une contribution multidisciplinaire sur le savoir du corps : ses facultés et son étendue, ses modèles et représentations. À travers des textes rédigés par des chercheurs, praticiens, philosophes, sont abordées de manière critique les questions relatives aux relations émergentes entre corps et esprit, à la possibilité de l'intelligence artificielle, à la portée des fabrication, augmentation ou réparation du corps, et aux constructions sociales des images du corps et leurs utilisations.Il apparaît que le corps est, peut-être, sans limites. Les avancées technologiques, scientifiques et médicales permettent et promettent de multiples et toujours plus nombreuses modifications et extensions du corps, tandis que robots et cerveaux artificiels sont de plus en plus sophistiqués et capables. Malgré l'avancée de nos connaissances, il n'apparaît pas de délimitation nette entre corps et esprit, conscience et pensée. Une frontière semble alors infranchissable : celle de notre capacité à élaborer de toutes pièces un corps pensant par soi, à soi.
L'évaluation envahit tous les champs de l'existence. La fièvre de l'évaluation interroge les pratiques évaluatrices dans des domaines très différents d'activités profondément humaines.Forte de son aura de rationalité, elle s'impose comme une contrainte dont les objectifs sont mal définis, et dont les finalités et les modalités de mise en œuvre ne peuvent être discutées. Elle devient alors une source d'inquiétude.Dans un premier temps, cet ouvrage revisite dans toutes leurs dimensions économique et sociétale la notion de valeur, fondement étymologique de l'évaluation, et celle de richesse. L'évaluation de l'art contemporain constitue alors une bonne articulation vers l'étude des enjeux de l'évaluation dans les champs du monde du travail, de l'éducation, et plus globalement dans ceux des impacts des technologies, des politiques publiques, des risques et de l'expertise.Ces exemples permettent de mener une analyse critique des approches quantitatives et normatives et d'aborder les questions essentielles des acteurs, des objectifs et des modalités de l'évaluation afin d'en appréhender les constances et les divergences. Finalement, cet ouvrage met en avant la nature profondément duale de l'évaluation des activités humaines : matérielle et économique ou spirituelle.