Les pratiques de médiation de la littérature de jeunesse, dans et hors de l'école, se diversifient. La littérature de jeunesse n'est plus seulement perçue comme un support pour l'apprentissage de la lecture, mais comme une expérience sensible: les livres pour la jeunesse sont les œuvres d'art les plus présentes dans l'environnement des enfants, et la lecture est leur principale pratique culturelle. Réunissant les contributions de spécialistes issus de plusieurs champs disciplinaires, ce livre explore la diversité des formes prises par la médiation du livre et de la lecture pour jeunes publics et aborde la question de la formation des médiateurs. Il est complété par les témoignages d'une médiatrice, de deux bibliothécaires et d'une libraire.
Généalogie du merveilleux suivie de L'écriture du merveilleux dans le théâtre jeunesse
Cet ouvrage sur le merveilleux au théâtre s'ouvre sur l'histoire de la notion depuis Aristote, en évoquant ses liens avec le hasard et le destin et les effets émotionnels qu'il provoque chez les spectateurs. Il parcourt les merveilleux païen, mythologique, chrétien, féerique, philosophique, géographique dans les œuvres dramatiques, puis plus spécifiquement à partir du XXe siècle, dans le théâtre pour enfants. La seconde partie permet, au travers de 108 pièces jeunesse de 29 dramaturges contemporains, de découvrir de nouveaux merveilleux qui vivifient l'écriture dramatique pour le jeune public.
Peut-on tout leur dire? Pour répondre à cette question, les contributeurs du livre affirment la puissance de la littérature jeunesse contemporaine. Sous différents prismes, leurs travaux explorent l'audace créative des œuvres qui s'adressent aux jeunes lecteurs. Organisé en cinq sections, l'ouvrage aborde dans un premier temps l'histoire éditoriale du champ littéraire jeunesse sous l'angle de la censure, dans une perspective comparatiste entre la France, les États-Unis et l'Allemagne. Puis, la discussion s'engage autour de l'enjeu actuel des désastres environnementaux: comment parler aux jeunes du monde en crise qui leur est légué? Comment éviter le biais moralisateur si souvent associé aux livres jeunesse " écolos "? Les contributions suivantes s'intéressent plus particulièrement aux voix adolescentes et aux parcours initiatiques qu'elles portent, tant dans le roman qu'au théâtre. À partir des représentations textuelles et imagées de la Shoah et de la guerre d'Algérie, la question de la transmission des événements historiques est ensuite étudiée à l'aune du concept de " mémoire collective ". Un dernier temps ouvre le débat sur les possibles implications sociétales de la littérature jeunesse, dans les luttes contre différentes formes d'invisibilisation, passées et actuelles.
La littérature de jeunesse ne cesse de se renouveler, tout comme les études qui s'y intéressent. C'est à une étape méconnue de l'histoire du livre pour enfants que s'intéresse cet ouvrage, à savoir ses enjeux évolutifs dans le discours communiste des années 1920 aux années 1970. S'appuyant sur les chroniques de la décennie des années 1960 qu'une revue pédagogique communiste consacre au livre pour enfants, l'ouvrage retrace les contextes politique, historique, scolaire et culturel qui expliquent le rôle attribué à la littérature enfantine, à visée essentiellement humaniste.
La série Les Six Compagnons, inscrite dans le genre du roman policier pour la jeunesse popularisé par les traductions des éditions Hachette (Le Club des Cinq, Alice, etc.) a proposé aux jeunes lecteurs des années 1960 une alternative à ces romans peu ancrés dans le réel. Cet ouvrage analyse le projet de l'auteur, la genèse et les caractéristiques de ce qui a constitué l'une des plus intéressantes séries policières françaises pour les enfants. Située dans son époque, populaire et réaliste, cette série propose un équilibre entre éducation et distraction, stéréotypie et innovation.
L'image joue un rôle fondamental dans la littérature de jeunesse, en particulier dans les genres graphiques: l'album, la bande dessinée et le conte (toujours illustré).Pour analyser le dialogue entre texte et image, cet ouvrage aborde différentes formes entre lesquelles les frontières sont souvent poreuses. De plus, chaque genre se décline en de nombreux sous-genres thématiques et formels.Cet ouvrage donne des repères pour mieux lire, comprendre, apprécier et enseigner les genres graphiques, longtemps considérés comme mineurs mais aujourd'hui plébiscités de l'école primaire à l'université.
La métamorphose semble revenue au premier plan dans les littératures d'enfance et d'adolescence, comme dans la culture populaire. Les vampires, loups-garous, hybrides et anges déchus sont les héros cathartiques des narrations contemporaines.Ce livre offre une réflexion panoramique et historique sur le champ de la littérature pour la jeunesse comme sur ses déclinaisons en images (mangas, films) et ses modes de réception particuliers (fan-fictions). Comme dans Pinocchio et dans les aventures d'Alice, le mythe contemporain continue à mettre en scène des questions cruciales en figurant des êtres qui changent, image de la croissance mais aussi de l'inscription dans une identité sexuée. Mais quels sont les enjeux de ce mythe en ce début de millénaire? Jusqu'à quel point se transforme-t-il?L'être métamorphosé n'est plus celui que l'on regarde mais un miroir de celui que l'on devient. Au prisme de ce thème, sont interrogés les rapports entre féminin et masculin, humain et non-humain, vie et mort, essence et artifice. Des classiques de la métamorphose aux figures et pratiques singulières de la période actuelle – de la culture sérielle au domaine littéraire –, les objets et questions envisagés ici mettent en lumière des mutations cruciales pour la compréhension d'un imaginaire contemporain.
Livre illustré, livre d'artiste, livre de dialogue, livre de peintre autant de dénominations pour désigner les œuvres dans lesquelles l'image est associée à la poésie. Or, ces images accompagnent également le plus souvent les publications pour la jeunesse relevant du genre poétique. Comment se construit la relation entre poésie et art (peinture, dessin, photographie, pastel…) dans ces livres à destination des jeunes lecteurs?Le présent ouvrage, issu d'une thèse de doctorat, analyse une production littéraire méconnue dans le domaine de la recherche: les livres de poème(s) illustrés, publiés en France, de 1995 à nos jours. Il envisage de cerner ce champ au sein des études scientifiques portant sur la littérature de jeunesse. À partir d'un vaste corpus d'œuvres préconisées à l'École, mais pas exclusivement, il propose également de définir une typologie prenant en compte l'apport de l'image à la poésie pour l'enfance et la jeunesse.Ce livre s'intéresse donc à la création poétique contemporaine (recueil et album-poème), ainsi qu'aux adaptations (anthologie et poème-album), en croisant les domaines de la littérature, de la sémiologie de l'image et de l'histoire de l'art.
Cet ouvrage s'inscrit dans le cadre de GENERATIO, programme quinquennal de recherche de la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine qui étudie la construction des jeunes générations en Europe du XIXe siècle à nos jours. Il fait suite à un premier volume portant sur les livres pour enfants publiés en France depuis 1945.Il s'agit ici d'interroger les représentations du genre à travers un éventail de contributions consacrées aux livres pour la jeunesse dans différents pays d'Europe depuis deux siècles. Cette contextualisation élargie invite à considérer la dimension paradoxale d'une littérature qui ambitionne d'abolir les frontières – de la "république de l'enfance" de Paul Hazard à IBBY – alors même que les contextes nationaux conditionnent fortement la production et la réception des livres, partant les représentations du masculin et du féminin.L'organisation de l'ouvrage ne se fonde ni sur une chronologie ni sur une répartition géographique, mais s'articule autour de trois axes pour aborder la question du genre: la mise en valeur du féminin, le poids des contextes, les phénomènes de sérialité. Il s'agit soit de porter un regard rétrospectif sur une production ancienne, parfois enfouie, et de la revisiter à la lumière des travaux récents sur le genre, soit de considérer les livres publiés aujourd'hui et le miroir qu'ils tendent au jeune lecteur. Qui sont les héros emblématiques: garçons et/ou filles? Que disent-ils des sociétés dans lesquelles ils s'inscrivent, de leur vision de l'enfance et de la construction d'une jeunesse?
Comme leurs aînés, les jeunes lecteurs apprécient les fictions historiques, les romans, les BD, les albums qui les plongent dans un univers révolu. Les collections en édition jeunesse se multiplient pour donner à lire le passé, comprendre le présent ou parfois simplement proposer des histoires dans lesquelles l'Histoire constitue un décor aux couleurs attrayantes. Fictions historiques pour la jeunesse en France et au Québec s'attache à décrire ce phénomène éditorial, littéraire et culturel. En s'appuyant sur des travaux portant sur la France et sur le Québec, cet ouvrage montre que la littérature jeunesse n'échappe pas aux conséquences économiques et culturelles de la mondialisation et qu'il existe bien des formes de fictions historiques communes. Pour autant, le contexte sociopolitique de production rend plus ou moins aisée l'évocation de certains pans du passé. Or, l'histoire et la mémoire participent, de manière particulièrement sensible, des constituants des consciences nationales. Ce livre s'inscrit au croisement de plusieurs domaines: littérature, histoire, histoire des arts, ou études culturelles. De l'Antiquité à Octobre 1970, des trappeurs aux héroïnes du Grand Siècle, de la mémoire de l'esclavage à celle de la guerre d'Algérie, les questionnements variés permettent d'appréhender les fictions historiques pour la jeunesse dans leur diversité.
L'ouvrage se propose d'étudier ce que signifie être une fille, être un garçon dans la littérature de jeunesse écrite et/ou publiée en France, de l'après-guerre à nos jours.Cette problématique pose la question du genre sexué et de sa conception dans le champ de la littérature de jeunesse de 1945 à nos jours. Le livre s'inscrit nettement dans la continuité des réflexions féministes théorisées par F. L'Héritier à la suite de S. de Beauvoir puis de celles plus générales de Bourdieu et d'E. Badinter.L'originalité de cette problématique est d'attirer l'attention sur le fait que ", quel que soit le cadre théorique retenu, c'est presque toujours la condition des filles qui retient l'attention des chercheurs. " Dès lors le but est clairement énoncé, il s'agira de rétablir un équilibre en étudiant autant que faire se peut à part égale les constructions sociales du masculin et du féminin dans littérature de jeunesse dans une période particulièrement propice à l'évolution des mentalités à partir d'événements qui font date comme la fin de la deuxième guerre mondiale et mai 1968.