Du relais de poste à l'hôtel, la topographie des haltes et des étapes a évolué au cours des siècles, avec la modernisation des moyens de transport, l'arrivée du chemin de fer et les progrès de la navigation. Est-il possible de construire l'histoire de ces territoires du quotidien, ces non-lieux à l'opposé de l'apparat du pouvoir politique?Proposer une géohistoire des havres précaires où le voyageur s'arrêtait quelques heures avant de reprendre son chemin, intéressé par son but et ignorant les noms des villes-étapes, tel est l'objet du présent ouvrage organisé en suivant la chronologie du XVIe au XXe siècle et par aire géographique, de Cuba au Chili, sans oublier le Mexique, le Pérou et l'Argentine. Sur les traces des premiers colons, des explorateurs naturalistes et des touristes amateurs de trekking, le lecteur découvrira une histoire inattendue de l'aménagement des territoires latino-américains et de la sociabilité avant l'avènement des échanges virtuels.Ce volume est le troisième d'une série de travaux collectifs sur l'histoire culturelle des mobilités en Amérique latine coordonnés par Isabelle Tauzin-Castellanos et l'équipe de latino-américanistes réunis dans le laboratoire de recherche bordelais AMERIBER.
Lorsqu'en 1951 fut découvert le gisement de Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques, nul n'imaginait encore l'importance des bouleversements à venir. Cet ouvrage, fruit d'un travail d'inventaire du patrimoine, ainsi que recueil des actes de colloque, retrace la métamorphose d'un espace agricole en bassin industriel, devenu le plus important d'Aquitaine et l'un des fleurons des combinats énergétiques français.
Le XIXe siècle est représenté par le chemin de fer et le bateau à vapeur. Ces symboles de la vitesse sont-ils emblématiques de tout le continent américain ? La réponse est complexe : Cuba fut le premier territoire hispanique qui accueillit le chemin de fer dès 1837. Les indépendances latino-américaines, la fragmentation des États et l'immensité des territoires retardèrent la conquête d'espaces très attractifs pour la Grande-Bretagne et les autres puissances du monde à la recherche de nouveaux marchés. Grâce à la publicité, l'Amériquecanalisa des contingents d'immigrants vers le Canada ou l'Argentine mais le maillage du territoire ne put être réalisé selon les chantres du modèle européen.Le présent ouvrage, rassemblant 25 contributions, invite le lecteur à une découverte du continent américain dans sa diversité par une approche scientifique qui s'inscrit dans la perspective de l'histoire sociale et culturelle, tout autant que politique et économique.
Cet ouvrage est le premier à s'intéresser spécifiquement au monde économique ultramarin français pendant la Seconde Guerre mondiale. Il le fait à partir du prisme des firmes insérées dans cet empire, qu'il s'agisse d'entreprises locales ou de compagnies métropolitaines voire étrangères actives en outremer. Le contexte de guerre implique pour elles, selon les territoires et leur évolution, à défaut en général d'occupation par les troupes de l'Axe, une rupture des liens traditionnels avec la métropole vichyste à la suite du blocus britannique, qui débouche souvent sur un ralliement plus ou moins tardif à la France libre et aux Alliés. La vie des entreprises est traitée à différentes échelles, aussi bien macro, méso (branches) que micro (monographies). La dimension sociale du sort des différentes catégories de travailleurs est également traitée.
Dans le cadre des Logiques Spatiales de l'Innovation, programme quadriennal de la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, cet ensemble des contributions propose une analyse sectorielle des dynamiques d'innovation, de la production à l'usage, du technologique à l'institutionnel. Les chercheurs, en étudiant les trois secteurs de l'agro-alimentaire, du textile et de l'aéronautique, s'interrogent : comment les processus d'innovation se sont-ils développés géographiquement ? Quelles sont leurs configurations spatiales ? Quelle est la place des transferts de technologie dans la constitution des systèmes d'innovation ? Cette problématique interroge à la fois l'histoire, l'économie, la géographie, la sociologie, la science politique et les sciences de l'information et de la communication.
Réseaux ferroviaires, réseaux électriques et régionalisation économique en France du milieu du 19e siècle au milieu du 20e siècle
Ce volume propose un parallèle historique entre le développement des réseaux ferroviaires et celui des réseaux électriques, de la première à la seconde industrialisation. À la fois infrastructures industrielles, services publics et grandes entreprises, les réseaux ont été simultanément le support de la croissance et de l'aménagement du territoire, les vecteurs privilégiés de l'intervention de l'État et le modèle de la spécialisation fonctionnelle.Cet essai analyse le rôle de l'organisation régionale dans le développement des réseaux ferroviaires et électriques en France et en Europe, décrit leurs logiques d'organisation spatiale, et explique comment les réseaux ont entraîné une unification des comportements des acteurs économiques et des populations des différentes régions françaises.En s'appuyant sur les travaux de François Caron (Large Technical Systems), l'auteur nous présente un point de vue synthétique sur les grands réseaux ferroviaires et électriques.
Conditions d'émergence et configurations multiples
Des chercheurs en sociologie, histoire économique, management et gestion des entreprises, sciences du sport et communication, ont confronté leurs travaux sur l'évolution de sports aussi divers que l'aviron à ses débuts, le rugby amateur ou professionnel, le football, la voile de compétition, le surf et les sports de glisse en Aquitaine, avec un grand crochet par la Martinique pour les compétitions de yoles martiniquaises... Ils examinent les conditions d'émergence et les multiples configurations que peut prendre l'innovation. Ils dégagent la morphologie des processus d'innovation également étudiés sous l'angle des politiques publiques territoriales et au sein d'associations sportives ou de clubs omnisports marqués depuis peu par des phénomènes de professionnalisation.
Lors de rencontres scientifiques en réseau, des chercheurs ont croisé leur compétence sur le champ de l'innovation, en focalisant leur réflexion sur les conflits générés par le déploiement des logiques spatiales de l'innovation. En effet, l'innovation n'intervient pas dans un espace désincarné mais structuré par des relations sociales, produites par une construction historique longue. Traitant d'abord de l'analyse historique des conflits ayant accompagné la mise en place des infrastructures en matière de transport et d'énergie, l'ouvrage aborde ensuite les conflits dans l'usage de l'espace public, engendrés par des pratiques sportives innovantes, puis les conflits contemporains associés aux nouveaux enjeux de la production et de la circulation des connaissances, pour terminer par une ouverture méthodologique sur la thématique étudiée.
Le livre s'appuie sur un questionnement multiple : Comment les processus d'innovation se sont-ils organisés et développés géographiquement ? Quelles sont leurs configurations spatiales de l'échelle locale à l'international, du capital humain à la déterritorialisation, de l'espace pyramidal à l'espace réseau ? L'histoire comparée de l'économie politique des réseaux urbains s'applique ici à la France et à l'Espagne pour se consacrer ensuite à Bordeaux et aux villes de Bilbao, puis de Santander et de Saint-Sébastien.
En France et en Espagne, dans la seconde partie du vingtième siècle, l'entreprise publique a constitué un acteur de premier plan dont le rôle et la place ont été fortement contestés depuis les années 1980. Une approche comparée indispensable confronte ici, depuis la fin du 18e siècle, les expériences de la France avant 1945 et de l'Espagne avant 1939 - deux pays proches par leur conception de l'action publique, mais dans des contextes socio-économiques bien différents - étudiés par des historiens de l'économie et de la société. Le livre éclaire les logiques propres qui ont porté la création, la réussite ou l'échec de ces entreprises publiques, à cette époque à la périphérie de l'organisation générale de la production et des échanges.
Les lois relatives aux 35 heures ont été à l'origine d'un mouvement sans précédent de négociation sur les organisations du travail. Elles ont imposé d'importantes mutations des conditions de travail, mais plus globalement elles s'inscrivent dans une transformation importante de la négociation collective et du rapport salarial. Les leçons sur la réduction de la durée du travail sont discutées par des contributions de juristes, d'acteurs sociaux et de sociologues français et européens. Les analyses de court et moyen terme, la comparaison avec les processus également engagés dans les pays voisins permettent une mise en perspective d'un phénomène peut-être annonciateur d'un nouveau cadre de relations professionnelles.